Le plus gros projet de ma vie ?
Je crois que c’est de devenir qui je suis. J’ai bien avancé à ce sujet depuis que j’ai commencé à réfléchir à tout ça, à ce que je voulais faire de ma vie, comment je voulais vivre, où, avec qui, en faisant quoi…
Ça n’a pas été simple de tout mettre en marche. Il a fallu changer totalement de vie, quitter un couple de près de 40 ans, une vie bien rangée, bien établie, une grande maison, prendre le risque que mes enfants me fassent la gueule, que mes proches ne comprennent pas, que plusieurs me tournent le dos. C’est ce que j’ai finalement fait et c’est effectivement ce qui s’est passé. Pas pire mais pas mieux…
Et puis je suis parti, loin, très loin, à l’autre bout de la France, au bout du monde, pour être enfin moi, pour devenir qui je suis. C’est ce qui se passe aussi, chaque jour je me rapproche un peu plus de celui que je suis à l’intérieur, au plus profond de moi.
L’écriture a joué un grand rôle dans ce changement. Pour la première fois, en septembre 2021, j’ai terminé une histoire et je me suis enfin avoué à moi-même que je serais heureux d’être publié. Dans mon « ancienne vie », il ne s’agissait que d’un « petit plaisir solitaire ». Dit comme ça, je trouve que ça fait masturbation honteuse. Bref, si besoin était, une raison de plus de changer de vie. Je n’aurais pas pu devenir qui je suis en restant là-bas. Définitivement non ! En octobre 2021, pour mes 60 ans, j’ai lancé des manuscrits des aventures de Gilbert un peu tous azimuts (70 ou 80 envois, je ne sais plus), sans succès, mais avec le recul, vu la qualité de la première version, ce n’était pas étonnant.
J’ai aussi compris que l’écriture c’était un vrai travail puisqu’en parallèle de la rédaction d’une autre histoire, beaucoup plus ambitieuse, mais en même temps, plus simple en terme d’identification, puisque c’est un genre existant qui s’appelle l’auto-fiction, je me suis aussi attaqué à la réécriture de la première histoire terminée (« Les aventures de Gilbert » qui est devenu après réécriture « Comme des mouches »). Là, c’était vraiment du boulot de donner une cohérence et une continuité à des textes sans lien direct entre eux. Ila fallu créer une progressivité, une articulation et donner enfin corps à une véritable histoire qui se tient, du début à la fin. J’ai là aussi fait des envois dans des maisons d’éditions, moins d’envois, plus ciblés fin 2022, et cette fois-ci, bingo ! Ça a marché, j’ai reçu un contrat d’édition mi avril 2023. Je vais donc devenir un écrivain publié, yessss !
Comme je disais, dans le même temps, donc il y a environ 2 ans ou un petit peu moins, en partant d’une info découverte par hasard (Fusée Véronique à Suippes, premier essai : 3 mètres) j’ai commencé à écrire « la tête dans les étoiles ». Je suis actuellement en train de terminer cette histoire, il doit me rester 5-6 chapitres à écrire, à ce jour, peut-être un peu plus, si je trouve qu’il me reste des choses à dire. Cette histoire m’a demandé un travail énorme… D’autant plus que je l’ai déjà réécrite au moins 2 fois. Je m’étais tout d’abord un peu emballé sur le caractère résistant de la ville de naissance de mon héros, Annonay. Une fois les renseignements historiques pris, il a fallu réécrire tout le début. Ensuite pour les études et le début de la vie professionnelle de mon héros, je m’étais là encore joyeusement vautré, comme me l’a fait remarquer un des membres de Scribay, n’ayant pas choisi la bonne école et ayant utilisé des données historiques un peu approximatives. Là aussi, je me suis posé et j’ai fait des recherches, choisi un « angle d’attaque » et recommencé à tout écrire. J’ai lu au moins 5 ouvrages sur le sujet et consulté un nombre incalculables de sites internet officiels et de pages wikipedia. Tout ça pour arriver à donner un cadre historique réaliste et plausible à cette histoire et à l’alimenter avec des anecdotes réelles, même si parfois, je les ai un peu enjolivées.
Voilà donc, l’écriture est une part importante de ma vie de maintenant, pour mon plus grand bonheur. J’écris, je réécris, je relis. Je me suis aussi remis à lire, chose que j’avais abandonnée depuis quelques mois.
Je me suis mis aussi au sport en arrivant au bout du monde. J’ai trouvé un club de jiu-jitsu très sympa, dans lequel je peux me défouler et m’amuser avec des gens ouverts et qui ne se prennent pas la tête. J’ai aussi découvert le rituel du PPVR (Pain Pâté Vin Rouge) lors des entrainements précédant les vacances scolaires, je ne sais pas si c’est spécifique à la Bretagne, mais ça participe à me faire apprécier le sport dans ce contexte.
Je fais aussi quasiment tous les jours une bonne heure de marche rapide en forêt avec Tromboline, ma petite chienne, dotée d’une énergie folle. Entre ça et les bains dans l’océan, même quand l’eau est très fraîche (j’ai commencé à me baigner quand elle était à 11°C), je ne manque pas d’activité physique.
Il me reste une chose que je n’ai pas commencée, c’est la sculpture. Ça fait longtemps que je sens que j’ai besoin de faire des choses de mes mains, de créer des formes ou de les faire émerger, de les révéler si elles sont déjà là. En cela, je suis bien aidé par ces balades : j’ai récolté des quantités énormes de morceaux de bois d’un peu toutes les formes et toutes les tailles. Maintenant, je pars même en forêt systématiquement avec un sac, une scie et des sécateurs. Il est rare que je revienne les mains vides. Je pense que je m’y mettrai vraiment quand j'aurai terminé le premier jet de la tête dans les étoiles, dans quelques semaines donc.
J’ai également fait une rencontre qui a bouleversé tout simplement ma vie. Quelqu’un qui m’aime (enfin) pour ce que je suis et pas pour ce que je fais. Quelqu’un qui me permet d’être qui je suis et qui ne m’aime jamais autant que quand je suis moi-même. Quelqu’un qui m’a fait découvrir ce que c’est qu’aimer et être vraiment aimé.
Voilà, je suis donc en train de réussir ce merveilleux projet qui est d’être moi-même de devenir qui je suis. Vous avez, vous toutes et tous aussi une importance dans la réussite de ce projet. En effet, Scribay c’est un peu comme un café, une librairie, un endroit cosy, douillet, avec de la bonne musique, où je retrouve des amis, où on rigole ensemble. Il ne manque plus qu’un bar, mais, en virtuel, c’est pas simple. De nouveaux et de nouvelles ami.e.s, de nouvelles amitiés, plus profondes, plus sincères, sans faux-semblants, mais aussi plus légères et sans prise de tête, juste pour le plaisir de rire, de dire des bêtises, de s’amuser et de parler ensemble.
Tout dans ma vie, en ce moment, se met en place et s’oriente pour que ce projet, le projet de ma vie, le projet de devenir qui je suis et d’être moi-même, se déroule bien et soit mené jusqu’au bout. En même temps, c’est le type de projet qui n’est jamais vraiment fini.
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