Le monde en pensée
Notre monde déborde de nos pensées.
Et peut-être que la Terre, les animaux et les fleurs pensent en produisant un langage par des vibrations, des émanations, des phéromones.
Certaines pensées se concrétisent et deviennent une cité, un objet, un système, un mécanisme, un jeu.
Certaines se perdent.
D'autres attendent de prendre forme.
Nombre de philosophes proposèrent, par différents courants de pensées, des points de vue, des attitudes, des comportements, des façons d'être et de savoir-être. Ne dit-on pas :
Cogito, ergo sum !
Très tôt dans la Grèce antique, d'aucuns évoquèrent la sagesse de l'Homme. D'autres plus tard découvrirent l'infiniment grand ou petit quand d'autres encore parlèrent de déterminisme, de destinée, de sorts écrits à l'avance.
Quoi que l'Homme fasse ou pense, jugé par son entourage à l'aune de ses actes ou de ses paroles, dans un monde sans cesse en effervescence, l'inéluctable vient mettre un terme à son état de conscience.
La mort viendra poser l'ultime point final.
Encore que, certains courants philosophiques ou religieux voient une réincarnation possible de l'âme entre différentes générations. D'autres imaginent une vie éternelle après la mort dans un lieu infini et sans limites, immaculé. Que deviennent alors nos pensées.
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De nos jours, dans nos sociétés occidentales stressées, productivistes et consuméristes, les pensées s'expriment sur des forums, des blogs, des réseaux ou dans des assemblées. Nombre de pays refusent que les individus pensent par eux-mêmes au risque d'échapper à l'idéologie commune d'un leader charismatique, pervers et narcissique, parfois divin.
Les pensées débordantes disposent de méthodes visant à mieux les accepter. Nous voilà donc à examiner la manière dont elles agissent sur notre corps en termes physique ou émotionnel. Par la méditation, elle deviennent des nuages qui doivent passer. Inutile de se focaliser dessus, de vouloir les retenir.
Et de toute façon, il serait vain d'arrêter de penser !
La voix de l'animateur propose d'imaginer un lieu, un chemin, une rivière et nous invite à le suivre. Entouré de fleurs et d'arbres, on s'avance jusqu'à un endroit qui deviendra notre havre de paix. On lui donnera à cette occasion un nom pour faire appel à lui à tout moment et chaque fois que notre cerveau se placera en état de détresse.
Les pensées sont en quelque sorte nos envahisseurs.
Faut-il alors lutter contre cet occupant. Chercher si sa main porte un petit doigt tendu. Ou bien subir, comme enfermé dans un système social presque carcéral de type 1984.
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Les temps qui viennent s'ouvrent à la violence, faisant fi du droit international, en privilégiant la Loi du plus fort. Je vous invite à la lecture du roman "Le Passeur" de Lois Lowry. L'auteure étudiée dans les universités en Australie, a vu son ouvrage adapté au cinéma sous le titre "The Giver" avec Jeff Bridges dans le rôle principal. Je vous recommande le visionnage.
Cette dystopie permet de s'interroger sur ce que l'on doit faire de nos pensées. Dans une société imaginaire où il est impossible de s'échapper, des dirigeants exercent une autorité totale, sans contrainte de séparation des pouvoirs, sur des citoyens qui ne peuvent plus exercer leur libre arbitre.
Penser c'est pouvoir exercer son libre arbitre.
Pensons-y !
=O=
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