Quand une cocotte suit un coq...

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Le lac de Côme était splendide. Situé dans le nord de l'Italie, niché au pied des Alpes, les montagnes se reflétaient dans le bleu si pur de ses eaux.

Gabrielle était sous le charme.

Sa main paresseusement glissée dans l'eau glacée, elle contemplait ce paysage idyllique, tandis que le voilier du prince Sernine se dirigeait vers la villa de ce dernier.

La Villa Balbianello appartenait à la famille des Sernine depuis des années, même si officiellement la famille Arconati-Visconti en était les propriétaires.

Le prince Sernine ne louait pas, il offrait.

La famille Arconati-Visconti était de ses amis, ces aristocrates italiens profitaient de la villa lorsque le prince était absent.

Aujourd'hui, tout était prévu pour l'arrivée du maître.

Alexei Sernine se faisait rare. On mettait tout en oeuvre pour le satisfaire.

Gabrielle le regardait aussi.

Ce beau prince russe manoeuvrait son voilier avec brio.

Cela la fit sourire, elle reconnaissait la patte de Laroche.

" C'est André qui t'a appris à naviguer, mon prince ?

- C'est moi qui le lui ai appris ! Ce parvenu ne savait même pas comment marcher sur un bateau !

- Vraiment ? Il est pourtant habile !"

Sernine leva un sourcil dédaigneux et Gabrielle éclata de rire.

La femme se précipita dans les bras de son richissime amant pour se faire pardonner. Le prince lui embrassa le haut du crâne.

" Il m'a appris à manier une périssoire.

- T'a-t-il appris à nager au moins ?"

Gabrielle réfléchit et rétorqua :

" Non, mais il m'a appris à ne pas couler.

- Gabrielle, Gabrielle, Gabrielle. Si je tenais Laroche, je le provoquerais en duel.

- Mon cher prince russe... Ya tebya lyublyu.

- Gabrielle, moya zvezda. Regarde !"

Apparut alors une merveilleuse villa au bord du lac, perchée sur les pentes abruptes d'une presqu'île, entourée de bois et de jardins.

" Ta petite maison ?

- Ma petite maison en effet. Elle ne date que de la fin du XVIIIe siècle et le domaine ne compte que quinze hectares.

- C'est tout petit, en effet."

Gabrielle rit en se cachant le visage contre le cou de son amant, provoquant le rire de ce dernier.

" Il y a même des chênes vieux de deux cents ans, ajouta Sernine.

- Voyez-vous ça ! Montre-moi cette vieille bicoque !"

Le voilier amarré, les deux amants partirent se promener dans le vaste domaine de la villa. Les gens du prince se chargèrent de tout.

Car la bicoque était si modeste qu'elle ne comptait que quelques dizaines de serviteurs.

Evidemment.

Le soir-même, à la lueur des mille chandelles du grand salon lambrissé, Gabrielle écrivit à sa patronne.

"Madame,

Je vais bien. Ne vous inquiétez pas ! Il y a eu un problème durant le voyage qui m'a forcée à repousser mon retour. Je vous paierai tous les frais engagés dès que possible.

Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments les plus distingués.

Gabrielle du Plessis"

A Paris, lorsque le message arriva entre les mains de madame Germaine, celle-ci en froissa le papier. Rageuse, elle fit tomber son chignon dans sa nuque en secouant trop fort la tête.

" Cette mijaurée se croit tout permis ! Elle verra à son retour de quel bois je me chauffe !"

Une charmante main se posa sur son bras et une douce voix lui murmura :

" Que madame s'apaise, nous sommes là pour la servir.

- Merci, Elvire. Vous m'êtes devenue indispensable !"

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