Hey ! Voici le premier chapitre de la semaine. Comme je prends mon week-end, les deux prochains chapitres sont déplacés à demain et vendredi. Merci de votre compréhension et bonne lecture !

LAZARE

Partie 40 - Marche

“Wuyt quywib nesdjis ? demanda pourtant Iphranir sans une once de méchanceté. Ki quiz wuyt qusvis, neot ki pi weot qet quywuos mi geosi muphvinqt.”*

Lazare parut déconcerté par la simplicité de la demande. Pas de grand discours ? De sermon ? De reproches ? Qui était cet homme qui parlait comme si rien ne s’était passé après un massacre pareil ? Cependant, il ne se fit pas prier pour changer de sujet. Il baissa les yeux sur son moignon. C’était une bonne question. Depuis que sa jambe avait été coupée, il n’avait pas eu l’occasion de marcher de lui-même. Et, en vérité, il ne s’en pensait pas capable. Il fallait généralement plusieurs années pour s’adapter à ce type d’événement imprévu. Le traumatisme était encore récent : il était beaucoup trop tôt pour envisager la possibilité de remarcher un jour.

Pourtant, il craignait qu’Iphranir l’abandonne à son sort et cette simple pensée, il se la refusait. Il n’avait pas le choix. Comme disaient les vieux poèmes elfes : marche ou crève.

“Ki m’ohpusi, avoua Lazare d’une voix fatiguée, neot ki qiyz itteais.”**

Iphranir se leva et se plaça derrière lui. Il posa ses mains de chaque côté de son corps et le tira vers le haut. L’elfe prit appui sur sa jambe valide et se mit debout. Pour peu de temps, cela dit. Sa jambe gauche, peu habituée à devoir soutenir tout le corps, le déséquilibra. Son genou tremblait violemment, de manière incontrôlée. Les jours qu’il avait passé sans activité physique fragilisaient également son unique appui. Il serra les dents et fit quelques allers-retours le long de la grotte, douloureusement. Il devait arrêter d’être un poids mort.

“Wuyt wuyt ip tusvib coip quys ypi qsinoisi guot.”***

Le compliment redonna de la force à Lazare. Iphranir mit cependant fin à l’exercice et le reposa au sol, ce qui le frustra considérablement. Remarcher serait un chemin long, même avec des béquilles. C’était déjà une première étape franchie. S’il le voulait vraiment, il devrait s’en donner les moyens.

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* “Vous pouvez marcher ? demanda pourtant Iphranir sans une once de méchanceté. Je peux vous porter, mais je ne vais pas pouvoir le faire longtemps.”

** “Je l’ignore, avoua Lazare d’une voix fatiguée, mais je peux essayer.”

*** “Vous vous en sortez bien pour une première fois.”