20 mars - 14 heures

2 minutes de lecture

Gabrielle du Plessis écrivait en attendant un client potentiel. Elle rédigeait une lettre à destination de la famille Martin, où logeaient ses enfants.

Gabrielle voulait des nouvelles de ces deux êtres qui importaient tant à son âme et qu'elle avait dû abandonner à son corps défendant.

Mais les règles étaient les règles, les enfants n'étaient pas permis dans les maisons closes. Quelque part, la mère comprenait le bien fondé de la loi, mais cela ne soignait pas le coeur brisé par cette absence.

Donc il ne restait plus que la correspondance pour nouer des liens entre une mère et ses enfants. Puis, quand la vie le permettait, une visite à Auvers avait lieu.

C'était alors une douleur pour Gabrielle de revoir ses enfants. Ils l'oubliaient, devenaient réservés avec elle et cela la blessait terriblement.

Gabrielle soupirait en essayant de raconter Paris en mars de la manière la plus agréable possible. Elle multipliait les baisers et son papier à lettre se couvrait de coeurs enlacés.

On frappa durement à la porte. La femme sursauta.

" Qui est-ce ?

- It's me !"

Gabrielle se leva, heureuse de cette visite inattendue. Elle ouvrit la porte, prête à tomber dans les bras de l'homme qui venait la voir.

Et elle déchanta.

Un Jim Barnett, sombre et fâché, se tenait dans le couloir, les bras croisés devant lui.

" Jim ?

- What was that ?

- Je ne comprends pas ! Entre donc !"

Elle se recula tandis que l'Américain lui jouait la grande scène. Le chapeau se retrouva sur le lit et Jim s'arrêta en plein milieu de la pièce. Il la regarda longuement puis s'exclama :

" What the fuck was that ? What happened ? I was worried sick about you !"

Gabrielle songea à Janine qui avait si peur de son Américain, mais les simagrées de ce dernier la faisaient sourire.

" Tu m'aimes donc un peu ?! J'en suis heureuse !

- Oh for fuck's sake ! You are infuriating, woman !

- Je ne suis pour rien dans le léger contre-temps dû à la voiture de M. Laroche. Il ne fallait pas tant t'inquiéter, Jimmy dear.

- Of course, I worried ! I do care !"

Gabrielle secoua la tête et vint saisir les épaules de Jim. Elle se rapprocha de lui.

" M. Laroche m'a dit que tu m'avais cherchée dans tous les hôtels borgnes de Paris. C'est vrai ?

- Anything could have happened.

- Je t'en prie ! Je ne risqu!ais rien !!

- No ! Four women in an very expensive and brand new car ! With all those Apaches roaming the city and the countryside !"

La femme réfléchit un instant.

" Peut-être que la prochaine fois, je prendrai un chaperon. Tu porteras le panier de pique-nique ?

- I just might."

Gabrielle se mit à rire et vint souffler dans le creux de l'oreille du détective :

" You really do care ?! Moi aussi. Mais tu vois, je m'en suis sortie saine et sauve, et la voiture aussi. Tu ne me fais pas assez confiance, Jimmy dear. Quant aux Apaches, je n'en ai pas vu la queue d'un.

- Yeah ! Thank God, you didn't. If you had, you wouldn't be here to tell the tale."

La femme fit un clin d'oeil et lança, amusée :

" Le mieux c'est que tu achètes aussi une voiture et que tu nous escortes. Ce serait bath !

- Damn woman !"

Jim Barnett serra enfin Gabrielle dans ses bras et l'embrassa à en perdre haleine.

Il murmura dans les boucles de la belle :

" Just don't do that ever again...

- I promise..."

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