Chapitre 30

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Quand Loïc avait proposé à Maxine de clarifier les choses avec Orson, c’était dans son esprit, juste une manière d’entériner une situation qui existait de fait. Pour lui, il ne s’agissait pas de lui demander de faire un choix parce qu’il était évident qu’il était fait depuis longtemps et même avant qu’ils entament leur relation. Maxine ne le contredit d’ailleurs pas sur ce point car après une petite minute de silence, celle-ci s’était fendue d’un « T’as sûrement raison » qui semblait aller dans la même direction. En revanche, en pratique, cette conclusion ne déclencha rien de concret dans l’immédiat. Loïc ne s’en préoccupa pas et sa petite amie non plus, les deux étant légitimement plutôt focalisés sur la convalescence de Maxine.

Celle-ci se déroula d’ailleurs à merveille puisque dès la fin de la première semaine, Loïc put réduire drastiquement l’entrave des bandages qu’il devait refaire chaque jour en constatant la cicatrisation des blessures. C’était d’ailleurs requis car il fallait que jour après jour, Maxine regagne en mobilité pour éviter que la peau se régénère en altérant la souplesse nécessaire pour les mouvements et en risquant par là même de rouvrir la plaie. Le seul élément gênant était que les croûtes et les peaux mortes grattaient sous les bandages et Maxine avait tendance à vouloir les frotter.

« Si tu n’arrêtes pas, fit Loïc le samedi soir. Je vais devoir t’attacher les mains.

— Pas chiche ! répliqua Maxine en lui tirant la langue.

— Tu vas voir ça, ma belle ! »

Et Loïc se leva du canapé sur lequel ils étaient assis tous les deux. Il passa derrière elle, lui attrapa la main droite, la poussa dans le dos pour qu’elle finisse sur le ventre. Il chopa sa main gauche, la ramena au même niveau que l’autre et maintint fermement les deux dans la sienne au niveau de ses reins. Pour finir de la bloquer, il chevaucha ses jambes à hauteur de ses genoux et se posa ainsi de sorte que si Maxine tentait de se remuer comme elle pouvait, elle n’arrivait qu’à agiter ses fesses.

« Hey, c’est quoi que tu me fais, là ? fit-elle en riant.

— Je ne sais pas, répondit Loïc considérant le fessier de sa compagne qui se tortillait dans tous les sens. Mais j’ai maintenant une bonne perspective sur les choses.

— Qu’est-ce que tu racontes ? demanda Maxine en essayant en vain de tourner la tête.

— Je veux dire… »

Loïc ne termina pas sa phrase et de la main droite, il fit glisser bas de jogging et culotte le long de ses cuisses.

« Hey… » fit une nouvelle fois Maxine sur un ton surpris mais plus intéressé.

Loïc entendit cela comme une approbation pour ce qu’il projetait de faire. Il attrapa un coussin derrière lui et le cala sous le bassin de sa compagne de sorte que ses fesses ainsi surélevées, mettent à découvert ses parties intimes et qu’elle se retrouve totalement offerte au regard de celui qui l’avait contrainte.

Maxine fut à la fois franchement émoustillée par la manœuvre et assez surprise. D’ordinaire, c’était elle qui le provoquait. Là, c’était la première fois qu’elle le sentait à la manœuvre, non pas pour accompagner mais créer le mouvement. Elle aurait pu être effrayée mais elle connaissait Loïc et elle était prête à se laisser porter les yeux fermés. S’ajoutait à cela qu’il y avait maintenant plus d’une semaine que sa vallée n’avait pas connu les grandes eaux et elle était impatiente de mettre fin à cette période de disette.

Loïc commença par tracer du doigt quelques courbes imaginaires sur l'arrondi de chacune de ses petites prunes qui tressautaient à chaque contraction lorsqu’elle essayait de se dégager. Dans le même temps, son joli abricot coincé entre la lisière de ses fesses et son entrecuisse devint toujours plus luisant, jusqu’à se mettre à perler sous les pressions des doigts de son partenaire, toujours plus proches et plus insistantes autour de ses chairs à découvert. Son majeur finit par s’immiscer entre les deux lèvres et dès cet instant, Maxine se cambra un peu plus. Loïc commença de doucement aller et venir, laissant les autres doigts frôler, frotter sur les chairs entrebâillées. Après quelques minutes, voyant que Maxine était impatiente, il tourna sa main et ajouta l'annulaire. Il lui appliqua une pression en harmonie avec ses contractions internes, tout en stimulant délicatement le point névralgique de son plaisir.

Maxine se mit à ronronner d’abord tout doucement puis, petit à petit, de plus en plus bruyamment à mesure que son plaisir gravissait les étapes. Et d’un coup, elle demanda à Loïc :

« Ne bouge plus. »

À partir de ce moment-là, il la laissa onduler, chercher en ses doigts la profondeur qu’elle privilégiait tant. Elle continua jusqu’au moment où, légèrement épuisée par l’effort physique que cela représentait, elle n’en put plus et lui demanda de venir, lui, pour de vrai.

Elle ne voulait pas qu’il ne fasse que l’accompagner. Elle se fichait qu’il continue à entraver ses jambes et ses bras, du moment qu’elle put le sentir en elle et sentir que lui aussi prenait du plaisir.

Alors Loïc dégagea sa main trempée, s’en servit pour défaire son pantalon et investit la place laissée vide. Il imprima son rythme. Il relâcha les mains de Maxine et positionna les siennes sur ses hanches pour la tirer vers lui. Elle se laissa faire, prenant chaque coup de bassin de Loïc comme le cran supplémentaire pour atteindre son extase.

Au moment ultime, avant qu’ils ne se laissassent tous les deux retomber de leurs jouissances respectives, ils s’emboitèrent l’un en l’autre en voulant tenir, tendus, pris tous les deux de ces spasmes dont ils auraient voulu qu’ils n’aient jamais de fin, jusqu’à ce que leurs flots se tarissent.

Loïc se retira en douceur et se laissa retomber sur le canapé. Il jeta sur Maxine un œil définitivement amoureux. Elle, les fesses toujours exposées, tenta de se basculer sur le flanc mais ne put le faire, bloquée par son bras emballé dans les multiples couches de gaze.

« Tu peux m’aider ? Je suis coincée, miaula-t-elle d’un ton plaintif.

— Je ne suis pas sûr, je ne me lasse pas du paysage, fit-il dans un gloussement de rire.

— T’es pas drôle. » dit-elle en se retenant elle-même de rire car elle imaginait très bien la vue qu’elle donnait à contempler.

Loïc se leva, ne résista pas à poser un baiser léger sur l’intimité encore sensible de sa compagne, ce qui la fit tressauter une dernière fois et il s’attela à l’aider à se remettre dans une position plus décente, surtout plus confortable pour elle.

Maxine se pencha et se blottit contre Loïc.

« Tu peux me mettre la couverture sur moi ? Ne faut pas m’embrasser là, comme ça, c’est sensible après ça, fit-elle en minaudant comme si c’était un reproche. J’en ai encore des frissons. »

Loïc s’exécuta et ils restèrent là, l’un contre l’autre, toujours baignés dans cette béatitude dont ils ne se lassaient pas. Et ils auraient voulu que ce genre de moments puisse durer pour l’éternité.

*

Pour la seconde semaine de convalescence de Maxine, les choses se simplifièrent. Même si elle ne pouvait toujours pas prendre le volant à cause de ses bandages, elle put faire appel à Sarah pour se déplacer et lui tenir compagnie à l’appartement de Loïc.

« Je ne m’attendais pas à cela. En fait, c’est mieux décoré que je ne pensais. » fit Sarah le premier jour où elle y mit les pieds.

Maxine fut bien contrainte d’avouer qu’il y avait une bonne raison à cela étant donné que c’était elle qui en était entièrement à l’origine.

« Je me disais bien que ce n’était pas possible. » fit Sarah avec sa plus belle mauvaise foi.

Bien qu’elle manifestât, chaque fois qu’elle pouvait, sa réprobation quant à la relation entre Maxine et Loïc, il semblait que sur le fond, celle-ci n’était alimentée que par sa jalousie. Enfermée dans un sentiment dont elle n’arrivait pas à se défaire vis-à-vis de Maxine, elle restait néanmoins la meilleure défenseuse des intérêts de celle-ci. Cette semaine fut l’occasion pour elle et Loïc d’apprendre l’un de l’autre, comme une sorte de couple divorcé qui assurerait la garde partagée de leur enfant.

Et dans cette configuration pour le moins insolite, Sarah fut à plusieurs moments légèrement troublée. Loïc eut un sentiment comparable. Les deux n’aimaient pas ce que représentait affectivement l’autre pour Maxine, mais se reconnaissant mutuellement une légitimité, ils se retrouvèrent avec des sentiments l’un pour l’autre qui n’auraient d’ordinaire jamais eu lieu d’être.

Ce fut flagrant le mercredi matin où Sarah débarqua un peu avant huit heures comme elle l’avait fait depuis le début de semaine. Loïc était, comme tous les jours depuis deux semaines en train de nettoyer les bras et avant-bras de Maxine avant de refaire les bandages et elle, préparait une cafetière pour le petit déjeuner.

« J’ai une bonne nouvelle pour toi, Max, fit Loïc. Je crois qu’aujourd’hui, je vais pouvoir te faire un bandage beaucoup plus léger que les autres jours. Regarde. »

Maxine inspecta ses bras et avant-bras comme s’il s’agissait de choses qui ne lui appartenaient pas ou qu’elle redécouvrait depuis longtemps.

« Essaie de plier et déplier l’avant-bras gauche. Doucement, ne va pas rouvrir la cicatrice, là au niveau de ton coude. »

Maxine fit les mouvements, bras gauche puis bras droit. La mobilité n’était pas encore totale mais elle était suffisante pour qu’elle puisse de nouveau prendre des objets et les manœuvrer. Cela pouvait paraître ridicule mais cette révélation fut pour Maxine une vraie bonne nouvelle. On eut dit même une gosse à qui on venait d’offrir le cadeau de Noël de ses rêves. Elle leva les yeux alternativement sur Loïc puis Sarah.

« On va pouvoir faire un tour pour que je puisse prendre des photos ? »

Sarah se gratta la tête et jeta un œil interrogateur à Loïc comme pour obtenir une approbation. Celui-ci hocha la tête.

« Bon ok, on ira faire un tour cet après-midi, après mon service. Mais s’il te plaît, vas-y mollo, Max. Ne va pas rouvrir les trucs qui ont cicatrisé. »

La mine réjouie de Maxine suffisait amplement à comprendre l’intensité émotionnelle que cette approbation provoquait en elle. Loïc termina les bandages et laissa ensuite Maxine partir dans la salle de bain pour finir de se préparer.

« Je te la ramène pour quelle heure ce soir ?

— Je devrais pouvoir la récupérer vers cinq heures et demie. Ça te va ? »

Sarah ne répondit pas tout de suite puis se mit à rire.

« Purée, j’ai l’impression d’entendre mes parents quand j’étais gosse après qu’ils se soient séparés. On est quoi l’un pour l’autre et pour Max en vrai ? Son papa et sa maman ? C’est chelou !

— Ouais, mais il y a toujours un peu de ça avec Maxine… On n’est jamais trop sûr du rôle que l’on doit tenir, répondit Loïc pensivement. Ni de celui qu’elle veut qu’on tienne. »

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