Chapitre 3. Le début de l’histoire de Maggy.

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### Maggy ###

Comme prévu Frank m’emmena à l’hôpital. Happy toujours souriante me demanda des nouvelles de ma santé. Elle retira le pansement tout en bavardant et fut très heureuse de l’aspect.

– C’est excellent ! Pas de trace de sang ou d’infection.

– Mais attention il faudra encore attendre avant d’avoir des rapports sexuels. C’est Dr qui devra vous examiner avant de l’autoriser.

– Ça risque d’être long dis-je, je n’ai pas beaucoup d’opportunités !

Happy sourit à ma remarque, et elle, avait-elle un homme pour la satisfaire ?

À la fin de l’examen Frank vint jeter un coup d’œil, il fut rassuré de l’aspect général. Je fus surprise par le contact de ses mains sur mon ventre. Il dut sentir mes frissons, je regardai ses yeux qui seuls visibles dans son visage masqué me rassuraient.

– Oui, je suis content du résultat. Votre corps a bien récupéré mais vous devrez encore patienter, je dois encore vérifier les réactions nerveuses de votre vagin reconstitué. Le prochain examen est prévu dans un mois. Je recommande le port de serviettes hygiéniques en attendant vos règles. Évitez les rapports en attendant, et surtout pas de masturbation. Laissez les microbes loin de cet endroit.

– Je n’ai pas l’intention Docteur !

– Maggy, les tissus reconstitués sont encore très fragiles ! Pour vous faire un bilan complet la lame du couteau a épargné votre clitoris, c’est délicat à dire, mais vous étiez presque excisée. Lorsque vos chances de survie s’amélioraient, j’ai opéré pour vous rendre votre féminité. Laissons faire la nature…Happy vous donnera des lingettes désinfectantes. Au moindre incident ou douleur, vous m’en parlez. On se voit quand même tous les jours, donc n’attendez pas la prochaine consultation s’il y a un problème.

– Merci Docteur.

En me rhabillant, je réalisai que jusqu’à présent le pansement ne m’avait pas donné envie de me caresser. Mon avenir sexuel n’était pas encore très prometteur.

En sortant Happy me remit un paquet avec des lingettes et des cachets. Il y en avait à prendre tous les jours et d’autres plus gros en cas de douleur.

– Vous avez la chance de voir le Docteur tous les jours, alors n’hésitez pas.

Je perçus dans son regard toujours souriant une petite pointe de jalousie mais qui disparut rapidement.

À la sortie du local de consultation Akka m’attendait.

– Le Docteur m’a demandé de vous reconduire, si vous voulez je peux faire un crochet si vous désirez quelque chose.

– C’est gentil Akka mais je n’ai pas d’argent !

– Si, me dit-il, Grace m’a laissé un portefeuille pour vous. Elle a demandé d’acheter des fruits, et des tomates au marché, je resterai auprès de vous pour vous protéger.

Au marché je lui pris courageusement la main pour ne pas le perdre dans la foule dense.

De retour à la maison, je m’isolai avec Grace pour l’informer que Frank m’avait examinée et qu’il était content de ma guérison.

Je vis qu’elle était soulagée et elle me proposa de me reposer un peu dans le jardin que je n’avais pas encore exploré.

Lorsque Frank rentra le soir, il parla longuement avec Grace avant de venir me saluer.

– Tu vas bien ? Me demanda-t-il en me donnant un bisou sur la joue.

Je ne sais pas ce qui me prit mais je mis mes bras autour de son cou pour lui donner un baiser léger sur ses lèvres. Il me sourit, mais n’insista pas…

À table, Frank raconta un incident de l’hôpital mais je n’y prêtai pas grande attention, mon esprit étant ailleurs.

Le soir pour la première fois Frank n’écouta pas de la musique mais alluma la télévision pour suivre les actualités. Grace vint voir aussi, il y avait encore une guerre dans un pays voisin mais je ne compris pas grand-chose, je me dis que je demanderai des explications plus tard à… mon hôte, mon sauveur, mon médecin, mon bienfaiteur, mon ami et quoi encore ?

Il faudra que je précise mon vocabulaire !

Puis il y eut des nouvelles concernant la découverte d’un réseau de prostitution et d’exploitation de jeunes filles à Lagos. J’eus un moment de panique mais je ne reconnus aucune des personnes citées.

Grace vint s’asseoir à côté de moi dans le divan et me prit affectueusement par les épaules. Tu veux en parler ? Frank et moi, on est là pour t’aider.

– Oui, dis-je, il serait temps que je vous raconte un peu de mon histoire !

D’abord mon nom : aujourd’hui on m’appelle Maggy mais ce n’est qu’une dérive de Marguerite, on m’a aussi appelé Margot, salope et d’autres noms peu élogieux. Je ne connais pas ma mère. Quelqu’un m’a dit un jour qu’elle m’a vendue à ma naissance, je ne connais pas ni ma date de naissance ni mon âge. Je n’ai jamais été à l’école de façon régulière. Je sais lire, et calculer des choses simples, à l’école on a estimé mon âge : j’avais sans doute douze ans. Depuis lors chaque année j’ai ajouté un an à cette estimation. J’aurai donc vingt ans cette année. J’ai pris conscience de mon environnement dans un groupe de femmes qui s’occupaient de moi à tour de rôle. Plus tard j’ai compris que c’était un bordel.

Mon éducation, je l’ai eue grâce à plusieurs personnes qui m’ont appris à parler poliment avec distinction et aussi les mots vulgaires ! Déjà petite, j’ai été choyé par beaucoup d’hommes qui me caressaient et qu’à mon tour j’ai caressés. Même petite, je n’ai jamais dormi seule. J’ai été vendue plusieurs fois, les prix montaient chaque fois. Jusqu’au jour où un gros salaud a acheté ma virginité…

Pendant que fis mon récit, je vis à plusieurs reprises des larmes perler dans les yeux de Grace qui me serra contre elle. Frank avait déjà une idée plus précise de ma vie, mon corps n’avait pas de secrets pour lui, néanmoins l’émotion se lisait sur son visage.

L’homme avait payé beaucoup d’argent, je n’ai jamais su combien. Il était d’origine libanaise. Après « l’achat », il m’a emmené chez lui. Je devais avoir un peu plus que douze ans. La maison était très belle dans les environs de Benin City. Il m’a nourri car il me trouva trop maigre. Sa femme très belle et gentille, m’a proposé de jolis habits. La présence de cette femme a endormi ma méfiance.

Un soir, ils m’ont invitée dans leur chambre. Son mari était couché sur le lit, son physique n’était pas désagréable. Elle a attiré mon attention sur sa verge assez grande mais toute molle, elle prétendit qu’elle ne parvenait pas à lui donner une érection convenable. Elle me demanda de me déshabiller et de l’exciter, à l’époque malgré mon jeune âge, j’avais déjà sucé quantité d’hommes. J’entamais par des caresses mais rien ne se produisit, sa femme alors prétendit que si je la caressais et lui faisait un cunnilingus, cela lui donnerait peut-être le stimulus nécessaire. À l’époque je n’avais pas encore stimulé le sexe d’une femme avec ma bouche. J’avouai mon manque d’expérience. Aujourd’hui je l’aurai fait grimper au plafond en quelques minutes

Je ne sais plus combien de temps plus tard sa verge finit par se dresser timidement, la femme me tint pour qu’il me pénètre mais il ne se passa rien !

Le bonhomme crut se stimuler en devenant violent. Je reçus des gifles et des coups et finalement il parvint à s’enfoncer, mais je ne sentis rien de particulier. J’avais mal à la tête, les lèvres fendues, le nez qui saignait. Je vis un peu de sang sur mes cuisses. Même l’homme sembla déçu ! Il avait d’après lui, payé ce moment bestial beaucoup trop cher. Il ne me toucha plus jamais par la suite et ne me demanda plus dans sa chambre.

Quelques mois plus tard, il me vendit à un russe fortuné habitant Kano. La ville et la maison étaient moins attrayantes que Benin City, mais les premiers mois il me trouvait attrayante parce que j’avais encore un physique d’enfant. Il se contentait de me demander de le masturber, puis m’enseigna les plaisirs de la fellation. Notre relation évolua en même temps que mon corps et la croissance de mes seins lui donnèrent un nouvel attrait. Je partageais régulièrement ses nuits, mais pas toujours seule. C’est alors que j’appris les plaisirs entre filles, il adorait les ébats lesbiens ce qui lui provoqua régulièrement des éjaculations sans qu’on ne l’ait touché.

À aucun moment il demanda des rapports intimes. Ce fut une période assez agréable, sans violence.

L’heure avançait pendant que je racontais mon histoire, mais ce fut Grace qui montra les premiers signes de fatigue.

– Maggy, il se fait tard et Frank aura une longue journée demain, il opère toute la journée. Je propose, que l’on continue ton récit demain. Je comprends déjà un peu mieux ta vie de jeune fille, mais je suppose que nous sommes encore loin de la nuit où Frank t’a trouvée mourante dans le fossé à Lagos.

– Oui Tata, c’est encore une longue histoire !

– Bien dit Frank, une douche et puis au lit. Maggy ne traîne pas de trop si tu veux te reposer.

Je compris le message, que ma place était toujours dans son lit. Ma douche fut rapide, en entrant dans sa chambre, la porte de sa salle de bains était entrouverte et curieuse je jetai un coup d’œil pour voir Frank sous la douche. Je suppose que mon récit lui avait donné des envies car je ne fus pas tellement surprise de le voir astiquer son gourdin.

C’était trop fort pour moi, j’abandonnai mon vêtement de nuit sur le sol et entrai sans me faire remarquer dans la cabine de douche. Où je pris le relais de sa main !

NDA : ce qui va suivre dans le prochain épisode se devine, mais ce sera pour la suite.

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