38 : Mise au point et suspension

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Bureau de Police

DDPU 95

26, rue Général Leclerc

Saint-Ouen l'Aumône (95)

Fin janvier 2011

Le deuxième jour

09:07

Marina écrasa sa clope dans le cendrier sur pied mis à disposition du public et fit une entrée fracassante dans le commissariat avec la ferme intention d’en découdre avec les deux prévenus qui pourraient représenter la clé de voûte de ses enquêtes en cours. Son irritation était palpable. Et la voix tonitruante de son supérieur en rajouta une couche.

— Marquance, dans mon bureau !

— Monsieur le Divisionnaire, rétorqua-t-elle excédée, je sais très bien ce dont vous allez me parler, et à vrai dire, je ne suis pas vraiment disposée à l’entendre avant ma pause méridienne. D’autant plus que deux suspects m’attendent pour un interrogatoire…

— Justement, cela concerne l’un d’entre eux, ainsi que votre ami Oettinger.

La commissaire consentit à emboîter le pas de son boss, quelque peu inquiète de ce qu'il pourrait lui apprendre à propos de Marco.

— Asseyez-vous je vous prie.

Elle s’exécuta.

— Marina, je ne vous cache pas que nous avons un sérieux problème avec votre adjoint…

— C’est-à-dire ?

— Connaissez-vous les circonstances de l’arrestation de Joseph Cash ?

— Pas précisément non.

— C’est l’œuvre de votre frère d’armes, comme vous aimez à l’appeler.

— Et alors ? C’est plutôt un fait positif ça, non ?

— Disons que c’est la manière dont s’est déroulée cette arrestation qui est plus contestable. Pour faire court, Cash a profané la tombe de la gamine d’Oettinger, et ce dernier a pété les plombs. Il a tiré sur notre homme sans énoncer les sommations d’usage, ni même être certain qu’il était coupable de ce méfait.

— Qu’essayez-vous de me dire exactement ?

— Marc est suspendu. Joseph Cash porte plainte contre lui…

La commissaire tomba des nues.

— Et vous entérinez cette décision, Monsieur le Divisionnaire ?

— C’est la procédure : suspension durant l’enquête menée par l’IGS.

— C’est le fugitif recherché par toutes les polices de France qui est la victime, c'est ça ? Mais on marche sur la tête là !

— Marina, les témoins sont formels. Sans l’intervention de son ex-femme, Oettinger abattait Cash de sang-froid. Il a livré le prévenu aux autorités sans leur notifier ce qui s’était passé, et il a quitté précipitamment les lieux sans demander son reste. Je ne le couvrirai pas sur cette affaire-là.

— Vous vous rendez compte que vous êtes en train de torpiller votre meilleur élément ?

— Marina, vous êtes trop engagée affectivement pour avoir les idées claires sur le sujet…

— Marco vous amène l’Ennemi Public numéro 1 sur un plateau, et vous, vous le débarquez !

— Savez-vous où il se trouve actuellement ?

— Qui ça ?

— Oettinger !

— Je n’en ai pas la moindre idée, et ne comptez pas sur moi pour le livrer aux bœufs-carottes.

— Il vous faudra collaborer, Marquance…

— Allez au diable !

La jeune femme se leva brutalement de sa chaise et prit congé de son hôte en claquant la porte vitrée.

***

— Le taulier vous a passé un savon ? s’enquit Le Floch.

— Pire ! répondit la commissaire. Oettinger s’est foutu dans la merde, mais dans l’état dans lequel il doit être, c’est probablement le cadet de ses soucis.

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