12. Sleepy Hollow, he follows

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Jin

  • Sa respiration ralentit trop, cri notre médecin attitré.

La nana aux cheveux blancs recommence à paniquer, on dirait une folle. Elle pleure, hurle...

  • Faites la sortir, ordonne Baram.
  • T'as pas le droit de mourir Katie, tu m'entends ?! T'as pas le droit de m'abandonner !

Les prospects la font sortir, et j'ai l'impression que mon cœur saigne.

Le désarroi qu'éprouve cette fille est tellement palpable...

  • Jin, parle lui. Elle doit pas perdre connaissance.

Parce qu'elle a l'air consciente la ?

  • Alors Katie hein ?

Elle me fait un sourire, qui ressemble plus à une grimace, certes, mais un sourire quand même.

  • Ouais...
  • Alors enchanté Katie, moi c'est Jillian.

Nouvelle grimace.

  • Jillian ?
  • Ouais.
  • Pas Jin ?
  • Jin c'est mon surnom. Mais du coup, maintenant, on est quittes. Je connais ton prénom, et tu connais le mien.

Un ricanement lui échappe, qui l'a fait gémir de douleur.

  • Crois ça...

Après un souffle difficile, elle retourne sa tête vers moi.

  • Jillian... J'aime ce prénom.
  • Et t'es probablement la seule.
  • Alors je t'apprendrai à l'aimer.

Elle a peine le temps de finir sa phrase, qu'elle hurle de douleur.

Le doc vient de lui sortir la balle.

  • Continue, change lui les idées.

Je cherche le plus vite possible un sujet à aborder, qui ne la ramènerait pas à sa condition actuelle.

  • Tu sais quoi ? En fin de semaine, ma mère m'a demandé d'aller chercher mon frère au lycée. Il adore quand c'est moi qui viens le récupérer, parce que je suis toujours sur ma moto, et que ça fait super stylé auprès de ses potes.
  • Ça fait tomber les filles ça...

Je rigole.

  • Tu viendras avec moi ?
  • Pourquoi ?
  • Parce qu'il sera encore plus content, il sera là star. Un peu comme deux gardes du corps qui viennent le protéger.
  • Je suis pas sûre de pouvoir protéger qui que ce soit dans cet état...
  • T'as cinq jours pour te remettre. Imagine un peu ce que les autres vont dire. "Ouah, regarde le frère de Tristan ! C'est un biker super dangereux et trop sexy, et en plus, la nana avec lui est carrément canon."

Ça a carrément de la gueule.

On lui injecte des anti douleurs, juste après l'avoir recousu, puis petit à petit, elle s'endort.

  • Selon son amie, elle a perdu beaucoup de sang. La voiture est pleine, le sol de chez elle aussi, déclare Cross.
  • J'allais justement en parler. Il va falloir lui faire une transfusion sanguine le plus rapidement possible. Quelqu'un connaît son groupe sanguin ?

On secoue tous la tête.

  • Quelqu'un à pensé à prévenir Derek, demandais-je.
  • Je m'en suis occupé, répond Tello. Il est dans tous ses états, il arrive.
  • Peut-être qu'ils ont le même groupe sanguin ?

On croise les doigts.

Quand Derek arrive, c'est l'apocalypse. Il crie, essaie de comprendre, il essaie même de réveiller Katie.

Ce que je m'empresse d'empêcher, sinon je le tue.

  • C'est quoi son groupe sanguin ?
  • O.

J'entends soupirer.

  • Merde, dit le doc.
  • Quoi, dis-je.
  • C'est les plus compliqués ceux de groupe O. T'es quoi Derek ?
  • AB.
  • Il nous faut quelqu'un de groupe O, sinon on est dans la merde ! Elle ne peut recevoir que du sang de groupe O.

Ils sont en train de se prendre la tête, pendant que mes frères, à côté, se rendent à l'évidence que personne n'a le sang dont nous avons besoin.

  • Je suis de groupe O, chuchotais-je.

Assez fort, pour que Cross l'entende, et en fasse part aux autres.

  • Jin, t'es notre seul espoir.
  • Prends tout mon sang si il le faut, tant que ça la sauve...

Ils se mettent tous à rire ces cons.

  • On va pas te vider de ton sang Jin. Juste prendre ce qu'il faut pour ne pas qu'elle soit en anémie.

J'hausse les épaules, et tends mon bras libre. Mon autre main, emprisonnant toujours celle de l'Ange de la mort, qui n'y est pas passé loin d'ailleurs.

  • Putain, mais qu'est-ce qui s'est passé, demande Derek, dépité.
  • On n'en sait rien. J'ai fait raccompagner son amie chez elle, son état psychologique devenait catastrophique. On sait juste qu'il y a eu un coup de feu chez ta cousine, et que sa copine l'a entendu au téléphone. Donc elle a été voir, et l'a trouvée avec une balle près de la hanche.

Il se passe les mains contre le visage.

  • On lui demandera, quand elle se réveillera. En attendant, on va la laisser se reposer.

Baram, la voix de la raison. C'est le mec toujours sérieux. Parfois trop sérieux.

Et moi à côté, je contrebalance en étant le petit branleur qui enchaîne les conneries et qui prend tout à la rigolade

Sauf que là, j'ai vraiment pas envie de rire, et c'est hyper rare.

Toujours dans ce qui nous oppose mon ami et moi, lui, s'est casé assez rapidement. Et lorsqu'il n'était pas encore avec Line, les aventures qu'il a eu étaient toujours assez sérieuses.

À mon contraire, qui saute sur tout ce qui bouge.

Me caser ? Ça m'est jamais venu à l'esprit. Enfin, si, quand Line me rabâche dix-huit fois par jours ce que ça me ferait et tout et tout... Mais sinon, niet.

Ces deux-là, croient dur comme fer au coup de foudre au premier regard.

Qu'est ce que je me suis foutu de leurs gueules quand ils m'ont dit ça.

Aujourd'hui, je vois que les rôles se sont inversés, et que c'est Baram qui est en train de jubiler en face de moi.

Son sourire de connard sur son visage de gros enfoiré.

Il pense à la même chose que moi, et je peux très bien lire dans ses yeux un "je te l'avais dit".

Il est bien plus de cinq heures passées, quand la plupart de ceux qui nous ont aidés, retournent se coucher.

Je rassure le Doc, en lui disant que je vais rester pour veiller sur elle, et qu'il peut partir.

Derek, mon sergent d'armes et mon président décident eux aussi de nous laisser.

Il n'y a plus qu'elle, et moi.

Je la détaille longuement, et les mouvements de sa poitrine, qui se relève et s'abaisse au rythme de ses respirations, me font m'endormir à mon tour.

Sa main toujours emprisonnée dans la mienne. Un bras autour de sa taille, comme pour la protéger d'un ennemi invisible, et ma tête dans le creux de son cou.

C'est la seule position à peu près confortable que j'ai trouvé. Et je m'endors immédiatement, avec la certitude de pouvoir sentir si quelque chose ne va pas.

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