25. Mettre un collier

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Le malheureux soumis était poussé le long d’un couloir oblongue et sombre. Sombre, il ne pouvait que l’être puisque Vermeil lui avait bandé les yeux, de sorte que Jack avançait en se cognant régulièrement contre les limites de ce goulot. Il sut qu’il avait pénétré dans une pièce à la chaleur qui soulagea son corps dénudé en passant le seuil.

Vermeil délia délicatement le voile de ses persiennes et la lumière dévoila ses deux autres maîtresses assises devant une élégante table aux pieds recourbés. Un gâteau surmonté d’une unique bougie y trônait.

— Joyeux anniversaire ! s’exclame Vermeil.

Jack cligna des yeux éberlués. Il tâchait de refaire le compte dans sa tête. En vain. Il n’avait pas la moindre idée du temps écoulé depuis son arrivée en ces lieux mystérieux et donc de la date du jour.

— C’est… c’est mon anniversaire ? bafouilla-t-il.

— L’anniversaire de ta venue parmi nous. Cela fait un an, asséna Violet.

Le soumis encaissa l’information. Un an ? Un an d’esclavage au service de ces déesses… Il peinait à le croire ; il n’avait pas senti le temps passer.

— Est-ce que tu te plais ici ? questionna Vermeil en frôlant subtilement le duvet de sa nuque.

Quelle question ! Jack n’avait jamais été si heureux que depuis qu’il satisfaisait les besoins de ces grâces, il n’avait jamais ressenti autant de plaisir que depuis qu’elles molestaient son être à leur convenance. Il hocha frénétiquement la tête.

— Bien sûr Maîtresses. Je ne vous remercierais jamais assez de tout ce que vous m’apportez.

Les lèvres mauves de Violet s’ourlèrent d’un sourire, pour une fois plus sympathique que sadique. Quant à Velvet, elle tapota l’assise de son siège pour signifier au chien de se rapprocher. Jack s’agenouilla sur le tapis, aux pieds de sa maîtresse noire.

— Et nous sommes bien aises de te l’entendre dire.

Violet approcha le gâteau – un petit fraisier garni de bien trop de crème pâtissière – et Jack souffla la piteuse bougie.

— Maintenant, coupe-le en trois et sers-nous.

— Vous voulez dire que je ne peux pas avoir de part ? tenta Jack.

— Non, mais tu pourras grappiller les miettes, s’il en reste.

L’esclave retint un soupir dépité et s’attela à la tâche. Il servit soigneusement les parts dans de charmantes assiettes en porcelaine. Pendant ce temps, Vermeil était revenue et avait déposé une boîte ornée d’un ruban sur ce qui restait d’espace sur la table.

— Qu’est-ce que c’est ? osa Jack.

— Un cadeau. Ouvre-le.

Intrigué, Jack défit précautionneusement le ruban et le papier fin qui enveloppait le présent. Il s’agissait d’un sublime collier en cuir doublé, aux finitions travaillées. L’objet était orné d’un anneau de métal auquel pendait une petite médaille en forme d’os. Jack y lit l’inscription gravée : son prénom.

L’émotion gonflait sous ses paupières. Il interprétait le collier pour ce qu’il était : un symbole puissant et immuable de son appartenance. L’esclave en avait déjà porté, mais ils n’étaient pas exactement à lui. Vermeil le lui passa autour du cou. Il était parfaitement ajusté. Jack fit jouer quelques moments la médaille entre ses doigts. Il se sentait comme un chien errant qu’on venait enfin d’adopter.

— Il te plaît ? demanda Velvet.

— Énormément. Merci Maîtresses.

Puis il baisa la main de chacune avec une ferveur rarement égalée.

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