12 avril - 15 heures

2 minutes de lecture

Le One-Two-Two était en effervescence ! Madame avait de la visite et quelle visite ! L'ambassadeur d'Allemagne venait passer la fin de la journée en galante compagnie.

Suzy lui faisait les yeux doux et Mathilde affichait sa taille fine que tout-Paris connaissait.

Louison déclamait des sonnets sur la Seine en crue et Margot fredonnait des chansons d'amour.

Gabrielle restait en retrait, ses boucles cascadaient sur ses épaules et ses sourires restaient rares.

L'ambassadeur, le prince von Radolin, cherchait pourtant les yeux de la cocotte. Gabrielle jouait les indifférentes.

Ce fut alors qu'apparut un autre visiteur de marque.

Il entra comme dans un territoire conquis et s'arrêta devant Gabrielle du Plessis.

" Moya zvezda, te voilà dans tes pensées ?

- Hoooo ! Mon Alexei !"

Hugo von Radolin en conçut un fort dépit en voyant son ennemi politique devenir un rival sur le terrain amoureux.

Alexei Sernine, représentant officieux du Tsar à Paris, avait saisi la main de la délicieuse cocotte, Gabrielle du Plessis, pour l'entraîner dans sa chambre.

Hugo von Radolin contempla sa proie quitter le salon du One-Two-Two et s'exclama en direction de Madame Germaine :

" Combien pour votre pensionnaire ?

- Gabrielle ? Elle est chère, mon cher prince. Mais elle le mérite !

- Chère ?"

Suzy se mit à rire et s'exclama bêtement :

" Proposez-lui un haïku. Gabrielle ne se fait payer qu'ainsi en ce moment !"

L'Allemand ne comprit pas l'hilarité générale et Madame lui expliqua le pourquoi du comment.

Dans la chambre de Gabrielle, deux amants se retrouvaient, couchés l'un contre l'autre, sous des montagnes de fourrure et de cachemire.

Sur la coiffeuse, on pouvait apercevoir deux oeufs de Pâques.

L'un d'eux, de modeste manière, n'était que de chocolat et de ruban coloré, il offrait une confiserie de bonne qualité, mais rien de plus.

L'autre, riche et luxueux, était fait d'or et de diamants, il renfermait en son sein une petite princesse russe, délicatement ouvragée.

Gabrielle ne le quittait pas des yeux et n'en revenait pas.

" Tu as dit que cela vient de Russie ?

- C'est un oeuf de Fabergé, moya zvezda. Je l'ai fait faire rien que pour toi.

- Tu es fou, tesoro, se mit à rire la cocotte.

- Non, je suis Russe."

Annotations

Vous aimez lire Gabrielle du Plessis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0