21 janvier - 11 heures

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Les draps étaient doux et chauds, les couvertures formaient un nid précieux. Gabrielle s'y prélassait, en étirant ses bras et en ronronnant d'aise.

Une jolie chatte.

Elle ferma les yeux et sourit.

La nuit passée dans les bras du détective privé américain lui revenait en mémoire. L'homme était brutal, ses caresses brûlantes la faisaient encore frissonner.

Sa joue ressentait le picotement de la barbe mal rasée. Plus bas, beaucoup plus bas, la sensation était plus vive.

Mhmmmm. Jim Barnett ne prenait pas assez soin de sa personne...

Gabrielle se retourna et saisit son oreiller, dévoilant par ce geste un sein pointant sous sa nuisette de dentelle.

Et ce fut à cet instant que Suzy entra dans sa chambre, sans tambour, ni trompette.

" Gabrielle ! Je reviens de l'ambassade de Hongrie. J'en suis restée toute retournée. Figure-toi que j'ai rencontré un jeune attaché d'ambassade. Un homme merveilleux ! Il m'a fait des choses avec sa bouche que jamais on ne m'avait..."

Suzy parlait, parlait, parlait et ce faisant, dérangeait les souvenirs de Gabrielle.

La cocotte se réveilla tout à coup et hurla :

" AH ! Florian est revenu ! L'animal !"

Puis, laissant là son lit, sa chaleur et son amie interloquée, Gabrielle se leva et enfila la première robe qu'elle trouva.

L'ambassade de Hongrie était un bâtiment somptueux et imposant. Gabrielle du Plessis remonta son étole de cachemire et son regard se fit dur.

Elle se dirigea sans peur jusqu'au bureau de Florian d'Andrézy. Elle frappa, négligeant les portiers et gardes qui voulaient la retenir.

Gabrielle du Plessis entra d'un pas décidé et croisa ses bras sur la poitrine.

" Tu es rentré et tu ne m'as rien dit !

- Gabrielle !"

Un homme de vingt ans à peine se leva et vint lui saisir les mains.

" Je ne suis de retour qu'en ce jour, ma mie."

Il voulut l'embrasser mais la femme se recula, mauvaise.

" Suzy ?! Tu aimes les blondes maintenant ?

- Mais non, ma douce. Que crois-tu là ?

- Ose me dire qu'elle n'était pas là ce matin ?"

Le jeune Florian embrassa les doigts de la cocotte et murmura, contrit :

" Je ne pensais qu'à toi, ma douce amie.

- Peuh ! Et tu veux me faire croire cela ? Jeune présomptueux !

- On pardonne à la jeunesse, ma mie.

- Le mérites-tu ? Ne pas me prévenir et passer des heures avec cette idiote de Suzy ?

- Que dois-je faire pour te faire oublier ?

- Mhmmm. Laisse-moi réfléchir."

Lentement, d'Andrézy détacha la broche qui retenait l'étole sur les épaules de Gabrielle, dévoilant la peau nue. Il la baisa.

Gabrielle resta de marbre, tandis que Florian la lovait contre lui.

" Dis-moi, belle Gabrielle, ce que je peux faire pour me faire pardonner. Je n'aime pas voir ce regard dur posé sur moi. Tu m'aimes un peu ?

- Oui, mon Florian. Je t'aime et je t'adore.

- Je te promets de ne pas t'oublier la prochaine fois, ma divine."

La robe tenait par de multiples boutons. Un à un, ils lâchèrent et ce fut une nouvelle Vénus sortie des eaux qui apparut.

" Soit. Tu vas te faire pardonner en m'aimant. Et en m'aimant bien, Florian.

- Tout ce que tu désires, Gabrielle."

La chaleur irradiait du jeune attaché et Gabrielle asséna le coup de grâce.

" Il me faut un haïku, mon trésor.

- Tout ce que tu veux. Tout."

Et Vénus s'offrit avec passion au jeune homme empressé.

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