Voilà l’histoire d’une simple goutte d’eau :

Cette dernière portait le nom de Margot

Et habitait jadis sur un petit nuage,

Juste au dessus de la mer, tout près de Carthage.

Elle y était très bien, mais rêvait d’autre chose,

Car sa vie la haut été devenue morose.

Au creux du cumulus, la pauvre s’ennuyait,

Et toute la journée, pensait à s’en aller.

Un soir d’orage, elle prit sa décision :

Aujourd’hui, était le jour de l’évasion.

Direction les grand flots, elle irait au large,

Voguer à la découverte des paysages…

Ça y est ! Elle avait enfin fait le grand saut,

Margot était maintenant tout proche des autres,

Quand soudain, il lui vint un violent sursaut

« Que fais tu donc ici, toi ? Tu n’es pas des nôtres !»

Une goutte près d'elle avait crié cela.

Face à ces mots, le coeur de Margot se brisa.

Chez elle, de toutes les gouttes présentée,

Margot avait toujours été la préférée.

Que faire face à cette situation ?

S’évaporer, partir par obligation ?

Non ! Elle serait l’élite des gouttes d’eau,

Partout on acclamerait la reine Margot !

Les années suivantes, elle écrasa chacun.

Personne alors, n’osait plus croiser son chemin.

Et tout le monde, au plus haut point, la haïssait.

Si Margot avait laissé une chance aux autres,

Si ce jour, elle avait dit « Si, je suis des vôtres ? »

Serait-elle aussi épuisée que maintenant ?

Margot se laissait submerger par le courant

Et, les gouttes vengeresse, au lieu de l’aider,

Avait décidé de la noyer tout à fait

Doucement, Margot mourait, le vent l’emportant.

Elle voyait le rivage se rapprocher.

Les gouttes d’eau, sur la vague, l’y refoulait.

La plage se trouvait toute proche désormais.

Fin de l’effort. Hors de l’eau, toutes la poussèrent,

Margot alors seule, ne pouvait plus rien faire.

À part accepter sa future destiné,

Sécher, attendre qu’une pelle la ramasse.

Il faut se rappeler qu’on est tous succédable

Car à toujours vouloir s’élever de la masse

On risque de finir, la tête dans le sable.