Chapitre 10

8 minutes de lecture

❤️ BETTY-LOU ❤️

J’ai complètement boudé mon repas, tout me dégoûte. Rien que l’odeur des pommes de terre dans la friteuse. Mon père se sert en ketchup ce qui me donne un haut le cœur en me rappelant de la boucherie dans laquelle je suis intervenue et ce pauvre homme dont la vie a été retirée.


Je me sens si seule face à ce que je ressens. Mes parents ne peuvent pas comprendre n’ayant jamais vu ce genre de choses.


Ma maman a bien remarqué que cela ne va pas, elle vient m’enlacer et m’apporte un bon potage. Je prends sur moi pour avaler ma soupe afin de ne pas les inquiéter.


À peine cinq minutes après je suis obligée de quitter la table pour courir aux toilettes. Je maintiens mes cheveux en arrière afin d’expulser le contenu de mon estomac.


Ma mère pousse la porte des toilettes que je n’ai pas verrouillée et s’agenouille à mes côtés, elle relève mes cheveux en arrière alors que je vomis de nouveau.


Je me redresse pour tirer la chasse et reste assise de longues minutes les larmes aux yeux.


  • Ma chérie tu veux en parler ? Tu es malade ? Me demande ma maman.

  • Oh j’ai eu une journée épouvantable...une intervention très compliquée et qui m’a choquée. Je n’ai pas trop envie d’en parler dis je en me relevant.

Maman me prend dans ses bras et me caresse les cheveux


  • Comme tu veux ma chérie, je suis là si jamais murmure t-elle en m’embrassant le front.

  • Merci maman... je vais monter me reposer...

Je monte lentement les escaliers puis verrouille la porte de ma chambre. Je m’adosse à la tête de lit tout en enfouissant mes écouteurs dans mes oreilles afin d’écouter un peu de musique. À vrai dire pour tout vous dire j’ai passé ma soirée à pleurer plutôt que de faire attention aux paroles des chansons qui défilent.


Vers vingt-deux heures mon portable se met à sonner, péniblement je le décroche et le porte à mon oreille me demandant qui c’est ne l’ayant pas dans mes contacts.


  • Allô répondai-je d’une voix faible.

  • Betty-Lou, c’est Ethan. Je me suis permis de te contacter pour savoir comment tu vas ? Ça m’inquiète de t’avoir laissé dans cet état ...

  • Comment as-tu eus mon numéro ? Demandai-je.

  • Je me suis permis de le trouver dans ton dossier pour prendre de tes nouvelles. Mais si ça dérange tu me le dis et je le supprimerai de mon portable.

  • Non non, vraiment pas ! C’était juste une question m’exclamai je.

  • En attendant tu n’as pas répondu à la mienne s’écrie Ethan.

J’aime entendre sa voix, cela m’apaise et me réconforte un peu.


  • Pour être honnête ça ne va pas du tout murmurai je avant de pleurer de nouveau. Je fais que ça depuis que je suis rentrée ! Mon repas de ce soir n’est pas passé... je ne suis vraiment pas bien Ethan. Je ne sais pas si je pourrai continuer....

  • C’est une réaction normale Betty-Lou tu es une femme sensible qui se préoccupe des autres ça je l’ai bien remarqué et c’est une merveilleuse qualité. Là on a eut un mort et c’est compliqué à gérer les premiers temps ! Tu peux culpabiliser de l’avoir laissé partir ! Et tout ce sang quand tu n’en as jamais vu tu peux trouver ça choquant. C’est des choses qu’on finit par s’y habituer. Tu sais depuis qu’on est rentré, je m’en veux vraiment de t’avoir emmené à cette intervention, tu n’étais pas prête et j’ai fais une grave erreur. C’est un peu à cause de moi que tu es dans cet état j’aurai du me douter que tu n’es pas habituée.

  • Effectivement ça aurait été mieux si j’étais restée à la caserne mais je ne veux pas que tu penses que c’est ta faute ni culpabiliser ! Tôt ou tard il aurait fallu que je sois opérationnelle là dessus alors ce n’est pas de ta faute. Tu sais c’est grâce aux interventions dans lesquelles tu m’emmènes que je progresse ! Et grâce à tes explications !

  • Hum.... même c’est ce que je ressens, j’aurai dû attendre encore quelques années avant de t’y envoyer car tu es jeune quand même. Demain tu penses venir ? Ou tu veux que l’on te consacre un jour de repos pour te rétablir ?

  • Je serai là demain ne t’en fais pas. C’est gentil de ta part de prendre de mes nouvelles, j’apprécie beaucoup !

  • Non, c’est normal ma belle... je me soucie de mon équipe et puis je....(temps d’arrêt) je tiens à toi... c’est vrai que ça a bien accroché depuis que tu es arrivée chez nous. On rigole bien tous les deux ! On a une belle complicité donc de te voir comme ça..... je t’avoue que ça m’a fait de la peine.

Je reste pétrifiée à ces mots, un léger sourire se dessine sur mon visage. En temps normal j’aurai probablement sauté au plafond mais là je n’en ai pas la force. Ce qu’il vient de me dire me touche ! Le lieutenant Varnier est attaché à moi, il me l’a dit de vive voix. Ça me fait super plaisir.


  • Vraiment ? M’exclamai je n’en croyant pas mes yeux.

  • Oui Betty-Lou j’ai de l’affection pour toi dit il en se raclant la gorge. J’apprécie ta présence à la caserne ! Tu es un vrai soleil et toujours la bonne humeur !

  • Ça me fait beaucoup de bien ce que tu me dis murmurai je. C’est réciproque Ethan. Je me sens bien à tes côtés et t’es toujours là à déconner. Si ça ne t’embête pas je vais devoir te laisser... je m’endors limite... merci d’avoir appelé et garde mon numéro il n’y a aucun problème.

  • À demain ! Bisous !

Lorsque je n’ai plus de larmes et que la fatigue me terrasse, je me déshabille. Je pose mon short, mon débardeur et mon soutien-gorge sur mon fauteuil de bureau pour dormir en culotte débardeur.


Je m’endors allongée sur le côté à cheval sur ma couverture. La première partie de la nuit je me réveille régulièrement. Puis je dors plusieurs heures d’affilée dans un sommeil grandement agité.


Un cauchemar ensanglanté me réveille violemment en sursaut, le corps dégoulinant de transpiration, la poitrine se soulevant beaucoup trop rapidement et en pleurs.


Cette intervention m’a traumatisée et je n’ai aucune idée de si je pourrai continuer à exercer mon métier. Ethan a été bienveillant avec moi, je l’apprécie beaucoup.


Je ne réussis pas à fermer l’œil pour les trois heures de sommeil qu’il me reste.


Je me lève après de longues heures d’attente dans mon lit, ma bouche est pâteuse et un mal de crâne me violente.


Je mange une compote c’est le seul truc qui me fait envie puis je vais me brosser les dents pour tenter de faire passer ce goût de fer entêtant.


J’enfile ma culotte et mon soutien-gorge après une bonne douche. Je passe par dessus ma tête un débardeur blanc légèrement décolleté puis un short en jeans et une paire de chaussures en toile.


Mon teint est aussi blanc que mon débardeur au moins cela ne contraste pas ! Mes yeux sont gonflés et rougis.


J’entre dans le bureau d’entrée et me permets de jeter un œil sur une feuille adressée à Ethan. Je me mets à rire discrètement lorsque je vois son nom de famille au complet ! Qui fait tout de même très de la haute bourgeoisie.


  • Varnier De Saint-Éloi marmonnai-je à répétitions sur un air bourgeois.

Ethan arrive alors que je relâche la feuille que j’avais entre les mains. Je me retourne pour lui faire face. Il me dévisage longuement.


  • Je vois que la nuit n’a pas été bénéfique pour toi, Betty-Lou dit il de sa belle voix. Tu as une sale mine.

Les larmes me montent aux yeux en me remémorant mon cauchemar.


  • En effet cher lieutenant répondai-je.

  • Viens là me murmure Ethan.

Ses bras musclés s’ouvrent à moi, hésitante je m’avance pour les accepter. Il amène ma tête au plus près de son torse et mes bras ballants viennent entourer sa taille.


Cette proximité me procure un sentiment de bien-être, je ferme les yeux pour ne sentir que l’odeur agréable de son parfum et l’étreinte de ses bras.


Je sens son cœur battre sous ses pectoraux, sa main me caresse tendrement les épaules ce qui me provoque un petit sursaut agréable.


Je me détache de mon lieutenant pour ne pas trop en abuser. Ses yeux sont involontairement attirés vers le haut de ma poitrine en un petit regard furtif.


Il doit d’ailleurs avoir une vue plutôt plaisante de là haut. Cela ne me déplaît pas de savoir qu’il me contemple un sourire aux lèvres.


Je pars me changer dans les vestiaires pour me mettre en tenue de sport afin de travailler ma musculature !


Lorsque je reviens, un gant de boxe me pousse gentiment au niveau des hanches de quelques centimètres pour me taquiner.


Je repousse Ethan en faisant mine d’être agacée. Mon lieutenant s’amuse à me donner des coups, je me saisis des gants de boxe bleus posés sur un agrès et les enfile avec un air remplit de malice.


Je me mets à frapper un peu plus fort pour lui montrer qu’il ne faut pas m’embêter mais surtout pour avoir un petit rapprochement avec lui.


Il esquive sans problème chacun de mes coups puis il faut dire que je n’y mets pas toute ma force! J’aurai bien trop peur de l’abimer.


Ethan me plaît beaucoup et ce n’est pas peu dire.


  • C’est tout ce que tu as dans le ventre ?! S’exclame t-il en rigolant devant ma force de moineau.

  • Ne me provoquez pas trop monsieur Varnier De Saint-Éloi dis je avec un ton snobe et bourgeois.

Ethan est en train de rougir, son visage affiche de la gêne. Son sourire disparaît et ses sourcils se froncent, cela me glace le sang.


  • Bon alors sapeur Rivière montrez-moi ce qu’une fille sait faire munie de ses gants ! Rétorque véhément Ethan en me toisant d’un air mauvais et supérieur.

Je reste hébétée et surtout blessée de la manière dont il m’a parlé. C’était plus qu’autoritaire et très sec.


Si il y bien une chose que je ne veux pas, c’est bien de m’embrouiller avec lui.


Je donne un coup que je juge plutôt fort dans son gant.


  • C’est tout ce que tu as dans les bras ?! Aller frappes ! Crie Ethan avec un ton encore plus froid.

Mon sang ne fait qu’un tour, ma force est décuplée et j’envoie balader violemment mon poing dans son épaule en ayant la respiration saccadée.


Je fronce mes sourcils et mes yeux s’assombrissent, je pense qu’il a bien eut mal! Ça lui apprendra à me parler de la sorte.


Il me pousse à bout jusqu’à épuisement, je commence à être essoufflée, mes coups se font moins précis. Ses remarques me font mal, j’ai le sentiment d’être redescendue dans son estime ce qui ne calme pas ma sensation de mal-être.


Je m’écroule à genoux sur le tapis totalement désemparée et en pleurs. Mes joues sont probablement rouges vu la chaleur que je ressens dans celles-ci et mes nerfs craquent.


Ethan est planté du haut de son mètre quatre-vingt-dix, impassible, bras croisés.


Pour le coup je viens de me prendre un sacré combo qui m’a mis KO.


- Tu files à la douche ! Et tu seras toute la journée avec Oscar ! Ne traînes pas ! Rétorque Ethan.


J’hallucine ! Je ne comprends pas sa réaction ! Il en a rien à foutre de me faire pleurer ! Peut-être qu’il joue avec moi ! Ça il ne va pas le faire longtemps ! Oscar sera sûrement plus sympa !


Je retire les scratches puis mes gants dans un bruit d’énervement. Je les balance à ses pieds avant de tourner les talons sans même daigner le regarder.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire passionfruits ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0