Ma mère éteignit la télé après que la limousine de la reine elfe ai disparu. Le président meyer avait aussi salué les journalistes qui attendaient encore leur repas et disparu derrière une colonne. Je me levais pour ranger mon bol.

- Tu as répondu, n'est ce pas ? A leur questionnaire.

Elle me tournait le dos.

- Ce n’est pas comme si j’étais obligée d'y aller. Ils vont forcer personne, tu les entendu.

- Mais tu vas y aller. Si tu es choisie. Je te connais, tu es incapable de résister à l'appel de l’aventure.

Elle avait raison. Si on me prenait, j’irais sans hésiter sur Gamma. J'avais trop de questions et si peu de réponses. Maman se retourna vers moi, ses yeux reflétaient de l’inquiétude et elle tremblait un peu en s’accrochant à la table mais elle souriait.

- J’espère que tu pourras y aller. Je sens que tu as besoin de réponses. Tu as le regard de ton père, lui aussi cherche des réponses aux questions sur l’univers. Il a la même tête quand quelque chose le tracasse.

Je la pris dans mes gros bras et la serra fort.

- Je préférais te ressembler. Tu es plus belle.

Elle rit mais ne dit rien.

Le lendemain, je sortis de la maison plus tôt, comme si je voulais fuir la présence de ma mère. Mais c’était à celle de Geneviève qui j'essayais d’échapper. J’avais peur que son poison ne ressurgisse et affecte mon organisme tout juste soigné. Mais elle m'attendait. Ça c’était une première. Elle m'attendait. Geneviève m'attendait. Elle ne lisait même pas son bouquin, elle fixait ma porte, attendant que je l'ouvre. Je fremis discrètement et essayais de sourire.

- Bonjour Agathe, dit-elle simplement. Comment vas-tu ?

- Bien et toi ?

- On ne peut mieux. Tu as regardé la télévision hier ?

- Et toi ? Je croyais que ne regardais jamais la télé ?

- J'ai fait une exception pour cette fois. C’était intéressant. Surtout le moment où ils parlé d'inviter des terriens sur Gamma.

Elle me regarda droit dans les yeux en souriant. Pourquoi avais-je peur d’elle d’un coup ? Pourquoi avais-je l’impression qu'elle allait me manger ?

- Tu ne trouves pas ça bizarre qu'ils n'aient pas prévu de vraie monnaie d’échange ? C'est comme si envoyer des humains sur Gamma les arrangeait.

- Oui. C’est zarb.

Elle se tut et me regarda en ouvrant grand les yeux.

- Oh ! Tu sais ! Tu sais pourquoi !

- Mais non meuf ! Je ne vois pas !

- Tu parles verlan quand tu mens, Agathe, avec ce petit sourire en coin. On est amies depuis la primaire…

Je ne jouerais jamais au poker…

- J'ai promis à Eruk de ne rien dire. Sinon il aura des problèmes.

Elle soupira en levant les yeux en l'air mais ne dit rien. Était-ce de la jalousie ? J'avais rendu Geneviève jalouse ? Moi ?

Nous passâmes devant la tente des Meyers.

- Tu ne dis pas bonjour à ton ami ?

Son ton était méprisant. Je n'étais pas jalouse quand elle se faisait de nouveaux amis, moi.

- Tu es en train d’expérimenter une nouvelle théorie de psy sur moi là, non ? Tu te moques de moi ?

- Pourquoi as-tu vécu des aventures sans moi ?

- Mais moi aussi j’ai une vie ! Je ne suis pas ton esclave ! Pourquoi es-tu tout le temps comme ça ? Tu ne peux pas te réjouir que je me sois fait un ami ?!

J’avais haussé le ton. Je voulais vivre moi aussi. Mais elle regardait mes larmes sur le point de couler sans réagir. Mon amie restait plantée là, sans rien dire, presque dégoutée. « Je la hais. Je la hais et mon cœur me fait si mal ». C’est tout ce que j’arrivais à penser alors que ma vision se troublait.

On m'avait entendu crier depuis la tente, la supérieur Elena en sortit pour demander des explications et vit ma détresse.

Geneviève se retourna et partit sans même jeter un œil vers moi ; comme elle le faisait toujours.