Amour Retrouvé

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Le feu s’était éteint dans la cheminée. Une odeur de cannelle flottait encore dans l’air. Eléa tenait une tasse de thé fumante entre ses mains, le regard perdu dans les flocons qui glissaient paresseusement derrière la fenêtre. Dehors, c’était Noël. Mais personne n’était venu.

Ni lettres. Ni appels. Ni pas dans la neige. Un monde qui tournait sans elle. Et puis… une silhouette. Lointaine. Dressée sur la montagne blanche. Immobile. Son cœur manqua un battement. Elle se leva d’un bond, abandonnant sa tasse sur la table. Ses pieds nus effleurèrent les lattes froides. Elle ouvrit la porte, sans manteau, sans gants, sans hésitation. Et elle courut. Courut comme si l’hiver lui-même ne pouvait plus l’arrêter.

Arrivée en haut, haletante, elle le vit. Lior. Debout. Le visage aussi doux que dans ses souvenirs.

Elle s’arrêta. Les larmes aux yeux. Puis se jeta contre lui. Ils se serrèrent l’un contre l’autre. Longtemps. Ses bras étaient tièdes, presque irréels, comme un songe devenu tangible.

— Nous sommes enfin réunis, murmura Lior en la regardant dans les yeux.

— Je t’attendais tout ce temps…

La neige se remit à tomber. Silencieuse. Respectueuse. Et la nuit passa. Le matin se leva lentement, dorant les cimes des sapins et peignant la falaise de ses premiers rayons. Un trait féminin se distingua au sommet. Immobile.

Eléa n’était jamais revenue. Elle n’avait pas regagné le chalet, ni sa tasse refroidie sur la table. Elle était restée là-haut. À danser. Encore. Et encore. Sous les feux d’artifice. Sous les aurores. Jusqu’à ce que le froid l’emporte. Jusqu’à ce que la vie s’efface. Mais elle ne dansait pas seule. Son esprit avait retrouvé celui de Lior. Et même si son corps figé reposait maintenant sous une couche de givre et de silence, son sourire restait intact. Paisible. Épanoui. Le sourire de celles qui aiment jusqu’à la fin. Et même après.

Autour d’elle, la neige scintillait comme des diamants. Son collier brillait encore faiblement. Témoin d’un amour si fort qu’il avait vaincu le temps. Et la mort. Ce matin-là, dans la vallée, un enfant levant les yeux vers la montagne demanda :

— Maman… c’est qui, là-haut ?

— C’est la Dame des Aurores, répondit-elle doucement. On dit qu’elle veille sur les amoureux perdus. Et qu’elle danse toujours… quand les cieux s’embrasent.

Mais cette fois, cette " Dame des Aurores " n'était plus seul, quelqu'un d'autre l'accompagnait…Eléa était devenu une légende, une ombre, et elle traversa les siècles. Elle n'avait jamais cessé de croire en son amour, qu'il lui reviendrait bientôt. Jamais aimé un autre homme que lui. Ne l'a jamais abandonné.

Et dans le ciel, une aurore naquit, douce, colorée, et toute empreinte de grâce. Comme un dernier pas de danse, suspendu dans l’éternité. C'était Eléa, qui dansait dans la nuit, cette fois avec Lior, sur le voile de la nuit, et ils resterons ensemble, à jamais.

L'amour, le vrai, se vit jusqu'au bout.

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