Ce matin, à l'aube rosée prise dans les brumes du large, je vis soudain surgir des cavaliers sur leurs magnifiques chevaux. Ils semblaient fendre les vagues étales sur la plage interminable. Le bruit du galop, accompagné du ricochet des sabots dans l'eau rasante, me rappelait l'effet des foulées des athlètes dans leurs " Chariots de feu ", emportés par la musique de Vangélis.

Très vite, une brise de mer s'éleva dans les premiers rayons du soleil libérés de leur manteau de ouate. L'espace ouvert se remplit peu à peu de jeunes enfants qui tels des fourmis besogneuses, prirent d'assaut les airs avec leur cerfs-volants multicolores aux appendices graciles en longs spaghettis. Le vent semblait de fort bon appétit et jouait de ses rafales pour entremêler les fils de ces frêles aéronefs.

Vers midi, le soleil tendit vers son zénith et la mer remonta conquérante le long des jetées en brise-lames et vers la promenade qui longeait les villas style Art déco et le casino. Les vagues rugissantes et ourlées d'écume s'en prirent avec délice aux derniers vestiges de châteaux de sable éphémères, aux mises en scènes ciselées et sculptées de sirènes et de dragons.

Le sablier du temps comptait les heures de la journée et égrenait au rythme des marées les derniers jours de vacances. Au soir venu, les terrasses se rempliraient d'aoûtiens halés, dégustant à l'envi de grand verre de Spritz, comme autant de soleils orangés emprisonnés. La lune ne tarderait pas et ménagerait sa mise en scène sous la voute étoilée pour offrir au poète un peu d'inspiration.

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#JMP 2025/08