Un jour, j’ai appris à m’écouter. À vraiment entendre ce que mon cœur et ma tête me murmuraient. Ce jour-là, j’ai compris à quel point nous sommes tous semblables. Avant d’être un enfant, une femme ou un homme, nous sommes humains. Le temps nous enseigne, à travers les obstacles que la vie place sur notre route. Peu importe leur difficulté : chacun d’eux nous forge.

J’ai 21 ans. Il y a cinq ans, j’ai perdu mon père. Il s’est donné la mort. Depuis ce jour-là, tout a basculé.
Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? N’étais-je pas une raison suffisante pour qu’il reste ?
Je n’ai pas eu le temps de le rendre fier. Il est parti trop tôt, laissant derrière lui un vide immense.

Pendant cinq ans, j’ai vécu sans vraiment vivre. Présent, mais absent. Juste un corps, sans âme. Plus rien à l’intérieur, aucune envie, aucun but. Le vide.
Mais la vie continue, paraît-il. Alors j’ai continué.
Cet homme que tout fils rêve de rendre fier… me voit-il encore ?
Les gens ont vite repris le cours normal de leur vie. Moi, c’était comme si tout s’était passé hier.

Puis, un jour, quelqu’un est arrivé. Quelqu’un qui te regarde différemment. Qui t’apporte chaleur et présence. On croit que c’est ça, l’amour : une lumière dans le vide. Mais avec le temps, le doute revient. L’amour du début s’effrite. Elle est là, mais toi… tu ne ressens plus rien. Le vide reprend sa place.

Alors tu cours après d’autres regards. D’autres bras. Chaque petite attention devient un shoot d’amour. Éphémère, fragile, mais suffisant pour ne pas sombrer. Pendant des années, j’ai cru aimer. Je ne faisais que chercher à combler un manque.

Et puis, un jour, une femme est entrée dans ma vie. Une femme douce, apaisante, vraie. Avec elle, j’ai redécouvert des parts de moi que j’avais oubliées.
Mais je n’étais pas encore guéri. Je restais attaché à une autre histoire, une histoire ancienne, familière. J’ai laissé filer celle qui avait su réveiller mon cœur.

Quand tout s’est effondré, j’ai compris.
J’avais perdu une femme que j’avais aimée sincèrement pour la première fois. Sans attente, sans masque.
Ce n'était “qu'une fille”, diront certains. Mais pour moi, elle représentait une part de ma vie, de mon histoire.

Depuis, j’essaie de comprendre. De mettre de l’ordre dans mes émotions, de ne plus agir par peur du vide.
Cet amour, aujourd’hui silencieux, m’a transformé. Il m’habite encore, profondément.
Elle m’a marqué pour toujours. Et si nos chemins se croisent à nouveau, j’aimerais simplement lui dire à quel point je l’aime.