Jerry regardait avec amusement ses deux acolytes se prendre la tête avec le feu. Ils s’étaient connus en prison et s’étaient mis d’accord pour former leur bande une fois sortis. Les rôles seraient clairs : lui le cerveau, eux les bras.

— Il faut qu’on parle de notre plan, maintenant. Concentrez-vous un peu.

— Oui Jerry, c’est bon le feu est allumé.

— Vous venez juste de vous évader. Vous devrez faire profil bas et rester cachés quelques jours. Ils ne viendront pas vous chercher par ici. Il y a tout ce qu’il faut, même le wifi.

— On sait faire attention.

— Il faudra m’indiquer la planque où vous avez caché le butin de votre dernier casse. J’ai besoin de liquide pour acheter le matériel nécessaire, louer une caisse et soudoyer quelques personnes.

— Ce n’est pas encore le moment, Jerry. On ira le chercher nous même notre magot.

— Je vois que la confiance règne. Allez, je vous laisse, faut que j’aille dormir.

Les deux compères restèrent encore un peu auprès du feu.

— Tu crois qu’on peut lui faire confiance ?

— Je ne sais pas, il est très malin.

— On a bien fait de pas lui parler de notre planque. Je veux voir sa tête quand on sortira les billets de dessous le plancher de la cuisine.

— Chut, les murs ont des oreilles. T'oublie qu’il connait l’adresse.

Ils se levèrent pour aller dormir à leur tour, contents d’avoir tenu tête à leur cerveau.

Le lendemain, Larry était déjà en train de ranimer le feu quand Harry arriva.

— Il a fait très froid cette nuit, dis donc.

— Je te le fais pas dire Larry.

— Jerry n’est pas là ?

— Non.

— Tu crois qu’il s’est barré ?

— Sûrement.

— Ah le salaud !

— Quand est-ce qu’il s’est fait la malle ?

— Hier.

— Et c’est maintenant que tu me le dis ? Tu le sais comment ?

— Il a laissé un message sur l’ordi. Si t’avais raccroché sur Skype hier, on n’en serait pas là.

— V’là les flics qui rappliquent !

— Pas la peine d’allumer la cheminée alors.