Le Poudlard Express ralentit dans un long souffle de vapeur. L’année touchait à sa fin, et sur le quai 9¾, les familles attendaient, agitées, les yeux levés vers le train rouge vif.

Louise rouvrit les yeux après un petit somme contre la vitre. Drago était resté près d’elle tout le trajet, silencieux mais attentif, une main parfois posée sur la sienne sans qu’ils aient besoin de parler. Le lien entre eux s’était tissé naturellement. Il n’y avait plus de gêne.

Le train s’arrêta dans un léger grincement, et les élèves commencèrent à descendre dans une joyeuse pagaille.

— Tu es prête ? demanda Drago.

— Aussi prête qu’on peut l’être, répondit-elle, en nouant sa cape.

Ils sortirent du compartiment ensemble, valises roulantes derrière eux. Sur le quai, Harry, Ron et Hermione attendaient.

Louise s’avança vers eux, lâchant momentanément la main de Drago.

— Je pars avec lui, dit-elle doucement à Harry.

Il hocha la tête, sans la moindre hésitation.

— Tant que tu es heureuse, ça me va.

Elle lui serra brièvement la main, avant de se tourner vers Ron, qui essayait de ne pas avoir l’air trop affecté.

— J’ai… j’ai hâte de te revoir l’année prochaine, dit-il, les oreilles rouges.

— Moi aussi, Ron. Vraiment.

Un sourire sincère, un dernier regard échangé, et elle se détourna.

Drago l’attendait un peu plus loin, non loin de ses parents.

Lucius Malefoy était raide, élégant, l’air sévère, comme sorti d’un tableau ancien. À ses côtés, Narcissa, d’une beauté glacée, observait Louise avec une attention particulière.

— Père, Mère… je vous présente Louise Potter, dit Drago avec une certaine fierté.

Lucius haussa un sourcil mais ne montra rien d’autre. Narcissa, elle, s’avança doucement.

— Louise. Nous avons entendu parler de vous… beaucoup.

Louise soutint son regard. Elle n’avait pas peur. Pas après tout ce qu’elle avait vécu.

— J’espère que ce que vous avez entendu vous plaît, répondit-elle calmement.

Narcissa eut un sourire presque imperceptible.

— Vous êtes la bienvenue chez nous.

Lucius s’inclina très légèrement, froid mais poli. Il regardait Louise comme une pièce d’échiquier qu’il n’arrivait pas encore à classer.

Louise comprit qu’il la jaugeait. Et elle savait qu’elle ne devait pas lui montrer la moindre hésitation.

Elle se contenta d’un hochement de tête digne, puis retourna aux côtés de Drago.

— Tout va bien ? demanda-t-il, à voix basse.

— Je crois que je viens de survivre à ma première confrontation diplomatique.

Drago eut un sourire sincère.

— Tu t’en es mieux sortie que moi à mon premier bal de sang-pur.

Ils quittèrent le quai ensemble, s’enfonçant lentement vers la barrière magique qui menait au monde moldu.

Mais juste avant de passer, Louise sentit un froissement dans sa poche.

Elle glissa une main et trouva une lettre pliée.

Hermione.

Elle l’ouvrit rapidement, à l’abri des regards. L’écriture fine et soignée remplissait la petite feuille :

*Louise,
Tu es plus forte que tu ne le crois. Ce n’est pas ta magie, ton nom ou même ce que tu as affronté qui fait de toi quelqu’un d’exceptionnel. C’est ce que tu choisis de faire avec tout cela.
N’oublie jamais que ta force, c’est toi.
Pas Voldemort.
Pas ta magie.
Toi.
Hermione.*

Louise plia la lettre, la serra contre elle un instant.

Et en franchissant la barrière magique, au bras de Drago Malefoy, elle sut que ce n’était que le début.

L’histoire… ne faisait que commencer.