Chapitre 20

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Tous le monde se mis à rechercher la princesse Rosélia. Le roi craignait que la fleur retrouvée eut été arrachée par elle. S'il venait à lui arriver malheur, il aurait perdu ses deux filles en l'espace de quelques jours, laissant alors le royaume sans héritier.

— Rosélia ! cria-t-il. Rosélia !

Les Impériaux, ne connaissant pas les jardins, suivaient les membres de la garde. Ces derniers étaient paniqués à l'idée de perdre un nouveau membre de la famille royale. Famille qu'ils étaient censés protéger. Ils venaient d'apprendre que cette fleur meurtrière avait peut-être été plantée par les services secrets efdéèmois. Il y avait encore de cela quelques heures, ils pensaient que la guerre n'arriverait jamais chez eux. Et pourtant, elle était peut-être déjà là.

— Là ! cria un membre de la garde après avoir vu un corps d'enfant étendu au sol. La princesse Rosélia est ici !

Tous le monde accoura sur la position du garde qui s'agenouilla à côté de la petite fille. Cette dernière était toute en sueur et peinait à respirer. À côté d'elle, une autre de ces fleurs empoisonnées. Le roi se précipita vers sa fille. Comme il le craignait, elle était entrée en contact avec cette plante.

— Rosélia ! cria-t-il. Non pas encore...

— Il lui faut un médecin, dit Ewan Robb en faisant signe à l'un de ses hommes de venir.

Ce dernier arriva et examina la princesse.

— Le venin de la plante, provoque une paralysie quasi totale, lança le médecin militaire. Il lui faut l'antidote ou le traitement au plus vite sinon... Elle moura.

— Vous savez comment la sauver ? demanda le roi.

— On ne connait pas cette fleur. Mais d'autres ont un effet similaire. Alors on ne peut qu'espérer que les traitements dont nous disposons soient suffisement efficaces. Elle ne tiendra pas jusqu'à ce qu'on ait eu le temps d'examiner plus en détail cette fleur.

— Il marchera, répondit Naturia en s'avançant vers la petite fille.

La Paranormale s'agenouilla, posa la main sur le front de la princesse puis ferma les yeux.

— Qu'est-ce que vous faites ? demanda le roi.

— Elle est terrifiée, répondit l'Elfe. Je suis en train de l'apaiser.

Le roi savait qu'il n'avait pas le choix. Il était conscient que le sort de sa fille reposait sur les Impériaux ainsi que sur cette mystérieuse Elfe Paranormale.

— Faites au mieux. Sauvez ma fille.

***

Quelques heures plus tard, le roi Adam et son épuse se trouvaient au chevet de la petite Rosélia dans l'une des chambres de l'hôpital royal. Elle avait encore besoin de repos, mais elle était tirée d'affaire. Les Impériaux lui avait sauvé la vie. Lorsque la princesse se réveilla, le couple royal fut heureux de la retrouver.

— Papa... Maman, dit la princesse en se réveillant.

— Rosélia fit sa mère. On tellement eu peur.

— Que m'est-il arrivé ?

— C'est... Une fleur, répondit le roi. Une dangereuse fleur qui n'avait rien à faire dans nos jardins.

— Comment te sens tu ? demanda la reine.

— Je vais mieux.

— Ce sont les Impériaux qui t'ont sauvé, ajouta le roi. Je crois qu'on peut aussi remercier ce petit garçon... Jo, si je ne me trompe pas. Sans lui nous n'aurions peut-être jamais su pour la fleur. Et nous serions sans doute arrivés trop tard pour te sauver. Et... Nous n'aurions jamais su que Lorage était dans le coin.

— Jack Lorage est là ? demanda la fillette apeurée.

— Non mon amour, la rassura le roi en lui déposant un baiser sur le front. Rassure-toi. Il est parti.

— Votre Majesté, fit un garde. Je suis profondement désolé de vous interrompre. Les Impériaux ont terminé les analyses de la plante. Le colonel Robb souhaiterait s'entretenir avec vous.

— Très bien, répondit le roi avant de revenir vers sa fille. Rosélia. Je dois partir. Mais maman restera près de toi.

— Papa... le retint la petite fille.

— Oui ?

— Je voudrais rencontrer le garçon.

Le monarque regarda sa fille, surpris.

— Si c'est grâce à lui que je suis encore vivante, alors j'ai envie de le remercier.

Le roi acquiesça.

— Et bien Je... Je vais voir avec les Impériaux si c'est possible.

— Merci, répondit Rosélia avant de se remémorer cette personne qui lui avait fait tant de bien avant qu'elle ne soit conduite ici. Et l'Elfe ? Est-ce qu'elle est encore là elle-aussi ?

— Non. Elle est partie.

— Qui est-ce ?

— Je l'ignore...

Le roi repensa un instant à cette "Naturia" qui s'était volatilisée dès que sa fille fut tirée d'affaire. Il ignorait presque tout d'elle. Les seules choses qu'il savait était son nom et le fait qu'elle semblait vouloir arrêter Jack Lorage. Il ne chercha pas à en comprendre d'avantage et fila rejoindre le Colonel Robb. Ce dernier l'attendait dans le hall de l'hôpital, accompagné de plusieurs de ses hommes.

— Votre Majesté, fit-il. Comment se porte la princesse ?

— Elle a encore besoin de repos. Mais elle va mieux. Je vous remercie.

— Très bonne nouvelle alors.

— Vos hommes ont terminé les analyses de la fleur ?

— Oui. Il s'agit d'un dérivé d'une fleur poussant au sud du Efdéème, la Rose du bout du monde. C'est comme ça que l'ont baptisé les premières populations qui se sont installées là-bas. Du fait qu'elle poussait uniquement sur la pointe sud du continent. D'ordinaire cette fleur possède effectivement des piquants. Mais elle est innofensive. Les Efdéèmois l'ont sans doute croisé avec une autre fleur. On pense à la Malice du Diable. Une fleur poussant dans la forêt interdite, au nord de Léonéa et qui produit les mêmes effets que ceux observés sur la princesse. On... sait aussi que le Efdéème se bat depuis plusieurs mois autour de Léonéa. C'est probablement comme ça qu'il se sont procuré des specimens de la plante en question, avant de la croiser avec la Rose du bout du monde.

— J'ai demandé à mes hommes et mes jardiniers de passer les jardins au peigne fin et de détruire chaque specimen. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi le Efdéème a décidé de s'en prendre à nous.

— Ils voulaient sûrement menacer votre dynastie et semer le trouble dans la région. Vous êtes allié au Véèrème. Cette raison leur suffit pour s'en prendre à vous. Tous les alliés du Véerème sont leurs ennemis.

— En cas d'attaque directe, nous sommes perdus, ajouta le roi. Nous n'avons pas les moyens pour tenir face à une telle puissance militaire. On serait à un contre mille.

— L'Empire vous apportera son soutien en cas d'attaque. Tout comme le Véèrème.

— Et Harmonia vous remercie, répondit le roi avant de passer à un autre sujet. La princesse Rosélia souhaiterait rencontrer le garçon.

— Jo ? demanda Robb après une seconde de réflexion.

— Oui. Elle voudrait le remercier.

Le Colonel Robb réfléchit un instant.

— C'est d'accord, répondit-il. Il est avec les autres enfants en ce moment-même. J'irai le chercher dès que possible.

— Merci. La princesse semble y tenir.

***

Quelques dizaines de minutes plus tard, Ewan Robb revint accompagné de Jo et escorté de deux gardes Harmoniens.

— Votre Majesté, firent les deux gardes en s'inclinant légèrement. Voici le garçon.

Jo ne comprenait pas le geste des deux gardes. Pourquoi saluer le roi de la sorte ? Il n'avait jamais rien vu de la sorte.

— Jo... dit le roi Adam Nel en s'avançant vers lui. Merci mille fois pour ce que tu as fait pour ma fille. Sans toi, et sans l'intervention des médecins Impériaux, elle serait sûrement morte. Rosélia a encore besoin de repos, mais elle va déjà beaucoup mieux. Elle voudrait te remercier personnellement.

Le roi, indiqua la porte de la chambre dans laquelle se trouvait la princesse. Jo y entra et découvrit la petite princesse, alitée au lit. La reine Flora qui se trouvait encore à l'intérieur de la pièce, remercia elle aussi le garçon avant de s'éclipser. Jo était désormais seul avec la princesse. Il s'avança alors près d'elle.

— Bonjour, dit-il timidement.

— Bonjour, répondit la petite fille. Je m'appelle Rosélia. Et toi tu t'appelles Jo, c'est bien ça ?

Le garçon hocha la tête.

— On m'a dit que c'était grace à toi que j'étais encore vivante.

Jo ne savait pas quoi répondre. Oui il avait couru pour prévenir du danger. Mais si Lorage ne lui avait pas dit pour cette fleur, il n'en aurait rien su lui non plus.

— C'est vrai que tu as vu Jack Lorage ? demanda Rosélia, changeant complétement de sujet.

— Oui, répondit timidement Jo.

— Et c'était comment ? Est-ce que tu as eu peur ?

— Oui, avoua Jo, après s'être remémoré rapidement sa discussion avec le monstre, ainsi que le jour où il le vit pour la première fois.

— J'ai peur de lui moi aussi.

— Tu l'as déjà vu ?

— Non. Mais on m'a raconté des histoires sur lui. On m'a dit qu'il avait attaqué un circuit de course de la Hot Race une fois.

— Moi je l'ai vu deux fois.

Rosélia fit les grands yeux, surprise par la révélation.

— Tu as vu Jack Lorage plusieurs fois ?

Jo hocha la tête en guise de réponse. Rosélia avait de la peine pour lui. Elle qui n'avait jamais vu le Paranormal, mais qui était terrifiée par ce qu'on racontait à son sujet, l'était encore plus face à quelqu'un qui l'avait déjà rencontré. Elle attendit quelques secondes avant de tendre au garçon un pendentif.

— Prend-le. C'est un cadeau. Il te portera bonheur.

— Merci, répondit simplement Jo en détaillant le magnifique objet.

Une chaine dorée complétant un magnifique diamant entouré d'un cœur.

— Garde-le toujours avec toi.

Jo rangea l'objet dans sa poche.

— Mon père m'a demandé de te dire que tu seras toujours chez toi dans le royaume d'Harmonia, reprit la princesse.

Le petit garçon ignorait ce que cela voulait dire réellement. Il ignorait même comment il devait répondre à cette petite fille qui semblait si différente de lui. Par la façon dont elle était habillée, et la façon dont elle parlait aussi. Elle dégageait une telle assurance. Le seul point commun qu'ils semblaient avoir, était leur crainte de Jack Lorage. Sûrement une caractéristique qu'ils partageaient avec la plupart des habitants de ce monde. La peur qu'inspirait Lorage était quelque chose de commun. Universel.

Au royaume d'Harmonia, Jo avait l'impression d'être dans un monde très différent du sien. Même s'il lui rappelait parfois le Pays des Rêves, il ne s'imaginait pas vivre dans un tel endroit, remplis de manières qui lui étaient incompréhensibles et qui lui paraissaient anormales. Pourquoi devaient-on s'incliner en présence du roi et de la reine ? Pourquoi tout le monde disait "Votre Majesté" ? Encore quelque chose dont il était trop jeune pour comprendre sans doute. Et il avait peur d'en demander la signification à la princesse. Peut-être qu'elle-même en ingorait également les raisons.

— J'espère qu'on se reverra un jour, ajouta la princesse en osant un sourire, le premier depuis la mort de sa sœur jumelle.

Rosélia ne connaissait pas beaucoup Jo. Mais elle appréciait rencontrer des enfants de son âge. Surtout quand ils ne s'agissaient pas d'enfants issus des familles aristocratiques. Elle aimait la simplicité. On lui avait fait comprendre qu'après la mort de sa sœur, c'était elle qui devrait succéder à son père le moment venu. Mais la petite fille qu'elle était, souhaitait que cela arrive le plus tard possible. Elle espérait même que cela n'arrive jamais. Qu'elle resterait à jamais cette même petite fille. Pour elle Jo représentait peut-être le désir secret qu'elle avait, d'être comme les autres. Une simple fille. À l'écart des intrigues politiques et de la succession royale.

— Au revoir, répondit Jo avant de s'éclipser.

Maintenant que toute cette affaire avait été résolue, le royaume d'Harmonia et en particulier la famille royale allait enfin pouvoir faire son deuil.

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