Jour 10 - Snowed in/Piégées par la neige
— Si je dois venir inspecter ici encore une fois, je devoir trouver quelqu’un à affecter à ce secteur ! râla Najak, en retournant les coussins du coin sieste.
— Rhô, allez, tu exagères !
Hazel n’aimait pas faire des heures supplémentaires, mais entre ses rapports et les recherches fréquentes de divers objets perdus, elle se retrouvait souvent prise à la garderie une heure après la fermeture officielle.
— Je n’exagère pas. Le Strange New Worlds Daycare représente à lui seul 38.5 pour cent de l’activité du service des objets perdus.
« Votre attention s’il vous plaît, la plomberie, le service météo et le système de chauffage seront partiellement désactivés durant les dix prochaines minutes. Tous les locaux techniques et de stockage verront leur chauffage totalement désactivé, merci de reporter votre travail à plus tard ou de vous munir d’un bon pull. La plomberie technique est maintenue, en revanche vous êtes priés de n’utiliser ni douches ni robinets jusqu’à nouvel ordre »
— Eh bien, fantastique ! railla Najak.
Le doudou perdu de Neveya était introuvable.
— Mon quart de travail est terminé. Je reviendrai demain.
Najak se dirigea vers la porte, disparaissant du champ de vision de Hazel. Quelques seconde s’écoulèrent avant que l’éducatrice n’entende un superbe chapelet de jurons. Elle accourut au secours de la Vulcaine.
— Tout va bien ?
— La porte est bloquée par la neige !
— QUOI ?! s’étrangla Hazel.
Puis elle constata que c’était exact. Derrière la porte vitrée de la garderie, on ne voyait que la neige qui encombrait le couloir.
Il y eut un long silence.
— Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
— J’ai une bouilloire, on pourrait essayer de…
— Trop long et pénible, coupa Hazel. Je vais passer un coup d’intercom à la passerelle.
Bien entendu, l’intercom ne fonctionnait plus. Il commençait à faire froid dans la garderie. Hazel faisait les cent pas.
— Est-ce que tu voudrais manger quelque chose ? proposa Najak.
Quand Hazel sentit l’odeur caractéristique de soupe de Plomeek, son visage s’éclaira.
— Le synthétiseur fonctionne ? On pourrait s’en servir pour…
— Non, c’est une mauvaise idée. Le secteur fonctionne sur l’alimentation de secours, plus on en consomme et plus vite on mourra gelées.
— L’optimisme n’est pas ta spécialité, hein ?
Najak secoua la tête, s’assit sur le sol, appuyée contre le mur, et avala une cuillerée de soupe. Hazel s’avança au synthétiseur.
— Thé, Earl Grey, chaud.
— Wow, quelle originalité ! railla la Vulcaine.
— J’ai d’autres priorités.
— Un pour moi aussi alors.
Hazel obtempéra, tendit la tasse à la responsable des objets perdus et s’assit à côté d’elle.
— Tu penses qu’on en a combien de temps ?
— À vivre au vu de la chute de la température ?
— Tu ne m’amuses pas, Najak.
De longues, longues minutes passèrent. Après une demi-heure d’une attente glaciale et interminable, l’éducatrice posa sa tasse vide par terre et recommença à faire les cent pas.
— Voyons voir… grommela-t-elle. Ça a bien dû arriver à un moment dans l’histoire… Qu’ont fait Charles Tucker et Malcolm Reed quand ils se sont trouvés perdus dans une navette un milieu de l’espace ?
— Ils se sont réchauffés avec des couvertures et se sont saoulés.
Hazel se dirigea vers la salle de sieste et en revint avec deux plaids bleus décorés d’un motif d’insignes de Starfleet.
— Tu es sérieuse ?
Sans prendre le temps de répondre, Hazel appuya sur le bouton du synthétiseur.
— Un chocolat chaud avec épices d’automne et une bière romulienne.
L’appareil matérialisa un chocolat chaud.
— La bière romulienne est restreinte par le protocole de sécurité.
Najak se leva à son tour.
— Une bière romulienne, autorisation obtenues, protocole 10-10-25-21-42-19-07-20-11.
— Autorisation validée, synthétisation enclenchée.
— Hazie… c’est une très, très mauvaise idée.
— Mais tu vas le faire avec moi quand même ?
Najak prit une gorgée de chocolat chaud.
— Affirmatif.

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