Chapitre 12 : Merveilleux

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Merveilleux, le lever de soleil sur la Rochelle se reflète dans les yeux de Samy. Pour notre dernière nuit, nous avons dormi sur la plage. Après le repas avec notre famille et nos amis, nous nous sommes éclipsés pour nous retrouver ici. Tout au long de l'après-midi, chacun à leur tour ils nous ont couvert de délicates attentions. Nous avons partagé un moment privilégié en tête à tête. Nos pères respectifs ont distribué leurs recommandations d’usages. Le mien m’a surpris, aucun reproche, aucune anicroche, juste des paroles bienveillantes et rassurantes. Quand ce fut au tour de Marius, en grand-père attentif, il apaisa mes craintes naissantes. Après avoir déposé un baiser sur mon front, il a glissé dans ma main, un portrait de lui et Joséphine, un souvenir de leur amour éternel. Ses derniers mots restent gravés en moi pour toujours : “ si un jour, tu te perds, sache que dans les yeux de Samy tu trouveras ton issue de secours”.

Merveilleux, nos amis le sont. Arthur, Maël et Vince nous ont accompagnés avec tant de fierté dans leur regard. Ils sont nos frères de cœur, une étincelle dans laquelle nous puisons notre bonheur. Ils nous protègent sans pour autant nous priver de notre liberté. Si nous faisons fausse route, ils nous aiguillent sans nous contraindre. Ils nous questionnent, nous permettent de nous construire sans jamais nous plaindre. Derrière nos inquiétudes grandissantes, nos incertitudes galopantes, ils ne nous ont pas abandonnés. Et quand nous leur avons dit qu’ils nous manqueraient, les trois se sont dressés tel un seul homme pour nous garantir qu’ils viendraient passer les fêtes de fin d’années où que nous soyons.

Merveilleux, le temps que ma mère m’a consacré, je n’en reviens toujours pas et pourtant tout est bien réel. Nous avons pu discuter à coeur ouvert, dans la chaleur d’un foyer aimant. Après de longues heures, de nombreux pleurs, et de cris de douleurs, les barrières sont tombées au sol, les non-dits ont éclaté en vol. Samy n’a pas eu a ramasser les miettes de mon être, ni recoller toutes mes facettes, il a juste eu à sécher mes larmes et m’offrir son sourire plein de charme. Juste avant de partir, ma mère a souhaité lui parler. Pour l’instant, je ne sais ce qu’ils se sont dit, mais connaissant mon dragon, il a trouvé les mots pour apaiser leur discussion. Peut-être me racontera-t-il ? Peut-être se taira-t-il ? L’essentiel pour mon équilibre, pour me sentir libre est de savoir que nous avons fait la paix avec ma mère. Elle n’a pas pu s’empêcher d’investir sur notre avenir, non pas pour racheter mon pardon, pour monnayer mon abandon, juste pour nous faire un don sans contrefaçon, un coup de pouce, un prêt sans intérêt. La seule contrepartie exigée ; l’appeler une fois par semaine.

Merveilleux, je suis au volant, Samy assis côté passager, Ulysse allongé à ses pieds. Le soleil, haut dans le ciel, annonce l’heure de notre départ. Dans la cour, tous ceux que nous aimons nous saluent. Je mets le contact, un dernier signe de la main, un dernier baiser du bout des lèvres, un coup de klaxon et nous démarrons en route vers un nouvel horizon.

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