Prologue - 2

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En sortant de l’immeuble, il se dirigea vers le chalet de son grand-père. Le bâtiment qu’il lui avait légué et qu’il lui avait repris, à cause des erreurs de son cœur. Si on pouvait appelé ça une erreur. Après tout, même le grand Robert Haab lui avait parlé d’un lien indestructible entre le Gardien et la Guide. Un lien qui était devenu amour dans son cas à lui.

Si en cet instant, il montait vers ce lieu remplit de souvenirs douloureux, c’était pour s’imprégner de la magie des Exiwora qui remplissait cet endroit. Et aussi, car à son grand malheur, même si son grand-père – qui a une époque était son meilleur ami – l’avait renié, il l’avait tout de même invité à se joindre à leur traditionnel repas de noël. Il était vrai qu’il avait toujours apprécié ses repas familiaux. Le seul qu’il avait vraiment apprécié, c’était quand il avait cassé le doigt de sa tante. D’ailleurs, celle-ci ne venaient plus au repas de famille, depuis que son mari l’avait quitté. Lui aussi avait compris, que sa fille et sa femme étaient de petites mœurs afin de pouvoir arrondir leur fin de mois. Peut-être que c’était dû au courrier qu’il avait envoyé, après que son grand-père l’avait renvoyé. Après tout, depuis qu’il était petit, il était balancé d’une famille à l’autre et il connaissait les sombres secrets de chacun. Il ne s’était jamais permis d’éclater les couples des membres de sa famille, il ne souhaitait pas vraiment que ses cousins et cousines subissent ce qu’il avait dû subir, par la cause d’un oncle psychopathe.

Mais ce qu’il savait était que désormais que sa mère avait ouvert les yeux sur la véritable personnalité de son frère, elle avait rejoint son père. Et que plus que jamais, ils formaient un couple amoureux et heureux. Schima, sa mère, s’en voulait encore d’avoir abandonné ses deux enfants pour retrouver un être peu scrupuleux et sans état d’âme. C’était la seule motivation à retrouver cette famille de menteur et d’hypocrite.

Il fut accueilli chaleureusement par les plus jeunes qui appréciaient ses prestations à la guitare au coin du feu. Les adultes le prenaient légèrement plus au sérieux que cinq ans auparavant. Il fallait l’avouer le fait qu’il gagnait plus que tous réunis, demandait le respect. Alors qu’il s’approchait du salon en suivant les enfants, après avoir posé sa veste sur le porte-manteau, il se figea entre les deux portes coulissantes.

Assise sur le canapé, se trouvait Rami. Il n’en revenait pas de la voir là. Toujours aussi belle, un doux sourire sur les lèvres. Il ressentit son cœur battre, revit le monde en couleur et recomprit pourquoi la vie valait qu’on se batte pour elle. Car elle réservait toujours des surprises. En la voyant, là, avec sa tresse sur son épaule droite, dans cette robe blanche dont à une époque, il avait rêvé de lui enlever, il comprenait que les anciens étaient revenus sur leur décision.

Soudain, la voix grinçante de son grand-père le fit sortir de sa contemplation.

— Rami, Gaël veuillez bien me suivre dans mon bureau !

Cette phrase cela faisait bien longtemps qu’il avait rêvé de l’entendre. Et cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas entendu un brin de gentillesse dans la voix de son aïeul quand il s’adressait à lui. Heureux, il offrit son bras à la Guide. Mais tout s’effondra quand elle le refusa, lui passa devant, la tête baissée. Il comprit que si elle était là, ce n’était pas parce que les Anciens avaient enfin accepté leur demande. Alors que son cœur se brisa à nouveau, il la suivit, sans même oser regarder son postérieur qu’il avait tant maté.

La porte du bureau refermée sur eux, Robert les invita à s’installer. Ce qu’ils firent sans aucune envie. Muets, ils regardèrent Robert s’assoir. Toute la sympathie qu’il avait mis dans sa phrase avait disparu. D’un regard noir et triste, il les regardait. Sans doute, cherchait-il ses mots. Un long silence se fit entendre et pesait sur eux. La sentence allait être prononcée, quand la porte du bureau s’ouvrit sur un petit garçon d’environ quatre ans. Il entra dans le bureau et se jeta dans les jambes de sa mère en pleurs.

Gaël l’observa et n’en revenait pas. Rami n’avait pas attendu la fin de leur histoire pour se jeter à nouveau dans les bras de Kurt et lui faire un second enfant. Il s’en voulait d’avoir cru, qu’elle avait ressenti la même chose que lui. C’était seulement ses hormones qui travaillaient alors qu’elle était enceinte d’Anaïs et le manque de la présence de l’homme qu’elle aimait. Il n’y avait pas à dire, il avait toujours su que les femmes étaient d’horribles créatures qui rendaient les hommes faibles. Le seul regret qu’il avait désormais c’était de ne pas avoir joué avec elle et de l’avoir jeté comme une ordure.

— Nathanaël, tu veux bien refermé la porte ? demanda Robert d’un air protecteur.

L’enfant acquiesça. Il alla fermer la porte et vint se réinstaller entre les jambes de Rami. Pendant ce temps-là, Robert le regarda faire et semblait vouloir le protéger. De son point de vue, Gaël ne comprenait pas pourquoi désormais son grand-père avait plus de sympathie pour un enfant étranger à sa famille que son propre petit-fils.

— Rami, Gaël, je sais que vous ne vous êtes pas revus depuis…

— Depuis que tu m’as foutu à la porte ! Ouais ! ça fait un bail, effectivement ! s’énerva Gaël. Et là, tu te dis que c’est une bonne idée de nous faire nous revoir ?

— Gaël, coupa Rami d’une petite voix. S’il te plaît, écoute-le.

Le jeune homme tourna la tête vers celle qui a été sa collègue, son amour et la femme de sa vie. Elle avait le regard baissé vers son fils et des larmes coulaient sur ses joues.

— Bah, vas-y cause le vioque ! s’exclama Gaël, n’aimant pas le spectacle se jouant sous ses yeux.

— C’est pas facile ce que j’ai à dire. Je veux bien être le méchant dans votre histoire d’amour qui n’aurait jamais dû commencé. Mais, là, ça ne touche plus que vous deux, s’excusa Robert.

— Tu n’avais qu’à pas nous séparer, on avait qu’à avoir le plan qui se dessinait devant nous, cracha Gaël. On avait tous les droits de demander aux Anciens, une exception. On avait sauvé l’imagination et on s’aimait comme jamais !

— Oui, mais vous êtes cousins, en plus d’avoir un amour prohibé ! s’exclama Robert.

— Et alors ? s’emporta Gaël. Je n’ai jamais aimé une fille comme Rami. Je l’ai aimé de tout mon cœur depuis le premier jour que je l’ai vu. D’ailleurs, les anciens ont bien vu ce que ça a fait d’avoir effacé de ma mémoire notre premier baiser. J’ai fait de mon mieux pour sauver le peuple de l’Imagination et aussi notre peuple, mais pour me remercier, on m’a renvoyé de ma place, on m’a interdit de revoir la fille que j’aimais et interdit de ressentir à nouveau la magie des Exiwora.

Robert se tut, le regarda d’un regard triste et lui expédia :

— Si tu n’aurais pas couchée avec Rami, tu aurais pu revoir tout ça. Et les anciens auraient accordés votre union. Mais tu l’as fait et les anciens sont revenus sur leurs décisions.

— Les anciens ont des yeux derrière la tête ? demanda Gaël. Comme l’ont-ils su ? Andro ou Andrea nous ont dénoncé, ces conneries de machines n’ont vraiment aucune parole.

— Certes, l’un des deux ne vous a rien promis et vous a dénoncé, expliqua Robert. Mais ça se serait su, rapidement de toute manière.

— Et comment ?

— Gaël, intervint Rami. Tu te souviens pas ?

— De quoi ? s’emporta-t-il.

Il tourna un regard mauvais vers elle, avant de lui balancer :

— Tout’façon, toi, la situation ne t’as pas dérangé. La preuve, tu as retrouvé Kurt et tu lui as repondu un môme. Mais il n’était pas là, lui quand Anaïs est née, c’est pas lui qui s’occupait d’elle, alors que tu traversais le globe pour retrouver les Exiwora.

— On va dire qu’aucun des pères de mes enfants n’a été là, quand j’ai accouché de mes enfants. Aucun des deux n’a vraiment vu leurs bébés aux premiers jours de leurs vies, envoya Rami.

— C’est pas mon problème, si Kurt n’a jamais été présent pour la naissance de ses gosses.

— Gaël ! C’est tout ! s’exclama Robert. Nathanaël c’est ton fils !

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