Juillet

3 minutes de lecture

Mont Blanc de Fabio Viscogliosi

Fabio Viscogliosi a évoqué le drame du Mont Blanc dans son recueil : "Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit". C'est ce qui m'a donné envie de le lire ce roman. Il y raconte la mort de ses parent dans l'incendie du tunnel.

Sa plume est très légère, c'est à peine si elle laisse une trace. Elle dépeint parfaitement la banalité des jours et tait la souffrance avec une grande pudeur. Chapître 34, il cite Borges : "Il n'y a qu'un cas où une oeuvre ne vaut rien, c'est quand elle correspond aux intentions de l'auteur". Il poursuit, chapître 35 : "J'avance sans intentions. Lentement, mes repères s'effacent". Cette fois, c'est de lui et je me dis que ça correspond bien à son roman. J'ai pensé, en lisant ses ligne, qu'il parlait de tout mais surtout de rien. Il faut beaucoup de talent pour parler de rien. Il se donne le change. Elle erre un peu, sans but; observe la ville, les gens et se perd parfois, il le dit lui-même : chapître 36, "On ne se perd jamais longtemps". Il se retrouve et il est seul avec lui-même. Il s'imagine voyageant en compagnie de Borges, puis en visite dans un cimetière. Il note les lieux où sont enterrés les écrivains qu'il aime : Pérec, Daumal, Kafka… Sa prose est douce, parfois anecdotique, parfois profonde, ça c'est selon le lecteur. Il est égal à lui même. Finalement il sait parler de rien Fabio Viscoglioni, l'empreinte, plus forte que le texte sur le moment, reste après la lecture, comme le goût d'un bon vin.

Personnages et point de vue d'Orson Scott Card

J'ai trouvé ma lecture très intéressante et stimulante. Tous ces conseils ne vont pas rentrer dans ma tête du premier coup, c'est certain, cependant, ce manuel donne à réfléchir et invite à prendre un peu de recul. Je me dis que ces conseils pourraient même enrichir mes lectures. L'auteur insiste sur la véracité. Les personnages se doivent de posséder une réelle personnalité. Ils doivent être intéressant et la narration tout autant. Comment raconterions-nous une histoire à un ami, sans craindre de l'ennuyer, qu'il nous dise agacé : vient en au fait !? Il parle aussi de la façon de dire les choses, au bon moment. De ne pas sortir de son chapeau un événement important qu'on aurait tût. Il parle d'un contrat passé avec le lecteur. J'aime particulièrement les exemples qu'il propose, réécrits sous plusieurs angles et mettant en scène Nora et Pete ! Au final, un livre accessible et plein de bon sens.

Histoires en l'air de Martin Winckler

Ce recueil est un petite gourmandise, un quatre-heures, un recueil de textes radiophoniques. Autant de contes et d'idées de récits un peu farfelus, tendance fantastique, qui montrent le caractère espiègle et créatif de l'auteur. Pour les fans dont je suis.

Winter is coming de Pierre Jourde

Que peut-on dire d'un pareil livre ? Quel enseignement tirer d'un tel malheur ? La mort d'un enfant, ce que tout parent redoute le plus. Je m'incline devant cette terrifiante douleur. Une année d'espoir et d'horreur et la prose du père qui répète inlassablement la même souffrance, qui arrive à la dire, comme un hommage au fils qui promettait tant et qui s'efface. Je ne peux en dire plus.

Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour

C'est une histoire d'amour entre un homme et son chien, entre un couple et leurs bêtes. Une meute pour une histoire sans paroles mais avec des phrases superbes. Cédric Sapin-Defour se met à hauteur de chien et lui accorde la place d'un ami. A ses côtés il apprend la nature et la beauté des sentiments simples qui font les jours heureux. Le temps qui déroule le bonheur, a quelques épreuves dans sa besace. Avec l'amour vient aussi la terreur de la perte. Un roman, témoignage magnifique sur ce qui devrait unir tous les vivants.

Le chemin des morts de François Sureau

Je découvre une écriture précise et sobre au service d'un témoignage. Des juges aux réfugiés qui tranchent des dossiers et parfois des destins avec leurs convictions. Mais sont-elles justes ? Il n'est pas là question d'intime conviction, au sens d'une intuition. Pas de principe de précaution non plus, les juges s'appuient sur des faits avérés. L'Espagne des années 80 est une démocratie, pourquoi un réfugié du franquisme devrait-il craindre de rentrer chez lui ?

Comment décider ? L'auteur n'était-il pas alors un jeune magistrat trop inexpérimenté ? Vous serez touchés par la dignité de certains réfugiés pour qui la clandestinité n'est pas une option.

Une leçon de vie qui m'a fait une forte impression !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Philmageo ~ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0