Chapitre 14 : Divergences

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  Une semaine s’était écoulée depuis l’arrivée des humaines à Sylvae. Elles commençaient à s’habituer à ce nouveau mode de vie et aux coutumes elfiques. Les commerçants et artisans se montraient toujours bienveillants et n’hésitaient pas à leur offrir des présents. Ce matin là, elles avaient décidé de se séparer, mais se retrouveraient l’après-midi pour aller ensemble au Fil Mystique. Aelia retourna chez la fleuriste pour se renseigner davantage sur la flore de la région, Célia alla observer l’entraînement des soldats.

  Pendant ce temps, Erulyn passait ses journées dans sa chambre. Elle ne croisait ses invitées que lors des repas. Malgré sa tristesse, l’elfe restait enjouée devant les sœurs pour ne pas leur donner une mauvaise image. Elle leur avait même glissé une bourse d’or pour qu’elle se fasse plaisir. Elle s’en voulait de devoir leur mentir et cela accentuait son mal intérieur. De son point de vue, les humaines n’étaient en rien responsables et ne méritait pas autant de mépris.

  Une fois son petit-déjeuner avalé, Erulyn rejoignit Milys et les deux se rendirent enfin à la convocation des visionnaires. Elles marchèrent dans ce couloir qui semblait interminable pour la souveraine. Depuis le dernier Conseil d’Aldria, ces incessantes convocations l’agaçaient et la fatiguaient. Elle devait malgré tout aborder chaque moment avec le sérieux que sa mère aurait eu. Elles arrivèrent devant la salle des négociations du palais. Les discussions avaient commencé et s’entendaient de l’extérieur. Elles entrèrent.

  Une longue table rectangulaire trônait au centre. Du côté droit étaient assis les religieux. Habillées d’amples vêtements blancs et de diverses breloques. Face à eux, les conseillers d’Erulyn haussaient le ton. Les deux partis n’étaient que rarement d’accord et la disparition d’Alervina avait approfondi le fossé qui les séparait.

  Tous se turent et se levèrent à l’arrivée de leur souveraine. Erulyn leur fit un signe de tête et se dirigea vers sa place, en bout de table. Pendant qu’elle marchait, son regard se porta sur l’imposant tableau accroché derrière son siège. Alyona, la première-née. Sa descendante ne put réprimer un sentiment de vertige. Elle se sentait comme jugée, par elle et ses prédécesseurs, dont les portraits étaient alignés aux murs. Toutes de puissantes femmes dignes de leur rang. Pour contenir ses émotions, Erulyn posa ses mains sur le dossier de sa chaise et tourna ses yeux vers le plus éloigné, celui de sa mère. Son expression sérieuse mais réconfortante lui redonnait du courage, comme si elle l’observait avec bienveillance.

  Erulyn s’assit, tous firent de même et attendaient qu’elle ouvre les discussions. Ses prunelles inquiètes croisèrent une dernière fois celles de Milys, qui se voulait rassurante. La souveraine prit le ton le plus neutre possible.

  — Nobles visionnaires, nobles conseillers. Je pense connaître le sujet de cette réunion : nos invitées particulières.

  — En effet, confirma Caldor, haut représentant des prêtres de Sylvae. Beaucoup craignent que leur présence ne crée des problèmes. Pas forcement d’elles-mêmes mais par la divergence d’opinions de nos congénères. Cela n’est pas acceptable en ces temps de trouble.

  Ces disciples approuvèrent par de simples phrases courtes. Celui situé en face de lui se leva à son tour. Luka, le plus jeune des conseillers et certainement le plus dévoué à Erulyn, après Milys.

  — Honorable Caldor, sachez tout d’abord que ce problème, si on peut l’appeler ainsi, ne concerne pas votre ordre de manière directe. Votre voix à autant de valeur que n’importe qui dans cette pièce mais la décision finale reviendra à notre souveraine. Nous n’avons encore reçu aucune plainte depuis leur arrivée. Bien au contraire, nous n’en entendons que du bien. Cette preuve devrait suffire à faire comprendre que le peuple des terres oubliées n’est plus aussi hostile que vous le pensez.

  — Ces Sans-Magies ne sont là que depuis moins d’une semaine. Tout comme vous avancez le fait que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la guerre fantastique, nous pouvons avoir le même avis mais dans l’autre sens. D’ailleurs, vous ne pouvez nier que les actions de la déchue vous ont pris au dépourvu.

  Ce terme agaça Erulyn qui jeta un regard assassin à Caldor. Il parlait de Tyane telle une hérésie et ne la considérait plus comme une elfe à part entière. Cela dit, il marquait un point. Sa mission consistait à rassembler des informations sur les Neantys et la guerrière en noir. Avoir ramené Aelia et Célia n’en faisait pas partie. La souveraine intervint à son tour.

  — Sans Tyane, nous n’aurions jamais su que les anges s’adonnaient à des larcins dans les terres oubliées. Je me suis renseigné auprès des émissaires de Skylae, nous attendons une réponse de leur part. Mais s’ils venaient à nier, nous avons un témoin de poids en la personne de Célia. Elle s’est frottée directement à l’un d’eux, sa protection est maintenant primordiale.

  — Cela prouve bien que ces sans-magies vont nous apporter des ennuis! cria un des visionnaires. Nous ferions mieux de les supprimer pour que le secret de notre existence perdure !

  Les conseillers s’offusquèrent devant cette attitude aussi radicale. Le ton monta, Milys calma aussitôt les esprits et continua sur un sujet plus épineux.

  — Avant de disparaître, la Grande Prêtresse Alervina s’intéressait beaucoup aux terres oubliées et jugeait qu’il était temps de leur offrir une seconde chance.

  Elle vit le regard des religieux descendre ou se détourner. Évoquer leur modèle de dévotion envers Alyona les rendait tristes. Erulyn devait également supporter cette douleur, plus que n’importe qui. Pourtant, l’enfant croyait toujours en sa survie, car la déesse n’a pas encore illuminé sa successeur. Elle préférait garder cet espoir pour elle, pour ne pas en donner de faux à son peuple.

  — Je pense que c’est une opportunité, avança la souveraine. Nos invitées sont adorables et dénuées de mauvaises intentions. Pour avoir passé une journée avec elles, je trouve que…

  — Nous avons eu en effet de nombreuses discussions avec votre mère, osa la couper Caldor. Nous avons rejeté chacune des propositions. C’est de leur faute si l’immortelle Alyona a quitté notre monde. Nous n’accepterons jamais de traiter à nouveau avec eux tant que nous n’aurons pas une garantie de paix sincère et durable.

  Luka rappela Caldor à l’ordre sur son attitude et se tourna vers Milys.

  —Pouvez-vous nous exposer tout ce que nous savons sur les humains, ainsi que les informations rapportées par Tyane ?

  Elle se leva et lut les documents qu’elle avait apportés.

  — Cette civilisation est arrivée au monde bien après la naissance de la nôtre et ne dispose pas de la magie de manière innée. Cela ne les a pas empêchés de se développer rapidement et de pouvoir vivre des ressources naturelles d’Aldria. Tyane nous a confirmé qu’ils n’ont pas la capacité de faire face aux Neantys, à l’exception d’une personne nommée la Dame Légendaire, une épéiste détenant une lame enchantée. C’est elle que nous soupçonnons d’être responsable de leur apparition et de la disparition d’Alervina.

  — Une humaine alliée à un autre peuple  ? demanda un des visionnaires en croisant les bras.

  — Ce n’est pas à exclure, mais plusieurs pistes sont moins plausibles que d’autres. Nous savons qu’elle a tué de nombreux anges. Yoriel affirme qu’elle ne connaît pas cette personne. Quant à Mizuna, nous n’avons reçu aucune information de sa part.

  — C’est cette dernière hypothèse que nous retenons, intervint Erulyn. Je doute que l’impératrice complote dans l’ombre, mais…

  — Comment pouvez-vous en être certaine ? osa à nouveau l’interrompre Caldor. Cela ne m’étonnerait pas non plus. Ils ont beaucoup de choses à se reprocher, en témoignent la situation tendue à Sulsae ainsi que leurs antécédents dans la guerre fantastique. Et si cette Dame Légendaire était une sirène qui aurait usé de l’alchimie interdite pour retourner sur la terre ferme ?

  Ses pairs approuvèrent et commencèrent aligner des suppositions de plus en plus absurdes. Les conseillers s’agacèrent de leur comportement et participèrent malgré eux à cette cacophonie sans nom. Chacun exposait son opinion sans écouter ceux des autres.

  Erulyn se sentait mal. Son crâne vibrait, sa vision se troublait. Elle tremblait comme une feuille et se tenait les tempes. Ces vieillards fermés d’esprit ne jurant que par Alyona montraient la face sénile de leur organisation. Depuis son intronisation hâtive, ils n’avaient de cesse que de se mêler des affaires qui ne les concernaient pas. Pire, ils contestaient ses décisions, alors qu’elle faisait de son mieux pour satisfaire tout le monde. Seule Milys remarqua son malaise. Elle approcha sa main pour tenter de la rassurer, mais Erulyn releva la tête et frappa des poings sur la table de toutes ses forces. L’assemblée se tut aussitôt et tous la regardèrent avec de grands yeux. Après quelques secondes à reprendre le contrôle de sa respiration, Erulyn quitta sa chaise et marcha d’un pas agacé vers la sortie de la pièce. Caldor se leva et la rattrapa.

  —  Où pensez-vous aller comme ça ? Nous avons patienté trois jours de plus avant d’être enfin entendus, vous n’avez pas le droit de… !

  Elle se retourna, le visage froissé par la colère et cria à pleins poumons.

  —  J’en ai assez de vous ! Je suis Erulyn, fille d’Alervina et votre souveraine ! Je ne suis peut-être pas la Grande Prêtresse de Sylvae mais je reste une descendante d’Alyona, la première-née !

  Les Visionnaires comme les conseillers étaient stupéfaits par autant d’agressivité, bien que les religieux ne voyaient là qu’un simple caprice d’enfant. Milys n’était pas surprise et la regardait avec une immense peine, tout comme Luka, qui se sentait responsable.

  — On m’a choisi pour diriger cette cité alors que je ne l’ai pas souhaité ! Moi aussi, ma mère me manque et vos incessantes protestations alourdissent ce fardeau de jour en jour ! Tant que vous n’aurez pas accepté cela et vous serez décidé à aller dans notre sens, ne me demandez plus rien !

  Elle quitta la pièce en claquant la porte, laissant ces séniles douter de sa force et surtout de sa légitimité en tant que dirigeante du peuple elfique. Voulant tout de même satisfaire les attentes des personnes présentes, Milys invita Caldor à se rasseoir pour poursuivre les discussions. Si ses actions pouvaient permettre à sa souveraine de se reposer et surtout de se calmer, alors elle était prête à tout encaisser.


***


  L’enseigne du Fil Mystique représentait une grande paire de ciseaux, sculptée à même l’arbre dans lequel la boutique se trouvait. Des rouleaux de tissu ornaient la devanture du bâtiment ainsi que des assortiments de bobines de fil. Aelia et Célia entrèrent. Plusieurs clients étaient présents. Un père plaçait des chemises identiques contre son enfant et deux femmes qui cherchaient dans des vêtements plus tape-à-l’œil. La vendeuse qui les accueillit portait une élégante robe noire, serrée à sa taille par un ruban blanc noué en fleur à sa droite.

  — Bonjour Mesdames, salua-t-elle tout sourire. Nous attendions votre visite avec impatience. Je m’appelle Judith, ma famille tient cette boutique depuis six générations. Heureuse d’enfin vous rencontrer. Je reconnais vos habits. Il s’agissait d’une commande d’Alervina pour sa fille, il y a plusieurs décennies. Notre chère Erulyn en a bien pris soin à ce que je vois. Ils vous vont à merveille  !

  — Merci beaucoup, répondit la plus jeune. Ils sont confortables et vraiment magnifiques !

  — Que puis-je faire pour vous  ?

  Ne connaissant pas la valeur de l’or à Sylvae, Célia sortit la bourse d’Erulyn et montra son contenu à Judith. L’elfe l’estima et son sourire s’agrandit.

  — Vous avez de quoi demander un ensemble complet et sur-mesure chacune ! Cela vous intéresse ?

  Les sœurs acceptèrent, Judith leur proposa de passer tour à tour dans l’arrière-boutique pour prendre leurs mesures. Célia la suivit la première, pendant qu’Aelia regarda dans les différents rayons. Beaucoup de choix, mais elle n’arrivait pas à se décider. Elle se sentait déjà bien dans ce qu’elle portait.

  — Oh ! Viens voir Lize ! C’est une des humaines qui vit au palais ! s’écria une joviale voix féminine derrière elle. Bonjour ! Si je peux t’aider à trouver quelque chose, tu peux compter sur moi !

  C’était l’une des deux elfes qui cherchaient dans les robes tape-à-l’œil. Sa congénère la rejoignit, salua Aelia et la scruta de la tête aux pieds.

  — Le violet te va bien, mais quelque chose de plus clair serait mieux.

  — Je dirais plutôt un haut marron, elle a un beau regard. Avec une longue jupe noire, ça serait parfait !

  — C’est vieux ce que tu proposes ! Elle pourrait oser un nombril apparent !

  Elles faisaient un peu peur, mais Aelia s’amusait à les observer ainsi. Elle s’imaginait avec Célia se disputer gentiment comme elles pour moins que ça. Elle finit par rire, ce qui fit sourire aussi les deux créatures fantastiques. Les trois échangèrent sur leurs préférences et leurs envies.

  — Allons dans la salle aux miroirs, suggéra joyeusement l’une des elfes. Il n’y a rien de mieux pour se décider !

  Elles prirent de nombreux vêtements à essayer, y compris pour Aelia. Elles allèrent voir l’époux de Judith pour lui demander si elles pouvaient l’utiliser. Il accepta et la leur déverrouilla. Le groupe entra dans un vestiaire composé d’un long banc sans dossier et d’une penderie vide.

  — N’oubliez pas de tout ranger quand vous aurez terminé, pria-t-il. La dernière fois, j’ai dû tout ramasser après votre passage.

  — Promis ! Nous ferons plus attention, merci !

  L’homme confia la clé à l’une d’elles et prit congé. Elle ferma derrière lui et accrocha les différents habits à des cintres. Curieuse, Aelia se dirigea vers l’autre porte et l’ouvrit. Elle se retrouva dans une grande pièce. Elle ne comportait aucun meuble ni objet. Tous les murs, y compris l’arrière de la porte, renvoyaient son reflet.

  — Ici, tu pourras t’admirer sous tous les angles possibles. Allez, par quoi veux-tu commencer ? Personnellement je vais essayer ça !

  Elle montra une magnifique robe blanche sans bretelle comprenant des bandes de tissu vert pomme au niveau de ses hanches. Son amie opta pour une tunique noire classique mais avec de nombreuses broderies grises. Aelia choisit le troisième ensemble que lui avaient proposé les deux femmes. Ces dernières se déshabillèrent sans aucune gêne, Aelia plus pudique préféra se changer seule dans le vestiaire. Les vêtements enfilés, un frisson parcourut sa peau. Ils étaient si fins et légers qu’elle se croyait encore nue. Elle entendait les elfes se complimenter et rire de bon cœur.

  — Tu es prête ? demanda l’une d’elles à travers la porte. Nous oui !

  Aelia ne répondit pas et saisit la poignée d’une main tremblante. Elle entra et retrouva les créatures fantastiques portant leurs sublimes tenues respectives. Elles regardèrent l’humaine avec une expression stupéfaite. Jamais elle ne serait attendue à un aussi beau résultat. Elles s’écartèrent pour la laisser voir son reflet et se fut à son tour d’être bouche bée. Même dans ses rêves les plus fous, Aelia n’aurait jamais imaginé contempler une telle image d’elle. Elle s’observa sous tous ces angles, les elfes firent de même, quand quelqu’un frappa à la porte, c’était Célia.

  — Aelia, tu es là ? Judith va prendre tes mesures.

  — Ah, euh… oui. J’arrive tout de suite.

  Elle s’excusa de devoir partir et remercia les deux amies pour leurs conseils. L’humaine sortit de la pièce et allait rechanger de tenue, lorsque finalement, elle préféra la garder sur elle. Elle quitta le vestiaire et tomba nez à nez avec sa sœur. La petite rougit et baissa les yeux.

  — Je… des elfes m’ont aidé à… est-ce que je suis… Enfin est-ce que tu me trouves… jolie comme ça ?

  Surprise de la voir habillée ainsi, Célia n’avait pas de mots assez forts pour la complimenter. Son regard attendri suffisait à faire comprendre qu’elle était ravissante, bien qu’un peu provocante à son gout. Elle indiqua le chemin pour rejoindre Judith, pendant que les deux elfes revinrent à leur tour. L’une d’elles alla payer leurs achats, l’autre engagea la conversation.

  — Elle est adorable cette enfant ! Tu es sa grande sœur ? Il nous reste un peu de temps, veux-tu que je cherche quelque chose pour toi aussi ? Tu as de magnifiques yeux bleus et de beaux cheveux  !

  — C’est gentil, mais non merci. Je n’aime pas les vêtements trop féminins. J’ai demandé à en faire une plus adaptée à mes aspirations.

  À ces mots emplis de dédain, la créature fantastique la scruta plus intensément, avec une expression moins joyeuse.

  — C’est vrai qu’avec ta carrure, tu ferais plus barbare que princesse.

  Croyant à un reproche, Célia la fusilla du regard. Une telle remarque venant d’une personne au physique aussi frêle et qui ne savait certainement pas manier une arme lui paraissait déplacée.

  — Qu’est-ce que tu insinues  ? J’ai mes préférences, tu as les tiennes. Contre des Neantys ou la Dame Légendaire, je ne me battrai pas avec des froufrous sur le dos.

  — Espèce de petite…  !

  — Judith n’a pas eu besoin de mes mesures, informa Aelia en revenant vers le groupe. Finalement j’ai acheté cette tenue, je l’aime beaucoup. Qu’est-ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas  ?

  Les deux tournèrent la tête vers l’enfant, mais en se regardant du coin de l’œil. L’elfe reprit une attitude plus joviale.

  —  Nous partons. Heureuse de t’avoir rencontrée, Aelia. Je m’appelle Jeanne et elle, c’est Lize. Au plaisir de te recroiser !

  Son amie et elle-même quittèrent le magasin. Judith sortit de l’arrière-boutique.

  — J’espère qu’elles ne vous ont pas trop ennuyé. Elles viennent assez souvent ici et je dois dire qu’elles sont assez excentriques. Célia, nous nous occuperons de votre commande dans les plus brefs délais. Je vous la livrerai au palais.

  — Merci beaucoup.

  L’humaine paya le prix demandé et rejoignit Aelia vers l’entrée. L’aînée se força à oublier ce petit accroc avec Jeanne, mais garda une pointe de rancœur à son égard. Elle n’aurait pas fait d’essayage, mais aurait aimé être là pour voir sa sœur s’amuser. Les inséparables remercièrent les commerçants et prirent congé à leur tour.

  Impatiente de commencer la tenue de Célia, Judith retourna dans son atelier et prépara les tissus et cuirs nécessaires. Prête à l’ouvrage, elle se dirigea vers sa table de travail et y remarqua une mystérieuse lettre, accompagnée de plusieurs dizaines de pièces d’or. D’abord méfiante, elle finit par l’ouvrir. Ses yeux s’agrandirent lorsqu’elle y découvrit le croquis d’une tenue ainsi que des consignes. En guise de signature se trouvait un symbole que l’elfe reconnut  : l’emblème de l’Ordre des Racines.

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