Mort

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Le silence, rien que le silence. C’est donc ça la mort. La lente dissolution de la conscience vers le néant, dans la solitude du vide glacial. Un esprit normal serait probablement déjà dilué au sein du néant, mais entre ces lignes, la réalité même hypothétique est tout autre. On nous berce, pour ne pas dire martèle toute notre vie, d’une présumé deuxième vie. Une existence supérieure, où Bien et Mal sont abolis. Une dimension nouvelle gommée de toutes les aspérités tumultueuses de la Vie. Mais la vérité est bien plus simple. Tellement simple qu’elle nous ferait presque pleurer. La vérité étant qu’il n’y a rien après notre belle escapade sous le soleil.

Inutile de vivre dans l’illusion, même si rien n’empêche personne de croire à un vieil homme barbu assis sur un nuage, pleurant sa mélancolie sur les espèces qu’il a chié un jour d’ennui, ou bien à cette vénérable femme sans-âge planant au-dessus des plaines verdoyantes, propageant la vie d'un souffle gracile. Rien, ni personne ne devrait empêcher qui que ce soit de croire ce qu’il veut, de s’inventer une réalité plus excitante que le monde terne dans lequel il, elle ou iel évolue. C’est le propre de l’imagination ou de la foi. Libre à chacun d’en faire l’usage qu’il souhaite.

Cependant, froide et impartiale, la réalité vient briser ces rêves, ces espoirs et les élans créatifs. Car au fond, nous le savons. Dans les profondeurs de notre inconscient, bien dissimulé derrière la verrière de notre imaginaire individuel, nous savons qu’après la vie vient la poussière et seulement la poussière. Nous nous désagrégeons dans l’oubli, englouti par le lent passage du Temps, aspiré par l’univers tout entier.

Certes, certains esprits rejoignent la cité originelle, mais ce n’est qu’une infime partie des être vivants. Un très faible pourcentage, en comparaison des trilliards de formes de vie trottinant dans un univers en perpétuel expansion. Le reste retourne dans l’infini que la majorité n’a jamais quitté.

Mais pourquoi s’arrêter là ? Pourquoi se plier aux lois de la Vie, que certaines entités bafouent depuis son origine même ? Ici, les chaînes se brisent. Rien n’empêche qui que ce soit de renaître. Renaître en tant qu’humain ? Cette espèce qui s’est auto-détruite par son aveuglement, voire sa croyance en la collectivité ? Après tout pourquoi pas, c’est un bon début pour tout recommencer. Quelque chose de simple, sans ornement, ni faribole de l’esprit. Une existence sans relief, typique d’un humain banal. Oui, c’est un bon départ pour entrevoir sa propre futilité dans le macrocosme.

Commençons donc par le fin. Ce n’est pas nouveau, certains l’ont déjà fait et de toute manière, l’issue sera la même, car par sa banalité, l’individu en question n’est pas immortel. Non, à l’heure actuelle, au moment où les caractères lui donnent une identité, cet homme s’appelle…

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