Chapitre 1. Maggy

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### Maggy ###

Je suis née il y a environ une vingtaine d’années au Nigeria. Je m’appelle Maggy, c’est le nom que m’a donné mon dernier propriétaire avant de m’abandonner comme un jouet cassé. Si je suis encore en vie aujourd’hui c’est grâce à Frank ! Il est médecin, il m’a trouvée dans un caniveau à Lagos. Il m’a ramassé et porté à l’hôpital où il travaille. Il était convaincu que j’allais mourir. Mais je suis restée en vie. D’après mon sauveur, je suis restée dans le coma plus de trois mois.
Il m’a soigné, recousue, baignée jusqu’à ce que je puisse me lever et raconter mon histoire. Je suis une esclave survivante. Frank a mis par écrit mon récit. Je vis toujours dans sa maison, il m’a dit que je ne suis pas son esclave, mais je reste chez lui pour lui rendre quelques services en remerciement de m’avoir sauvé.

Frank est déjà vieux, il est venu au Nigeria pour soigner les africains sans ressources.


Si je devais le décrire, il me fait penser à un missionnaire qui se dévoue par charité. Lorsque je l’ai vu la première fois, il me lava dans le bain de l’hôpital. Il était très doux, passa l’éponge avec une eau savonneuse sur mon corps. Comme je n’avais aucune pudeur, je le laissais faire. C’était un blanc, il parlait un anglais très châtié, mais ce n’était visiblement pas sa langue maternelle. Il sourit tous le temps, en soignant les malades. Lorsqu’il me parla la première fois, il avait une voix fort grave ce qui me donna des frissons.

Il est grand et musclé, ses muscles, je le suppose car il me soulève sans effort et il aide parfois les infirmières pour soulever des malades plus lourds.

– Bonjour, je m’appelle Frank, je suis médecin-chirurgien, tu es dans l’hôpital Mamacare de Lagos dans le service des soins palliatifs. Je t’ai trouvée dans un fossé en rentrant du travail. D’après ton état de santé, tu étais sur le point de mourir. C’est un miracle si aujourd’hui tu es vivante. Tu as été poignardée au moins une quinzaine de fois. Personne ne voulait te soigner, j’ai recousu tes plaies pour atténuer ton hémorragie. Comment t’appelles-tu ?

– Bonjour Docteur, je m’appelle Maggy, mon maître ne voulait plus de moi, je suis une esclave. Il vendait mon corps, mais plus aucun client ne voulait m’acheter ou même me louer pour quelques heures ou pour une nuit. Je ne saurai jamais payer les soins, laisse-moi mourir !

– Maggy, je suis heureux de t’entendre parler. Tu vas subir encore quelques examens et si tout est positif tu seras transférée demain dans mon service pour des soins complémentaires. Si on te pose des questions, ne donne pas de détails : tu ne te souviens de rien. Où habitais-tu ?

– Je vivais à Benin City dans l’état d’Edo.

– Ce n’est pas tout près ! dit-il.

– Tu connais quelqu’un à Lagos ?

– Non, on voulait me vendre, j’ai tenté de m’échapper. L’homme était furieux et m’a poignardée. Je ne me souviens de rien d’autre.

– Alors on ne parlera de rien. La police est passée le premier jour, comme tu ne correspondais pas à un avis de disparition, ils ont laissé tomber.

Puis une infirmière vint me voir. Elle me fit un grand sourire.

– Bonjour, je m’appelle Happy, je travaille dans le service de Dr Frank, tu seras transférée dans une petite chambre de son département car tu n’es pas une patiente qui paye les soins. Ce n’est que temporaire. Le docteur t’a enregistrée comme indigente.

Quelques jours plus tard, je reçus mon autorisation de sortie et Frank me conduisit chez lui.

Le trajet fut long à cause des embouteillages habituels dans cette ville Sa maison était magnifique !

Une vieille femme m’accueillit. Elle s’appelait Grace. Frank avait dû l’avertir car elle fut gentille. Le pagne que je portais, c’était Grace qui l’avait donné à Frank, car lorsqu’il me découvrit j’étais totalement nue. Frank me raconta plus tard que dans la pénombre il avait d’abord cru que j’étais un mannequin d’étalage abandonné mais lorsqu’il entendit mes gémissements, il s’approcha et vit que je saignai abondamment.

Grace préparait le repas sans m’adresser la parole. Je lui proposai de l’aider, ce qu’elle accepta sans problème. J’appris plus tard qu’elle se méfia de moi, ne connaissant pas mes origines.

À table, je mangeai en silence, écoutant la conversation entre Grace et Frank. Ils devaient vivre ensemble depuis longtemps car ils se racontaient leur journée respective, émaillée d’incidents comiques. Après le repas, j’aidais Grace en faisant la vaisselle. Puis elle me montra ma chambre et me souhaita une bonne nuit. Elle disparut dans une autre chambre où il y avait un lit pour une personne. J’en déduisis qu’elle était sa gouvernante.

Frank était assis dans un large fauteuil, il lisait en écoutant une très belle musique de piano. Je m’assis sur le sol près de la boîte qui diffusait la musique.

J’écoutais le disque jusqu’à la fin. Frank, se leva et me souhaita une bonne nuit, il me proposa une bouteille d’eau pour la nuit et rejoignit sa chambre où se trouvait un très grand lit.

Ma chambre était très belle, elle devait servir pour des visites car la salle de bains avait tout le nécessaire pour homme ou pour femme. Comme il y avait un rasoir, je profitai de me raser mes aisselles et mon intimité, c’était plus que nécessaire ! Depuis toujours mes maîtres ne voulaient pas voir des poils, ils voulaient que je sois toujours rasée comme une fille nubile.

C’était la première fois que je me vis nue intégralement, depuis mon hospitalisation. On voyait encore mes blessures mais Frank avait recousu avec un point de couture très fin et serré.

Durant mon esclavage, j’avais reçu des notions de couture, d’une vieille esclave qui faisait mon éducation. C’est elle aussi qui m’apprit comment donner du plaisir aux hommes avant même que je fusse formée.

Lorsque je me fus lavée et rasée, je voulus remercier Frank. Je rentrai discrètement dans sa chambre, il était encore sous la douche. Je fis comme mes maîtres m’avaient enseigné, je me couchai sur la natte au pied de son grand lit.


### Frank ###

La présence de Maggy me désarçonnait ! La fille était restée silencieuse depuis son arrivée. Elle avait spontanément aidé Grace pour la préparation du repas et ensuite pour la vaisselle.

Grace et moi avions une longue complicité, elle me soignait depuis mon arrivée à Lagos, cela devait faire cinq ans. Pour Maggy, je n’avais pas encore décidé si je l’enverrais au centre protestant qui accueillait des filles abandonnées. Je passai régulièrement dans ce centre pour soigner les pensionnaires qui restaient en résidence pour y apprendre un métier.

Maggy était trop grande pour y résider, je me dis qu’il faudrait la remplumer d’abord car elle était trop faible encore.

Pendant que je me consacrai à mon rituel vespéral, elle s’était assise par terre près d’un haut-parleur et écouta les valses de Chopin sans bouger.

En sortant de ma douche, je découvris une forme couchée au pied de mon lit. Que faisait-elle là ? J’étais nu, mes longues années d’abstinence réveillèrent ma bite. Dormait-elle ou faisait-elle semblant ?

À cette heure tardive je ne voulus pas entamer une discussion. Je contournai son corps et me couchai.

Je parvins à effacer son image, pendant les trois mois de son coma, je l’avais soignée sans avoir eu un seul instant un désir pour cette femme ! Maintenant dans l’intimité de ma chambre ce n’était plus pareil ! Pendant plus d’une heure, d’après les aiguilles mon réveil, je restai à fantasmer, pour finalement m’endormir.

Au milieu de la nuit, je sentis mon lit bouger, je vis dans la pénombre Maggy qui grimpa dans le lit. Elle se coucha à mes côtés. Son corps sentait la lavande. Était-ce une faiblesse de ma part ? mais je décidai de ne pas réagir. Je sentis une main douce se placer sur mon ventre, elle n’alla pas plus bas, sans doute parce que je ne réagissais pas.

Je compris que cette fille était bien une esclave, même son corps ne lui appartenait pas ! Cette pensée me donna un moment de panique. Ma trique se redressa et ce mouvement fut perçu par la fille. Comme je ne voulus pas aller plus loin, je lui tournai le dos, mais elle insista en glissant sa main vers mon sexe. Elle resta ainsi, sa main sur mes cuisses sans toucher mon pénis.

Ce fut Grace qui nous découvrit le lendemain, son visage affichait un grand sourire, comme si elle avait compris que j’avais consommé !

– Non Grace, murmurai-je, cette nuit elle est venue dans ma chambre et a partagé mon lit mais il ne s’est rien passé !

– Tu as tort, c’est quand même un beau brin de fille !

Je me levai et sortis de la chambre.

– Grace, je ne sais rien de cette fille ! Sauf son bilan de santé et ses analyses médicales : elle n’a pas de maladies vénériennes, elle n’a pas le sida et elle n’est pas enceinte ! Son taux de globules rouges est trop bas, mais c’est logique après l’importante perte de sang !

– Tant mieux, tu pourras lui demander son histoire comme Shahrazade dans les contes de 1001 nuits. Ah si j’avais son âge, je t’aurai pris toute la nuit !

– Grace !

– Ben oui, Frank, tu es encore bien conservé et tu es riche ! Regarde la maison que tu habites, ta voiture, ton train de vie. À l’hôpital, ne sens-tu pas les infirmières qui te frôlent ?

– Grace, aujourd’hui est mon jour de repos. Je n’ai rien de prévu. En temps normal, le soir (= après-midi) je vais en consultation pour les filles du centre protestant. Je pourrai leur parler de Maggy.

– Non, laisse tomber. Emmène-nous en ville ! À part mon vieux pagne, cette fille n’a rien à se mettre ! Sans exagérer quelques fringues et des sous-vêtements seraient les bienvenus. Même si elle ne reste pas, ça ne sera pas une ruine pour toi !

– Tu as raison Grace, merci d’avoir croisé ma route !

– Oh non Docteur, je te dois la vie ! comme cette fille. Tu vieillis, rappelle-toi tes premiers jours à l’hôpital ! J’étais en train de crever sur un brancard, je n’oublierai jamais, je ne pouvais pas payer mes soins et tu m’as évité une septicémie. Je n’oublierai jamais ce mot ! Ta charmante infirmière Happy, m’a confirmé que sans toi je nourrirais les rapaces. Elle va avoir de la concurrence si Maggy reste ici, pourquoi ne t’accompagne-t-elle pas au centre pour les consultations ? Moi je le sais ! Elle voudrait bien te serrer dans un coin sombre à défaut de se coucher dans ton lit.

– Maggy tu fantasmes !!

– Non Frank, je suis peut-être une très vieille femme mais j’ai des yeux et des oreilles ! Il faudra aussi un jour m’expliquer ce que tu fabriques dans ce pays pourri. Mais ce n’est pas le point le plus brûlant. Et toi Frank ? Veux-tu la garder pour ton usage personnel ?

– Grace, si elle veut rester, elle devra se trouver une occupation comme le font les jeunes filles au pair. Je ne veux pas l’exploiter.

– A-t-elle fait des études ?

– Je ne pense pas, mais elle est vive d’esprit et intelligente !

– Grace, dort-elle encore ?

– Non, elle est sous la douche.

– Grace, j’ai besoin que tu lui expliques notre mode de vie, si elle veut rester avec nous elle devra se rendre utile.

– Non, si tu lui dis cela en ces termes, elle comprendra qu’elle devra coucher avec toi ! Non, laisse-moi lui expliquer, qu’elle m’aidera dans la cuisine et le ménage. Ah, mais la voilà ! Bonjour ma puce ! Viens on va manger.

– Bonjour Maggy, dis-je. Ce matin, je ne vais pas travailler à l’hôpital, on va bavarder un peu pour apprendre à te connaître et nous irons en ville pour t’acheter un minimum de vêtements.

– Merci Maître.

– Stop ! Je ne suis pas ton maître et tu n’es pas mon esclave. Ici dans la maison tu peux m’appeler Frank, lorsque nous sommes à l’extérieur ou en présence de tiers, tu m’appelleras Docteur. Ah, et une chose très importante, tu n’es plus un jouet sexuel. Tant que tu restes dans la maison, tu as une chambre et un lit.

– Non, Frank, s’il vous plaît, j’ai peur la nuit ! Puisque tu n’as pas de femme, je ne te dérangerai pas. À l’hôpital, la nuit les gens qui passaient dans la chambre m’ont effrayée à chaque passage. De plus tu es un homme très gentil, je te dois ma vie. Tu as certainement deviné que ma vie n’est qu’une suite d’abus sexuels. Tu es le premier homme qui ne me viole pas ou toutes les autres brutalités qu’on m’a fait subir. Même si tu ne veux pas que je sois ton esclave, je sais que les hommes aiment des caresses.

– Maggy, je suis médecin, à l’hôpital je te soignais !

– Mais ici tu es Frank, et je te dois ma vie.

– J’ai compris cela lorsque je t’ai aperçue la première fois, j’ai dû t’opérer à plusieurs reprises pour te donner une chance de vivre normalement. Aujourd’hui tu me raconteras ce qui s’est passé avant que je te découvrisse. Plus tard tu nous raconteras ta vie depuis le début car je veux que tu nous racontes tout à Grace et moi. Tu décideras de ta vie future, mais si tu veux rester quelque temps avec nous, Grace pourra être ta grande sœur à qui tu pourras te confier. Moi en tant que médecin, je te connais par cœur, je t’ai soignée tous les jours pendant ton coma.

NDA : Voilà le décor est planté ! La suite bientôt. Je suppose que vous avez compris que certains épisodes ne seront pas pour de jeunes yeux.

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