18 mars - 17 heures

2 minutes de lecture

" Elle est jolie, la Seine ! Même sous la pluie ! Qu'en dis-tu ?

- Elle est effrayante ! Les crues ont été terribles ! Regarde les traces sur les immeubles !

- Oui, elle est effrayante ! Mais c'est ce qui fait sa beauté !

- Un jour, je t'emmènerai sur mes terres, Gabrielle. Tu verras la Russie et ses étendues vierges.

- Mhmmmm. Le prince Alexeï Sernine et ses datchas ?

- Cadeau du Tsar pour services rendus. Un jour, tu la verras, moya zvezda, à Suzdal.

- Qui sait ? Un jour, peut-être..."

Gabrielle se rapprocha de son compagnon. Il pleuvait. Alexeï Sernine rapprocha le parapluie. La cocotte frissonna.

" Nous sommes attendus à l'ambassade, moya zvezda. Courage ! Je cherche un taxi. Patience !

- Cela ne fait rien, mon ami."

Mais l'ami n'écoutait plus.

Il avait senti les frissons de la femme, vu qu'elle avait froid et il se fustigeait pour avoir prévu cette promenade jusqu'à l'ambassade de Russie. Paris était beau sous le ciel de mars.

Alternant les éclaircies et les ondées.

Le ciel avait cet aspect délavé des lendemains d'hiver.

Seulement, il faisait froid et la cocotte n'était pas assez vêtue. La vanité la glaçait.

" Moya zvezda ! Tu es impossible !

- Je suis irrésistible ainsi !

- Oui. Mais pas invincible !

- Vous êtes adorable, votre Altesse !"

L'Altesse descendit sur la chaussée et siffla bruyamment. Comme le meilleur des moujiks.

Une voiture s'approcha, une Renault Type AG, immatriculée G7, comme l'étaient tous les véhicules de la "Compagnie française des automobiles de place", alias les Taxis G7 de Paris. Selon l'adresse de leur garage situé au 7 à Saint Ouen.

Le conducteur se pencha et hurla :

" C'est pour où ?

- L'ambassade de Russie !

- En voiture, mon prince !"

Assise auprès du prince Sernine, la cocotte murmura :

" Il ne sait pas si bien dire."

Cela fit rire le richissime prince.

" Alors, si tu me racontais enfin tes aventures en voiture ? André m'a rapporté un récit digne d'un conte des mille et une nuits. Avec un chat ?

- Une chatte ! Et elle s'appelle Poulette !

- Raconte-moi ! Je suis mort mille fois en regardant les heures avancer sur ma pendule sans avoir de tes nouvelles !

- Tout commença dans une forêt, alors que nous cherchions une route que jamais nous n'avons trouvée..."

Sernine serrait fort la main gantée de la belle dame qui l'accompagnait, la dévorant des yeux et essayant de ne pas la prendre dans ses bras. Au mépris de l'étiquette.

Annotations

Vous aimez lire Gabrielle du Plessis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0