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Naëlle

La petite Louise arriva au mois de juin, un beau bébé de Trois kilos Cinq, je l'ai senti passer. J'étais contente mais de là à dire que j'étais heureuse...

Claudio, lui était aux anges, il souriait du matin au soir et du soir au matin, rien n'était trop beau pour sa...pas encore femme- puisque le mariage était enfin programé- et sa fille.

Sa joie et son bonheur étant contagieux, je crus, un temps, que j'étais heureuse moi aussi, en fait, aussi curieux que sa puisse paraitre, je m'ennuyais.

Trés vite, je repris le travail, Wegner avait tenu parôle, il m'avait offert les têtes sur un plateau d'Emilie dent de sabre et de la patrone. J'etais capitaine désormais et seule maitre à bord, mes ordres, qui n'étaient que des reccomandations venaient d'outre-Rhin désormais.

Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
Sire je danserais mieux que les séraphins
Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
En robe de comtesse à côté du Dauphin

Mon cœur battait battait très fort à sa parole
Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
Et je brodais des lys sur une banderole
Destinée à flotter au bout de son bâton

Et pour qui voulez-vous qu’à présent je la brode
Son bâton refleurit sur les bords du Jourdain
Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode
L’emmenèrent se sont flétris dans mon jardin

Venez tous avec moi là-bas sous les quinconces
Ne pleure pas ô joli fou du roi
Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse
N’y touchez pas son front ma mère est déjà froid

Sire marchez devant trabants marchez derrière
Nous creuserons un trou et l’y enterrerons
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L’infante son rosaire
Le curé son bréviaire*

Je passais presque plus de temps dans le train Grenoble-Munich qu'à la maison. Parfois Claudio et louise m'accompagnaient, parfois seulement, quand Claudio se montrait suspicieux et jaloux. L'étais-je de sa blonde boulangére, peut-être un peu.

J'essayais alors quand j'étais présente à la maison d'être vraiment là, je veux dire, j'essayais de couper portable et ordinateurs, de m'interesser à ce qu'il écrivait et à ma fille qui grandissait à vue d'oeuil

Tout allais donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

*Guillaume Apollinaire, Salomé, ( Alcools, 1913.)

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