Chapitre 8

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Hello everyone ! How are you ? Mais combien de temps s’est passé depuis notre dernière petite séance ?! Et bien sincèrement, il s’est passé trois semaines. Et il s’en est passé des choses pendant ces semaines, je vous le dis. Premièrement, il fait chaud, très très chaud en France. Le réchauffement climatique nous tend les bras, et nous on se plaint en continuant de polluer. Moi la première hein, je n’accuse personne. J’ai tellement de choses à vous dire que je ne sais plus par où commencer. Déjà, vous dire de qui nous allons parler aujourd’hui : le Collègue. Je n’ai plus aucune nouvelle de l’Italien et à vrai dire, je ne suis pas sûre d’en ravoir un jour. Et bizarrement, ça ne me manque pas. C’était très bien, très fort, mais voilà, est-ce qu’une suite serait nécessaire ? A voir avec le temps. Le Collègue donc hante complètement mes pensées et me rend folle. Et ça m’agace horriblement car je vois qu’encore une fois, il y a 0 égalité. C’est moi qui pense à lui, et lui qui m’oublie. Est-ce que pour autant je lui renvoie un message pour lui rappeler que j’existe ? Absolument pas.

Reprenons depuis le début voulez-vous. Je n’ai donc pas eu de nouvelles de lui pendant plusieurs jours, 2 semaines je crois en tout. Puis de nouveau, on parle au travail. Je lui dis que je suis quasiment prise tous les week-ends et que mon mari ne s’absente plus, donc impossible de se voir chez moi. Il me répond qu’on trouvera une solution. Et je lui dis qu’il a l’air très sûr de lui. En fait, j’essaye de faire durer la conversation car j’aime lui parler, et que je vois que pour lui, la conversation est terminée. Il me répond son éternel « oui ». Le oui qui veut dire « je te réponds comme ça on m’accuse pas de mettre des vents, mais j’ai fini la conversation ». Donc je ne réponds pas. Mais je garde le fait qu’il va me reparler dans un coin de ma tête, et donc je mets en place un stratagème : j’ai envie qu’il ait envie de moi. Donc, la fois suivante où je couche avec mon mari, j’enregistre nos ébats. Ça craint hein ? Maintenant il s’insinue dans ma tête même quand je suis avec mon mari. Franchement, il est vraiment fort, et je suis même pas sûre qu’il le fasse exprès. Le soucis c’est moi et la place que je lui laisse. Bref, il me reparle le vendredi et il me demande si j’ai recouché depuis qu’on a parlé. Je lui envoie la vidéo en lui disant seulement « écoute ». Ouais, je suis une sacrée coquine même si c’est pas le mot que je voulais dire, j’avoue. Je vais rester un minimum polie avec vous quand même ! Bien sûr, ça l’excite et c’était le but.

Je lui indique alors que mes plans ont changé et qu’il n’y aura personne chez moi le samedi soir. Il me dit qu’il est disponible et mon cœur bondit dans ma poitrine d’excitation. On va pouvoir remettre ça après deux semaines de rien. Vous voyez comment je m’emballe là ? Vous sentez arriver la déception ? C’est dingue ça, de ne jamais apprendre de ses erreurs. Bref, on se chauffe, on se dit qu’on aimerait bien se retrouver là maintenant, au travail. Même si on aime pas forcément le faire au taf, l’excitation prend parfois le dessus. Mais il ne voit pas mon message, et rentre chez lui, finissant plus tôt le vendredi. Et ensuite, il me renvoie « putain, j’avais pas vu ton message ». Mais il aime ça en fait non ? Me frustrer ? Incroyable. Il me demande si j’ai toujours notre vidéo. Je lui réponds que oui, bien sûr, et il m’arrive de la regarder même si elle ne dure pas très longtemps. Il me demande de l’envoyer, mais j’ignore son message, car le suivant est « et si ton mec tombe dessus, tu fais quoi ? » J’ai souvent le droit à ce genre de question, à croire que ça l’excite de savoir que mon mec pourrait être au courant et brisé par la nouvelle. Je lui réponds qu’il ne tombera pas dessus car elle est bien cachée. Il insiste « oui mais imaginons ». Alors je lui dis que j’essayerai de dire que c’est pas moi dessus, on y voit tellement rien que ce ne serait pas impossible. Mais que sinon, s’il ne me croyait pas, bah j’étais clairement dans la merde. Sachant que dans ma tête je ne me dis pas « ah, je suis dans la merde », non je me dis « le pauvre, il va souffrir ». Il me demande « il te quitte ? » Je lui réponds que oui, je pense. Il me répond juste « ouais ». Et alors, je lis entre les lignes, et je lui dis « Et comme ça je serai entièrement libre pour toi c’est ça ? » et il me répond, accrochez-vous bien, « oui ». Juste OUI. Mais un oui qui veut tout dire pardonnez-moi. Je sens mon adrénaline monter dans mes veines. Alors comme ça, il aimerait que je sois célibataire ? Bon en même temps, qui ça étonne finalement ? Oui, juste moi, Bianca naïve. Il veut que tout le monde soit à sa disposition. Si je suis célibataire, plus de soucis d’agenda, de qui est libre et quand ! Non, on peut baiser dès qu’il est là. Par contre dans l’autre sens, on s’en fou hein. C’est à moi d’être disponible pour lui et pas l’inverse. Mais bon ça aussi vous me direz, je l’avais vu depuis le début. Pourquoi est-ce qu’on espère toujours que les hommes vont changer ? Pour qui on se prend, à faire changer des connards ? Qu’ils restent cons dans leur coin finalement.

Mais ce qui est le pire dans cette histoire, c’est que j’ai aimé cette réponse. J’ai aimé ce côté possessif que ça a fait ressortir. Il aimerait m’avoir que pour lui. Alors que l’intention derrière est nulle au possible, on est d’accord, mais moi, avec mon esprit idéaliste, avec mon âme de romantique, d’amoureuse de l’amour, de la possession et de la toxicité, j’ai pris ça comme un compliment. Il me veut moi. Nous sommes d’accord, je suis une cause perdue. Et encore, vous ne savez pas tout.

Le samedi arrive, et je passe la journée sans trop penser au soir pour une fois. Je suis ravie de ma journée, et je rentre retrouver mon mari, qui lui repart aussitôt. Et là, je suis juste heureuse d’être seule chez moi. Non pas pour revoir le Collègue, non, pour être tranquille, choisir mes activités, me reposer, ne parler à personne. Le rêve quoi. Enfin, ne parler à personne sauf à vous, car ça, j’adore. Mais comme mon mari n’est pas informé de notre relation non plus, c’est mieux de le faire quand il n’est pas là. Je décide d’envoyer un message au Collègue, pour lui demander s’il est toujours ok pour le soir. Je l’ai envoyé à 20 heures. Vous voyez le truc venir depuis le début, je le sais, je suis nulle en suspens. J’ai eu une réponse le dimanche à 15h « désolé, j’étais occupé ». Et vous vous dites « oh zut, c’est dommage » mais attendez, je vous avais dit que j’étais une cause perdue. Parce que moi, j’ai attendu toute la soirée. Parce que moi, j’ai laissé mon portable allumé toute la nuit dans l’intention de lui ouvrir ma maison même à 3h du matin. Parce que moi, même après toutes ses actions, j’espère encore. Parce que j’en avais envie, et que pour moi il est unique. L’Italien n’est plus dans l’équation, mon mari est absent. A cause de lui, je n’ai même pas profité à fond de ma soirée solo. Enfin, à cause de lui… A cause de moi. De moi et de mon cerveau et de la place que je lui laisse. Et je me suis vraiment dit que j’avais un nombre incalculable de traumatisme qui me revenaient en pleine figure, que je n’avais pas vu depuis longtemps puisque je me sens en sécurité dans ma relation, et que donc je pensais avoir réglés. Mais non, ils sont toujours là, enfoui en moi et ça me rend hyper toxique pour moi-même, vous ne trouvez pas ?

Bref, mon mari rentre le dimanche, et on fait l’amour, comme si de rien était. Je me dis que c’est pas plus mal qu’il ne soit rien passé la veille, ça m’évitait une culpabilité que pourtant je ne ressens pas, et surtout, la peur d’avoir laisser un élément qui lui mettrait la puce à l’oreille. Le lundi, on n’est pas nombreux au travail, et on se retrouve beaucoup tous les deux. Alors on s’envoie des messages, on parle, on se chauffe. Je le vois bander, et ça m’excite. Je le vois me regarder et avoir envie de moi. Il me demande si j’ai fait l’amour récemment, je lui réponds hier matin. Il me dit « ah ouais, tu devais être frustrée ». BAH OUI EN FAIT. Et pour la première fois depuis le début, il s’excuse, et me dit qu’il est rentré tard et qu’il n’avait pas la possibilité de venir. Comme si la dernière fois il était pas venu à 1h du matin, mais bref. Et moi, ça me suffit. En fait je veux qu’on me considère, qu’on m’élève sur un piédestal mais je me laisse marcher dessus quoi. Comment vouloir que les autres nous apporte ce que nous ne sommes pas capables de nous apporter seuls ? Je lui pardonne le fait qu’il ait mis 20 heures à me répondre juste parce qu’il me dit « ouais désolé ». Franchement je me fatigue. Je lui demande alors de but en blanc si la dernière fois qu’il est venu, il avait envie de rester dormir. Vous savez, j’avais très envie de lui poser la question. J’ai pas osé demandé pour la main sur les yeux encore. Bref, il me répond que oui, mais il avait peur que mon mari rentre trop tôt et qu’il nous surprenne, donc il n’a pas demandé. Je lui dis qu’il aurait dû demander, mais dans ma tête, ma deuxième personnalité me dit « non mais ça va pas, tu voulais dormir seule et tranquille je te rappelle ! » oui certes, mais j’avais déjà pas super bien dormi cette nuit-là, donc ça n’aurait pas changé grand-chose.

On continue de parler, par message cette fois, car nous ne sommes plus seuls. Et là il me dit « tu veux que je te dise un truc », donc bien entendu je réponds que oui, et il m’annonce qu’il kiffe pas de ouf la levrette. Qu’il fait ça pour moi. Et moi qui lui répond très calmement « QUOI ?! » parce que moi aussi, je faisais ça pour lui. Ca nous fait rire et on se dit qu’on ne fera plus de levrette du coup. Même si dans ma tête, on ne fera plus rien du tout, toujours persuadée que c’était terminé. Enfin, terminé en dehors du travail. Car cette après-midi-là, on s’est retrouvé dans les toilettes. Mais avant ça, il m’a excité énormément en me disant d’abord qu’il aimerait me prendre là, sur la table, les jambes écartées. Moi je ne sais jamais quoi répondre, c’est trop frontal. Je lui réponds qu’en vrai, j’aimerai bien aussi, mais il y a légèrement du monde autour. Et il me dit « prochaine fois, je t’attache et je te bande les yeux ». Bon bah voilà, moi il m’en faut pas plus pour avoir les chutes du Niagara entre les jambes, pardonnez moi l’image. On se retrouve donc dans les toilettes. Non pas pour qu’il m’attache et me bande les yeux hein, vous l’aurez compris. Légèrement compliqué à faire dans les toilettes ! Comme d’habitude, il baisse le bas, je le touche, il ferme les yeux de plaisir et de désir. Mais cette fois, il sait ce qu’il veut, et il me l’indique clairement. Il me prend par l’épaule et me pousse délicatement vers le sol. Je me mets à genou devant lui, toujours habillée, et je commence à le lécher, tout en le regardant bien entendu. Après, j’avoue qu’une fois qu’on met ça dans sa bouche, c’est compliqué de garder le contact visuel hein. Il va me guider, me demander par des gestes de lécher autour, de prendre ses testicules dans ma bouche, d’aller plus profond. Il guide mes mains sur ses fesses, car je lui ai dit combien je les aimais ses fesses. Je l’entends soupirer de plaisir. Mais, parce que rien n’est parfait bien entendu, ça dure hyper longtemps. Bon je suis peut-être dans l’exagération mais ça dure trop longtemps pour moi en tout cas. Et moi clairement j’en ai marre. Mais tant qu’il me dit pas de me relever, je le fais pas. Toujours incapable de prendre des décisions qui pourraient mettre à mal notre relation, je préfère ne pas kiffer plutôt que lui ne me kiffe pas. Ah, la psychologie, quel beau domaine. Vous êtes psychologue ? Vous allez devenir riche avec moi ! Et puis je me dis qu’il doit bien sentir que je me lasse non ? Ca se voit que j’avais plus envie. Peut-être que ça l’a déçu. Je ne le saurai jamais. Il m’a demandé en plus si j’avais envie qu’il me filme en train de faire ça. Je lui dis « bah si tu veux, parce que clairement cette vidéo elle sera pour toi, pas pour moi ». Me voir faire l’amour, c’est une chose, et encore, je suis pas sûre de vouloir voir mon visage. Mais me voir en train de faire une fellation, non ça va aller, ça m’excite pas tellement. Finalement on ne filme pas et il me fait signe de me relever. ENFIN.

Il s’assoit sur la cuvette des toilettes et me dit de venir sur lui. J’enlève mon pantalon, et je le vois regarder le bas de mon corps. Normal on va dire, mais comme je n’étais pas rasée de près, je commence à faire une fixette. Alors que bordel, les poils c’est naturel, et il doit m’accepter comme je suis ou pas du tout non ? Mais c’est plus fort que moi, mes traumatismes sont encore bien présents, ils veulent me faire croire que je ne suis pas à la hauteur. Bref, je m’approche rapidement de lui, passe mes jambes autour des siennes qu’il garde écartées (ce que j’ai trouvé bizarre d’ailleurs, parce que c’est quand même pas simple de bouger avec les jambes écartés non ?) On commence à bouger, et de nouveau cette même explosion de saveur en moi, cette même sensation de bien être et d’être enfin remplie, de m’abandonner à lui. On fait quelques allers retours, et il me repousse doucement, pour me demander de mettre le préservatif. QUOI ?! J’ai encore fait ça sans rien alors que je sais pertinemment qu’il a un grand nombre de conquêtes ?! Oui non mais niveau débilité on se pose là hein. Et maintenant, ma nouvelle lubie, c’est que j’ai peur d’être atteinte de Chlamydia et de les refiler à mon mari. En même temps, ne serait-ce pas un juste retour de karma pour moi ? Mais moins pour lui… Il faut que j’aille faire un test, mais je repousse l’échéance, toujours avec la bonne technique de l’autruche.

Je lui met le préservatif, et cette fois la pénétration se fait dans l’autre sens, je suis dos à lui, et c’est moi qui bouge. Au début, c’est bien, je sens, je suis à la limite de gémir, et je me retiens bien entendu. Puis au bout d’un moment, j’ai chaud, j’ai mal aux jambes, j’en ai marre. Non mais vraiment ces ébats dans les toilettes, ils sont jamais hyper bien, on est d’accord. J’ai toujours l’impression que ça dure 50 ans, et surtout, j’ai peur qu’il trouve ça nul, et que ce soit ça qui marque la fin de notre relation. Là, ça me ferait -10000 points d’égo. Donc je donne tout, je bouge, je me défonce le dos à vouloir être cambrée pour l’exciter. Ça vous fait rire ? Vous avez bien raison, je pense que si on pouvait revoir la scène avec en plus mes commentaires dessus, on serait tous pliés en deux. Il finit par me repousser, et dans ma tête je me dis « ah merci ». Il a envie de jouir. Donc on se met debout, lui derrière moi, moi de dos, en semi levrette en fait hein. Mais bon dans des toilettes, on a pas un choix incroyable de position. Et là il tape au fond, et je retiens mes cris à la dernière minute. Enfin quelque chose de vraiment bon. Et c’est fini. Juste pour qu’il éjacule. On se redresse, on respire. On se rhabille doucement, il enlève le préservatif. On se regarde à peine, on se dit qu’on a chaud. Une fois rhabillée, et comme si j’avais hâte de partir, je suis la première à sortir. Je lui dis que la voie est libre par message pour qu’il sorte aussi, et je reviens dans notre bureau, en sueur. Personne ne se doute de rien, comme d’habitude. Il revient 5 minutes plus tard, et on se lance le regard du « toi aussi t’as chaud ? »

Il m’écrit ensuite pour me dire que j’avais jamais dû faire une fellation aussi longtemps à un homme, en rigolant. Donc je me dis qu’il a dû sentir ma lassitude sur la fin, et l’idée que je ne savais plus quoi faire d’autre, car j’avais épuisé tout mon savoir-faire. Je lui réponds « détrompe-toi, ça m’est déjà arrivé ». Il parait étonné et je pense que dans sa tête, il se dit que j’ai dû le faire avec un autre homme, vue qu’il sait qu’avec mon mari ça ne durait pas très longtemps. Il me dit que par contre, je n’avais pas l’habitude d’aller aussi profond, et ça je lui réponds que oui, effectivement. Voilà. Derniers messages échangés. Nous sommes maintenant 1 semaine plus tard, et je n’ai aucune nouvelle de sa part. On a été bien occupé au travail et moi pendant le week-end. Mais pendant que lui a l’air de pouvoir me dégager de sa tête sans problème, moi il y reste accroché. Je passe mes journées à attendre un message qui ne vient pas, alors que je n’ai aucun sentiment pour lui. Non vraiment, je vous assure, je sais ce que c’est que l’amour, et je n’ai pas de sentiment amoureux pour lui. C’est juste que j’avais trouvé une personne qui me considérait, et qui me regardait, et j’en avais besoin. Maintenant, je suis accro à ça, et il me le retire.

Ce que j’aimais dans la relation du travail, c’était cette idée qu’on ne puisse résister l’un à l’autre. Qu’une tension sexuelle règne toujours entre nous et qu’on soit toujours en train d’échanger des regards éloquents. Qu’à chaque fois qu’on se croise, qu’on se frôle, il y ait cette petite électricité dans l’air qui se propage, et qui nous rappelle une seule et même chose : on se plait. Mais non, tout ça a disparu. Ou alors il cache bien son jeu et moi aussi. Moi, il m’attire bien sûr, certain matin je le vois arriver avec ses lunettes de soleil et je le trouve très attirant. Mais je m’interdis de le montrer sur mon visage, car lui ne me regarde plus. Et attention, toxicité et traumatisme bonjour : je me demande ce que j’ai fait de mal. Je me remets sans cesse en question : est-ce que c’est ma manière de m’habiller ? Est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Est-ce que les deux dernières fois étaient trop décevantes pour lui et qu’il n’a plus envie de faire des efforts ? Et je me suis mise à trop réfléchir. Je me suis dit qu’il avait dû rencontrer une nouvelle personne qui lui faisait vivre les joies et les excitations du début de relation. Et j’ai peur qu’il s’agisse de mes collègues. J’en ai une en particulier que je trouve magnifique, et je ne pense pas qu’il soit insensible à son charme. Je me dis que ça se trouve, ils se voient en secret, et bien sûr, jamais de la vie il me le dira. Et elle encore moins. En tout cas, j’ai l’impression que plus ça va, moins il m’apprécie. Il me parle peu au travail, n’essaye plus de me taquiner comme avant, ou du moins autant que les autres. Je n’ai plus ma place spéciale. J’ai mangé avec lui une fois et il a passé son repas sur son portable. Par contre tous les jours il demandait à mes collègues quand ils mangeaient et qu’est-ce qu’ils mangeaient, sans en avoir quelque chose à faire de moi. Je commence à développer de la jalousie sur ses autres relations, alors que si je réfléchis bien, qu’est-ce qu’on s’en fou ! Oui l’égo est blessé, mais c’est tout. Tout cela, je le remarque parce que je suis traumatisée, parce que j’ai une peur du rejet et de ne pas être à la hauteur qui fait parti de moi. Je le remarque mais j’ai le regard biaisé de cette peur qui vit en moi. Le pire, c’est que ça m’amène à trop réfléchir et donc à ne pas savoir comment agir en sa présence. Je veux tellement pas le décevoir, je veux tellement qu’il m’apprécie, que je suis là, inutile, sans savoir quoi lui dire, quoi lui répondre.

Mais maintenant, ça commence à me passer. Déjà parce que je lui ai envoyé un message hier pour râler et que j’ai jamais eu de retour. Il n’a même pas ouvert le message. Comment me faire comprendre qu’il faut que je me taise en gros. J’ai vraiment cette sensation en moi que c’est fini. Que je ne l’attire plus, qu’il ne veut plus de moi. Peut-être qu’il reviendra me parler dans quelques mois, quand il en aura marre de ses plans-cul actuels. Mais je ne suis pas certaine d’être disponible pour lui à ce moment-là. Car oui, il faut que je me ressaisisse. Il faut que j’arrête de me considérer comme je le fais, que je reprenne confiance en moi. Je ne mérite pas d’être traitée ainsi. Sans dire de le confronter ou de lui faire la gueule, simplement d’arrêter d’attendre quoi que ce soit de lui. C’est difficile, surtout en se croisant tous les jours. Je pense qu’une part de moi sait qu’il va me manquer. Et j’ai honte de ça, parce que je voulais vraiment que ce soit une histoire sans prise de tête. Et au final, lui ne se prend pas la tête, mais moi oui. Pourquoi faudrait-il que je me prenne la tête d’ailleurs ? N’ai-je pas assez donné ? Il m’a fait plusieurs faux plan, il m’a mis un bon nombre de vent, et il faudrait encore que je me remette en question et que j’attende son retour, comme une petite fille qui attend la validation de ses parents ? Non. Je veux me ressaisir, reprendre le contrôle sur ma vie, et sur mon esprit. Le Collègue est sexy, marrant, attachant sur certains aspects, mais moi, je suis dix fois mieux. Donc c’est lui qui a de la chance de m’avoir, pas l’inverse. Mon dieu, qu’est-ce que j’aimerai réellement penser au fond de moi ces mots. Et vous aussi mes lecteurs, pensez-le. Vous valez toujours mieux que ceux qui vous blesse, d’une manière ou d’une autre. Reprenons le pouvoir.

Vous voyez que tromper son mari n’est jamais la solution. Je vous ai vendu du rêve, des fesses, et du sexe, mais au final, c’est quand même moi qui souffre. Bon et sur ces belles paroles je vous laisse… L’Italien m’attend (hypocrisie à fond ? Visiblement.)

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