3 février - 16 heures

2 minutes de lecture

Etienne de Vaudreix était parti, laissant seule Gabrielle et ses poésies.

Gabrielle était un peu triste.

Puis une nouvelle la frappa de plein fouet et lui fit terriblement peur.

On racontait que le chef de la Sûreté avait été blessé durant une affaire.

Affolée, elle quitta le One-Two-Two en catastrophe, abandonnant ses clients et ses camarades.

Mais elle n'était rien au regard de l'Institution.

N'étant pas stupide, elle se présenta au poste de police du Châtelet où travaillait l'un de ses plus vieux amis.

L'inspecteur Javert. Celui-ci la vit débarquer dans son bureau avec une profonde surprise.

" Gabrielle ? Mais que diable viens-tu faire ici ? Tu as des ennuis ?

- Non. Mais j'ai appris que le chef de la Sûreté était blessé. Il va bien ?"

L'inspecteur réfléchit puis secoua la tête.

" Lenormand ?! Mais tu rêves, ma joliette.

- Va-t-il bien ? Dis-moi !

- Il va bien. Il est à l'hôpital. Juste un malfrat avec un surin. Rien de grave.

- Dieu soit loué."

Gabrielle du Plessis pâlit si fort que le policier se leva pour l'aider. Il la fit s'asseoir et fronça les sourcils.

" C'est à ce point ? Il t'a fait un marmot ?

- Non, non. Il est juste...différent...

- C'est un cogne et un gonze. Pardonne-moi, Gabrielle, mais tu n'es pas grand-chose.

- Je sais. Que crois-tu ?

- Moi, rien. On te voit beaucoup dans beaucoup de bras en ce moment.

- Je suis très demandée."

Cela les fit sourire tous les deux et la cocotte se remit. Gabrielle se redressa, le policier lui offrit une tasse de café bien chaud au goût exécrable.

" Je suis bien placé pour le savoir. Mais tu n'as jamais connu une telle frénésie, on peut savoir pourquoi tu t'agites pour de simples poèmes ?

- Tu sais ça aussi ?

- Je sais tout, ma joliette. J'ai des velléités de protecteur pour toi.

- Qui l'aurait cru ?

- Et tes marmots vont bien ?"

Gabrielle perdit son sourire et le rouge de ses joues disparut.

" Ils vont bien et ils me manquent.

- Va les voir ! Auvers n'est pas si loin.

- C'est pour eux que je m'agite, tu sais.

- Pour un haïku ? Tu te fous de moi ?

- Je suis vieille, Javert, il y a des jeunettes au One-Two-Two qui ne demandent qu'à me remplacer.

- J'écoute.

- Si je déplais à madame et que madame me renvoit, que vont-ils devenir ?

- Je suis là, Gabrielle. Tu le sais.

- Oui et je peux espérer obtenir quelques aides de leur père. Mais sinon ?

- Des haïkus. Fort bien. Explique-moi comme ça s'écrit."

Le policier saisit un procès-verbal vierge et de son stylo, il nota quelques vers malhabiles.

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