Chapitre 44

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❤️ MELODY ❤️

Betty-Lou serre le frein à main après s'être garée dans la cour de ses parents. Elle s'élance en courrant en direction du palier dont la grosse porte d'entrée s'ouvre.

  • MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Hurle ma chérie d'un petit cri perçant en se jetant dans ses bras, jambes enroulées autour de sa taille. Olaalalalalaaaaaaa je suis troooooooop contenteeeeeee !!!!!!! (Betty se met à pleurer et embrasse quinze mille fois sa mère). C'est trooooooop boooooon de revenir ! Papa il est où ? Paaaaapaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!! (Elle est surexcitée). Mélyyyyyyyyyyyyyyyyyy viens que je te présente !!!!!!!

  • Ma chérie d'amour, que c'est bon de t'avoir parmi nous ! Ohhhhhh tu m'as trop manqué, je t'aime !!!! Papa est allé chercher les croissants ! Dit-elle en pleurant elle aussi. Trop contente de vous avoir parmi nous quelques jours ! Approche Mélody ! Viens !

Je referme la portière de la voiture pour m'avancer d'un pas dynamique vers elle. Cette très belle femme à laquelle Betty ressemble comme deux gouttes d'eau me prend dans ses bras puis me fait péter une grosse bise, cela me surprend contrairement à la réaction qu'ont eu mes parents vis à vis de Betty-Lou. Et ma chérie m'a dit que les siens, ça les avait un peu choqués, on ne dirait pas... Ont-ils accepté par amour pour leur fille ?

  • Bonjour Mélody, bienvenue chez nous ! Appelle-moi Aurore ! Et tu me tutoies, on n'est tout simples nous ! S'exclame t-elle en souriant chaleureusement, ce sourire que je connais bien, sa fille ayant le même. On commençait à s'inquiéter de ne pas vous voir arriver ! Vu que tu nous as dis que vous seriez là vers sept heures, sept heures trente... Peu importe entrez les filles !

  • Oui, nous avons un petit peu de retard confirme Betty-Lou. J'aurai dû vous envoyer un message ! Nous sommes passées devant mon ancienne caserne et j'ai vu un pote dans la cour ! Il nous a fait entrer un moment et nous avons bien discuté maman ! Et comme ça Mélody a pu voir où je travaillais avant !

  • Qui c'est que tu as vu ? Tom ? John ? Demande t-elle. Vous avez fait bonne route ? Pas trop crevées les filles ? D'accord c'est sympa de sa part en effet, mais oui j'aurai aimé un petit message pour me rassurer !

  • On a vu John, il était trop content, je n'ai pas voulu refuser ! Répond ma chérie.

  • Oui le trajet s'est bien passé ! A deux c'est quand même moins long j'imagine ! M'écriai-je avec un sourire. On dormira bien ce soir ! Nous sommes là pour profiter de votre présence, je suis contente de connaître les parents de ma copine !

  • Nous aussi ! Confirme sa maman avec joie. Tu peux peut-être faire visiter la maison à Mélody ! Le temps que je fasse les cafés ! Papa revient dans cinq minutes ! Il vous aidera à décharger la voiture toute à l'heure !

  • Oui maman ! S'exclame Betty-Lou en me prenant la main. Aller viens !

Betty-Lou me fait faire le tour des pièces jusqu'à me monter dans sa chambre.

  • Ahhhhhhhhh ouaiiiis ils ont tout refait depuis que je suis partie ! Lâche t-elle étonnée.

Nous entrons à l'intérieur de sa chambre qui est très spacieuse, beaucoup plus que celle que j'ai chez mes parents. Côté tête de lit, le mur est en frisette dans des tons chaleureux et les murs autour sont d'un joli orange qui réchauffe la pièce. La chambre est munie d'une commode blanche, d'un grand dressing qui prend tout un pan et de jolis rideaux voiles beiges.

J'entends les marches des escaliers craquer dans un rythme dynamique, puis son père apparait dans l'entrebâillement de la porte. Il ramène ma chérie contre son torse tout en plaquant sa grosse main dans ses cheveux blonds, tous les deux se font une grosse bise.

  • Papa, voici Mélody ! S'exclame Betty-Lou en me désignant, celui-ci me fait une bise appuyée.

  • Enchanté Mélody ! Ravissante comme tout ! Déclare son père. Christophe ! Ou plutôt Chris ! Et tu es chez toi d'accord ?!

  • Bien Monsieur, merci beaucoup ! Marmonnai-je.

  • J'imagine que vous avez remplis la voiture de valises ! Je file vous filer un coup de main ! S'exclame Christophe en redescendant tout enthousiaste.

Nous le suivons et nous montons toutes nos affaires à l'étage. Nous sommes là que pour quatre jours mais nous avons un peu abusées... des femmes quoi !

Aurore installe la table dehors pour un petit déjeuner en famille, nous prenons place à l'ombre sous le tilleul dans le jardin fleuri de ses parents. Christophe pose au centre de la table des viennoiseries : Pain au chocolat, pain aux raisins, croissants, chaussons aux pommes. Aurore a fait un gâteau au yaourt parfumé au citron qu'elle prend soin de couper en parts égales. Tous les deux posent des tasses, des bols, des céréales, une théière et une cafetière selon ce que l'on veut puis une boîte à sucre. Ce n'est pas ici que je crèverai de faim !

  • C'est drôle vous avez vachement l'accent de Vannes ! M'exclamai-je en rigolant.

  • Tout comme toi celui de Nancy ! Rétorque Christophe. J'avoue que c'est assez amusant à entendre toutes ces différences !

  • Mais je te jure papa ils sont trop chelous les Nancéiens ! S'exclame ma chérie. Ils disent des trucs des fois j'y comprends rien ! C'est assez proche de l'allemand, dur à suivre par moment !

Ma belle famille se met à rire alors que Betty croise ses doigts autour des miens en me regardant amoureusement. J'avoue que des fois, nous avons une façon de parler particulière et que seuls nous, nous nous comprenons ! Les étrangers à Nancy nous regardent bizarrement. Je me rappelle que l'on rendait folle Betty avec ça ! Surtout Matt c'est un pro dans toutes les expressions de chez nous ! Betty m'avait fait la remarque qu'il avait un accent assez prononcé typique de Nancy. Je pense que je vais bien les faire rire avec mes répliques !

  • Ah ça fait du bien ce bon petit déjeuner ! Avouai-je. La route nous a creusé !

  • Un petit jus d'oranges préssées les filles ? Demande Aurore en revenant avec une carafe de jus d'oranges frais.

  • VOLONTIERS ! Répondons-nous en choeur.

  • Tu es pompier depuis longtemps ? Me demande Aurore avec intérêt. Et quel âge as-tu ?

  • Oh que oui depuis le collège, enfin j'ai d'abord commencé par les JSP ! Et là ça fait plus de dix ans que j'exerce ! Le même âge que Betty-Lou ! Vingt-huit ! Répondai-je.

  • C'est vraiment admirable lâche sa mère. J'ai beaucoup de respect pour votre profession les filles ! Je suis fière de la mienne ! Vraiment ! Et il faut dire que Betty a le sens de l'entraide dans le sang !

  • Il n'y a rien à dire sur votre fille en effet, Betty est douce, patiente, réactive, à l'écoute des qualités nécessaires ! Renchérissai-je. Exemplaire !

Ma chérie me regarde avec des yeux tous pétillants et un grand sourire. J'aime la complimenter et flatter son égo.

  • Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour qu'elle soit celle qu'elle est devenue aujourd'hui ! Déclare Chris en posant sa main sur son pec gauche. Bon les filles je vais aller faire quelques courses, vous pouvez faire une petite sièste ou un petit tour !

  • Oui et c'est la meilleure sans aucun doute! Ta fille est top, Christophe ! M'exclamai-je.

  • Je pense que l'on va faire une petite sièste d'une paire d'heures, je suis claquée au sol, j'ai besoin de m'assoupire un moment ! Promis on sera en forme cet après-midi pour faire une petite balade ! Répond ma chérie.

Betty-Lou m'entraîne dans la chambre avec elle. Elle baisse les stores roulants de sa chambre, éclaire sa lampe de chevet et se débarrasse de ses vêtements pour enfiler une robe courte décontractée, elle retire même son soutien-gorge pour être à l'aise. Je m'allonge avec elle dans le lit, elle pose sa tête contre ma poitrine et une main sur mon sein, ses jambes sont croisées avec les miennes et très vite elle trouve le sommeil. Je passe mon temps à lui caresser les cheveux et les épaules tout en regardant le plafond en attendant son réveil.

Je finis par m'endormir profondément à mon tour. Autour des midis et demies sa maman vient frapper à la porte ne nous voyant pas redescendre.

  • Oui ? Demande Betty-Lou à moitié endormie les cheveux tout ébouriffés en détâchant ses jambes des miennes.

  • Est-ce que je peux entrer ? Demande t-elle.

  • Oui, maman tu peux dit-elle en bâillant bruyamment.

Aurore apparaît dans l'encadrement de la porte avec son sourire bienveillant.

  • Je commençais à m'inquiéter de ne pas vous voir vous lever ... Murmure t-elle. Papa est en train de faire le barbecue ma chérie.

  • Désolée maman, je me suis endormie ! Confirme Betty-Lou. Olala presque trois heures, que j'ai honte ! Désolée ! Moi qui ne voulais pas perdre de temps à vos côtés... Mély à l'air autant cramée que moi !

Je me redresse toute décoiffée moi aussi et les yeux tout petits d'avoir sommeillé une paire d'heures.

  • Vous avez vraiment petites mines ! Rétorque Aurore avec son air inquiet de maman.

  • Oui comme deux femmes qui n'ont pas dormi de la nuit répond Betty taquine. Est-ce que tu veux que l'on te fasse quelque chose pour t'avancer et rattraper le temps perdu ?!

  • Hum.... Tu peux faire des toasts de tapenade, houmous et sortir les verrines tomates concombres du frigo si tu veux ! Sinon tout est prêt on s'est activé avec ton père ! Répond sa maman.

  • Et moi, je peux me rendre utile ? Demandai-je.

  • Tu peux aller t'asseoir à table, tu es notre invitée !!! Répond Aurore.

  • Y a rien à emmener sur la table ? Continuai-je.

  • Allons allons ! ça suffit ! Dit-elle en rigolant et en me donnant une gentille fessée.

  • Bon je n'insiste pas pour cette fois alors ! Dis-je en tirant la langue.

Après le repas du midi, Betty et moi allons nous promener main dans la main dans le centre ville de Vannes. Nous discutons assises sur un banc tout en dégustant une très bonne glace. Ce n'est pas ici que je vais perdre du poids ça c'est sûre mais si cela pouvait remplumer ma chérie, ça serait top ! Pour moi elle est tout simplement parfaite mais d'après ses parents elle est en moins bonne forme que lorsqu'elle est partie d'ici.

❤️ BETTY-LOU ❤️

  • C'est magnifique ce que tu as acheté ma chérie ! M'exclamai-je en jetant de nouveau un petit coup d'oeil à l'intérieur du sac de lingerie de ma copine. J'ai hâte de te voir dedans ! Même si je t'ai apperçu à travers le rideau...

  • Oh oui j'avais besoin de changement ! Me répond Mélody. Et surtout envie d'être sexy pour toi ! J'aime être belle pour toi ! Et, je t'aime ! (Elle m'embrasse doucement).

  • Moi aussi je t'aime ! Rétorquai-je en lui rendant son petit baiser.

  • Mais Betty enfin je t'aime plus que toi tu m'aimes ! S'exclame t-elle en emballant le pas tout en me tenant la main.

  • Pourquoi tu dis ça ?! Répondai-je suprise de cette réflexion.

  • Parce que c'est très souvent moi qui te le dis en premier... Bafouille Mélody en me regardant attentivement.

  • Ah ? Je ne pensais pas... J'essayerai de te le montrer plus alors ! Dis-je avec de grands yeux ronds.

Je me stoppe net à l'angle de la rue et mon sourire se dissipe.

  • Tes anciens collègues ? Me demande Mélody en ayant vue elle aussi le VSAV garé le long du trottoir.

Mes yeux déchiffrent la plaque d'immatriculation de celui-ci, puis je tire le bras de Mélody pour la faire reculer derrière le mur.

  • Oui ! Je ne voudrai pas revoir un de ces relous ! Viens ma belle on va plutôt contourner par la ruelle derrière celle-ci ! M'exclamai-je en lui tirant le bras.

A vrai dire, ce n'est pas tellement les relous que je ne veux pas voir, j'ai bien trop peur de croiser mon ex qui pourrait très bien être dans les parages... Le VSAV est bien celui dans lequel je partais en intervention sirène hurlante. Mes mains se mettent à trembler, je les cale dans mes poches tout en marchant d'un pas dynamique qui oblige Mélody à trottiner à mes côtés. Si je pouvais, je prendrai mes jambes à mon cou pour être suffisamment éloignée du lieu du sinistre. Mon coeur bat à tout rompre que j'en oublie Mélody.

  • Betty-Lou ARRÊTES TOI !!! Finit-elle par crier. Je n'en peux plus tu marches trop vite !

  • Désolée bafouillai-je. J'avais tellement pas envie d'en croiser certains !

Enfin certains non, car je suis passée à autre chose et je m'en fous ayant de supers collègues aujourd'hui... mais j'avoue que je n'ai aucune idée de comment je réagirai si je croisais Ethan en plein dans Vannes. Et je ne veux pas que ça vienne saboter ma relation avec ma petite femme ! Alors pas la peine de prendre des risques.

  • T'es vraiment bizarre ! Finit par dire ma copine. Tu nous as nous aujourd'hui ! Tu devrais en avoir rien à foutre non ?!

J'hausse les épaules en tordant ma bouche complètement confuse. Pourquoi suis-je autant perturbée d'avoir croisé ce VSAV ? Surtout que je n'ai vu personne mais cela m'a fait perdre tous mes moyens. Je ne me comprends plus... Je suis arrivée ce matin toute excitée et pleine de joie de vivre, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé et là je me sens nerveuse. J'ai le sentiment d'être moi même ici, de revivre, je ne saurai l'expliquer.

J'ai tellement l'impression d'être réellement chez moi et tous mes souvenirs sont ici à Vannes.

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