Violence et sociétés polygyniques
“Few things are more anxiety-producing for an elite governing class than a gobs of mateless and childless men” (Wright, 1994)
Chez plus de 90% des espèces mammifères existantes, le système de reproduction préférentiel est polygynique, c’est-à-dire tolère l’accouplement d’un mâle avec plus d’une femelle (Clutton-Brock T.H, 1989). L’espèce humaine ne déroge pas à cette règle. Ainsi, plusieurs recherches montrent que le mariage polygynique a été légitimé ou même encouragé dans plus de 85% des sociétés préindustrielles (Murdock and White, 1969). Les raisons ayant poussé les sociétés modernes à interdire toute forme de polygynie constituent un thème récurrent de la littérature académique. Dès lors, plusieurs théories ont été développées sur le sujet. Elles portent, pour la plupart, sur les conséquences dudit système sur la stabilité des sociétés étudiées. Dans les cultures qui autorisent les hommes à prendre plusieurs épouses, la compétition intrasexuelle, de fait accrue, entraînerait des niveaux plus élevés de criminalité et de violence que dans les sociétés qui institutionnalisent et pratiquent le mariage monogamique. En effet, les individus n’ayant pas accès au « marché amoureux » seraient plus à même de s’affranchir des lois et règles en vigueur, ceci afin de maximiser leur faible chance de reproduction. Bon nombre de recherches, dont celle de MacDonald (1990), émettent l’hypothèse que la monogamie ne serait finalement qu’une conséquence, celle d'un compromis passé entre les hommes, afin de garantir les conditions de paix nécessaires à tout régime démocratique.
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