Pauvre pantin
Un piteux épouvantail
Vainement livrait bataille
Contre criards volatiles
Voraces et volubiles
Qui dévastaient son jardin
Avec vigueur et entrain
La nuit pendant des heures
L’homme de paille en pleurs
Ardemment invoquait
Génies sorciers et fées
Pour faire disparaître
Ces nuisibles champêtres
Un matin de grand vent
Terrible et menaçant
Le purotin pantin
Fut déraciné soudain
Puis propulsé dans les airs
Tel un gros coléoptère
Son potager hors de portée
Ses instants étaient comptés
Quand il reprit ses esprits
Il se crut au Paradis
Planté dans un désert immense
À perte de vue le silence
Plus un piaf de malheur
Ni devoirs de protecteur
Pour légumes et fruits
Divins et interdits
Son vœu était exaucé
La vie rêvée l’attendait
Désormais seul parmi les dunes
Il mesure son infortune
Et prie pour entendre à nouveau
Pinsons mésanges et moineaux
Car contre toute attente
Les emplumés lui manquent

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