Alors que les deux jeunes aventuriers marchent silencieusement depuis quelques minutes, des grognements résonnent derrière d’eux. Arthur se retourne et se place devant sa cadette pour la protéger. Face à eux, des yeux jaunes luisent méchamment. Le frère et la sœur sont rapidement encerclés par les loups ! L’un d’entre eux s’approche comme s’il glissait sur la neige. Regardant Louisa, il se lèche les babines.

L’animal s’adresse à ses collègues :

— Notre repas est prêt !

Alors que la bête s’apprête à sauter sur les enfants effrayés, elle est attaquée par un troupeau de rennes qui la charge à l’aide des bois qui ornent majestueusement le dessus de leur tête. Peureux, tous les loups s’enfuient.

Les rennes s’avancent vers le frère et la sœur. L’un d’entre eux, au nez rouge scintillant, se présente :

— Je suis Rudolph et voici mes amis. Nous sommes les compagnons du père Noël.

Louisa a l’impression de vivre un rêve éveillé, après le chat, elle rencontre les animaux légendaires du pôle Nord. Elle qui adore toutes les loups, souhaite presque ne plus partir de ce monde étrange et féérique. Plus sérieux, mais tout aussi émerveillé, son frère parle à son tour :

— Moi, c’est Arthur, et elle, c’est ma petite sœur. Merci beaucoup d’avoir fait fuir les loups.

— De rien. Nous n’aimons pas les animaux sauvages par ici. En tout cas, pas ceux qui servent la sorcière d’Halloween. Mais que font deux enfants dans ce royaume ? Ce n’est pas prudent de se promener seuls.

— Nous le savons. Louisa et moi sommes tombés dans le piège de Caramba. Nous devons absolument rencontrer le père Noël avant qu’elle nous trouve.

— Bien sûr. Montez sur notre dos.

Arthur aide sa cadette à grimper sur Rudolph, tandis que lui-même s’installe sur un renne au regard doux, prénommé Comète.

Ainsi, ils arrivent rapidement au château. À l’entrée, le père Noël est déjà là. Alors qu’Arthur s’apprête à lui expliquer pourquoi lui et sa sœur sont ici, l’homme à la barbe blanche l’arrête d’un signe de la main.

— Je sais tout.

Le mythique personnage fouille dans ses poches et en sort deux grands bols de chocolats chauds accompagnés de tartines à la cannelle. Il tend les gourmandises aux enfants.

— Mangez pendant que j’attelle les rennes.

Le tout ne prend que quelques minutes et voilà Louisa et son frère dans le traîneau de bois, emmitouflés dans d’épaisses couvertures rouges, prêts à s’envoler dans le ciel.

Au-dessus des arbres, les enfants poussent des cris de joie. Ils ont l’impression d’être comme Peter Pan, la magie de Noël en plus. Une pluie d’étoiles filantes tombe autour d’eux. Arthur est le plus heureux des petits garçons.

Et puis sans savoir comment, lui et sa sœur se retrouvent dans le salon de la maison familiale. Le cadeau est toujours là avec sa vue sur la forêt enneigée.

Le père Noël descend du traîneau, souffle du givre sur le grand paquet qui devient aussi minuscule qu’un dé à coudre. Puis l’homme au manteau rouge s’approche de la cheminée et le jette dans le feu.

Pendant un instant, Arthur entend le hurlement de la sorcière d’Halloween déçue de n’avoir pas attrapé les enfants, puis plus rien.

— C’est fini ? demande Louisa d’une petite voix.

— Oui, lui répond gentiment le père Noël. Maintenant, allez vite dormir et demain matin, vous pourrez ouvrir vos cadeaux sans crainte.

Le frère et la sœur embrassent le vieil homme et font un câlin à tous les rennes. Puis ils montent sagement se coucher.

Le lendemain, le vingt-cinq décembre est là avec plein de surprises au pied du sapin. Arthur et Louisa sont très gâtés. Pendant le copieux petit déjeuner composé de jus d’orange et de brioches aux sucres, les enfants racontent aux adultes la merveilleuse aventure qui leur est arrivée. Tous sourient, mais personne ne croit vraiment à l’histoire de cette sorcière d’Halloween jusqu’à ce qu’ils entendent un étrange bruit de grelot venir de la cheminée.

Fin