9 juin - 13 heures

3 minutes de lecture

" Gabrielle, tu exagères !

- Vraiment ?, sourit la cocotte. Je ne crois pas.

- Si ! Tu exagères !"

L'homme était fâché, il avait croisé ses bras devant lui.

Une femme déambulait à quelques mètres de lui, elle examinait des chapeaux sans les regarder réellement. Jeu de rôle.

" Il est magnifique celui-là ! Tu ne trouves pas, Arsène ?

- Tu es... Oui, il est très beau, soupira l'homme, vaincu d'avance.

- Mais je me demande si le vert ira bien avec mes cheveux... Le châtain clair et le vert font-ils bon ménage ?"

Monsieur Lenormand cacha un sourire moqueur.

Gabrielle du Plessis portait une lourde chevelure, faite de boucles non rousses, c'était connu du tout-Paris.

" Cela conviendra à la couleur de tes yeux, ma toute belle."

Facile à manipuler ?

La femme se retourna et sourit à son compagnon.

" Ambre ?

- Avec des reflets dorés. Evidemment.

- Tu es un chou, Arsène. Je m'en souviendrai !"

Colère de femme.

Le patient chef de la Sûreté accepta la réprimande et hocha la tête. Sa main partit à la recherche de son porte-feuille.

" Un joli chapeau, ma toute belle. Il te faudrait aussi une nouvelle robe, non ? Ou un nouveau bijou ?

- Mhmmmm. Non, je ne veux pas tout ça. J'ai assez !"

Lenormand saisit la main de sa belle et l'attira à lui.

" On n'a jamais assez de beau autour de soi, ma toute belle. Laisse-moi te faire plaisir.

- Je n'en ai pas besoin, claqua la cocotte.

- Bien, bien."

La femme s'échappa et reprit sa promenade. Elle se retrouva devant des ombrelles de dentelle, finement ouvragées.

M. Lenormand, moins conciliant, se plaça devant elle.

" Tu exagères, Gabrielle, et tu le sais !

- Tu me parles de tes Apaches ? Ils vivent à Chicago maintenant ?"

Le chef de la Sûreté se redressa et cette fois, il prit une ombrelle et la posa d'autorité entre les mains de la femme.

" Paris n'est pas Chicago, ma toute belle. Je pensais que tu le savais !"

Gabrielle plissa les yeux, elle cracha :

" Je sais ! Je ne suis pas aussi stupide que tous les cognes le croient ! Jim Barnett est parti, il est sous menace de mort, et voilà que toi ! TOI ! Toi, tu...tu défies ces malades sans la moindre...la moindre pensée pour moi ! MOI ! Et voilà que tu me prends pour une...imbécile !

- C'est MON travail !, claqua le chef de la police.

- Et moi ? MOI ? Je suis quoi moi ? Une distraction ? Un délaissement ?

- Toi ? Mais toi, tu es..."

M. Lenormand perdit ses mots et la cocotte attendit qu'il poursuive sa phrase.

En vain.

" Je vois. Je vous souhaite bien le bonjour, monsieur Lenormand."

Gabrielle passa tout près de l'homme et lui rendit son ombrelle.

Ce fut ce qui sortit Lenormand de son apathie. Il saisit le bras de la femme et la retint.

" Non, non. Tu es essentielle, Gabrielle. Mais je me devais de sauver Jim. Et je ne supportais pas l'idée que ces criminels puissent venir à Paris sans risque. Ce sont des tueurs !

- Tu voulais sauver Jim ?

- Mon ami ! Il est sain et sauf à New-York.

- Je t'en remercie, Arsène. Pardonne-moi !"

Gabrielle se jeta dans les bras du chef de la Sûreté et se serra contre lui.

" Te savoir en danger a été douloureux ! Vous, mes hommes, vous êtes tous impossibles !

- Il faudrait faire un choix, sourit Lenormand. Cela serait plus simple pour tout le monde !

- Un choix ? Je préfère le chapeau !

- Gabrielle, Gabrielle, Gabrielle... Ma toute belle..."

Plus tard, le chef de la Sûreté arrêta sa voiture devant le One-Two-Two. Une Suzy, échevelée et affolée, apparut.

" GABRIELLE ! IL Y A UN MESSAGE POUR TOI !

- Que se passe-t-il ?

- Le fermier qui les gardait est mort ! Tu dois aller les chercher !

- Mais...mais..."

La cocotte descendit de la voiture, tremblante, mais deux bras vinrent aussitôt la soutenir.

" Cela suffit avec cette histoire ! Javert m'en a parlé, Gabrielle. Tes enfants sont à Auvers, je vais les chercher demain !

- QUOI ?

- Ils vont vivre avec Victoire et Janine. Au bord de la mer. Qu'en dis-tu ?

- Où veux-tu vraiment les emmener, Arsène ?, s'abandonna la femme, inquiète depuis tant de nuits.

- Un petit village en Normandie. Etretat. J'y ai une villa.

- Je veux...je veux voir la maison d'abord. Mon Dieu !

- Alors pars avec moi maintenant ! Qu'en dis-tu ?

- Mon Dieu ! Oui, Arsène.

- Si tu pouvais me dire oui plus souvent, ma toute belle, nos affaires seraient plus simples.

- Arsène, tu exagères !

- Dois-je me mettre à genoux pour te supplier ?"

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