Chapitre 4

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No essayait de dormir, son chat entre ses jambes. Mais elle avait le sommeil agité, elle se tournait dans les sens. Elle faisait un cauchemar. Elle se trouvait dans un musée, vêtue d’un masque de chat qui cachait ses yeux et le haut de son visage. Face à elle, le cadavre d’un vieil homme qui baignait dans son sang et derrière deux personnes encapuchonnés. Ils se tenaient près d’un tableau, le portrait d’une femme qui avait un œil sur le front. La seule chose que dévoilait l’ombre de leurs capuches étaient leurs yeux. Ils étaient blancs avec une minuscule iris noire. L’un des deux, une montagne de plus de deux mètres de haut, tendit sa main vers No et lui dit :

- Cette fois, tu ne pourras pas nous échapper.

Soudain, la jeune femme se sentit comme attirer vers l’homme. Elle essayait de résister, mais sa force d’attraction était bien trop forte. Une fois cette dernière suffisamment proche, l’homme attrapa notre héroïne par la gorge et toute en la soulevant du sol, il lui dit :

- Tu n’aurais pas du te trouver ici … Pas de chance pour toi.

Et alors que plusieurs dizaines d’ombres démoniaques apparaissaient dans son dos, il brisa le cou de la beubarz d’une simple pression de la main, la tuant sur le coup.

No se réveillant en sursaut, chassant son chat de son lit. Sous le choc, ses émotions prirent le dessus et elle se mit à pleurer. Elle finit par se calmer après quelques minutes, et se décida d’aller se chauffer quelque chose à boire. Alors qu’elle sortait de son lit, elle jeta un coup d’œil aux messages que ses amis lui avaient laissés durant le week-end. Elle poussa un soupir, et reposa son portable, décidant qu’elle allait y répondre le lendemain. Elle s’installa à sa fenêtre et se mit à regarder le ciel étoilé de Bretagne. Et alors qu’elle buvait son chocolat, elle repensa à son rêve. C’était sans doute les yeux de l’homme qui avait tenté de la kidnapper qui lui avait pensé à ça. Elle avait essayé de tout laisser derrière elle, mais rien n’y a fait, son passé a fini par la rattraper. Peut-être il était temps de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider à se sortir de cette situation. Mais elle n’avait pas la tête à réfléchir maintenant, et tenta d’aller se coucher à nouveau.

Alors qu’elle fermait sa fenêtre, deux personnes s’arrêtaient à quelques pas de chez elle. C’était les hommes de mains du Baron Pikasau, qui avait réussit à trouver l’habitation de notre héroïne. Le leader regarda son téléphone puis dit à son partenaire :

- Ça doit être ici.

- Quelle chance de pouvoir les registres des universités locales ! Ça rend notre chasse beaucoup plus simple !

- On fait ça tout en discrétion ! Cette fois, le patron va être fier de nous.

- Je crois que vous devriez vraiment abandonner l’infiltration ! Ce n’est vraiment pas votre fort.

Les deux démons reconnurent immédiatement cette voix. Ils tournèrent tous deux la tête pour voir Max qui se tenait derrière eux, les mains dans les poches. Jim, encore en colère après sa lourde défaite face au rouquin, s’apprêtait à lui foncer dessus mais son comparse au tatouage l’en empêcha. Il se contenta de lui dire :

- Tu en as du culot de venir nous faire face tout seul.

- Pourquoi ? Après tout, ce n’est pas moi qui me suit enfuit la queue entre les jambes. Je dis ça … Je ne dis rien.

- Laisse-moi lui régler son compte ! s’exclama Jim tout en serrant les poings. Je vais le tuer !

- Ce n’est pas le moment ! souffla l’homme au tatouage. On ne doit pas attirer l’attention sur nous !

- Oh mais ne t’inquiètes pas, déclara Max tout en sortant les mains de ses poches. On a fait en sorte que personne ne puisse nous entendre.

- On ? S’étonna le leader du duo.

Mais son partenaire l’interrompit en lui faisant une tape dans le dos, puis il lui montra une chauve-souris qui se trouvait au-dessus de leur tête. Cette dernière était figée en plus vol, comme sur une photographie. Ils se mirent à regarder autour d’eux, et constatèrent que tout était immobile. L’homme au tatouage posa alors son regard sur le beubarz et lui demanda, le souffle quasiment coupé :

- Qu’as-tu fait ?

- Moi ? demanda Max. Rien.

- Mais alors …

- Cependant lui, Il en est totalement capable.

Une personne sortit de l’ombre, puis marcha jusqu’à s’arrêter aux côtés du rouquin. Il avait des cheveux en pétards blonds, une attitude nonchalante et un regard fatigué caché derrière ses yeux plissés. Les deux démons comprirent immédiatement de qui il s’agissait. Un autre membre de The Band. Max remarqua l’air abasourdi de ses adversaires et en remit une couche en ajoutant :

- Vous ne pensiez quand même pas que j’allais venir tout seul ? Je ne suis pas idiot.

Et dès lors, cinq personnes apparurent pour encercler les deux démons. Il y avait les deux personnes que No avait aperçu quelques semaines plus tôt, à savoir le sabreur et l’homme aux lunettes de soleil. S’ajoutait à cela un géant à lunettes vêtue de gants de musculations, une personne au brushing soyeux et resplendissant et enfin un homme vêtu d’un jogging. L’homme au tatouage susurra alors :

- Impossible … Les rumeurs disaient que vous vous étiez dissout il y a un an …

Le sabreur rétorqua alors sèchement :

- C’est juste que nous nous sommes faits plus discrets. J’ai horreur des gens qui tirent des conclusions hâtives comme ça.

L’homme aux tatouages était désemparé. La peur l’empêchait d’agir et ses pensées étaient obscurcies par la seule présence de notre héros et ses amis. L’homme au brushing demanda alors tout en sortant un cahier et un crayon :

- On va faire ça tout en douceur. Sois-vous nous balancez le nom de votre employeur, soit …

- Sois-vous allez devoir employer la manière forte ? coupa froidement Jim.

- En effet. Mais on ne va pas en arriver là. Je suis sûr que vous allez être raisonnable.

Jim jeta un coup d’œil à son partenaire qui tremblait comme une feuille et qui avait de la sueur qui lui coulait sur tout le visage. Le démon serra les dents puis hurla :

- JE REFUSE DE ME FAIRE MALMENER PAR DES GAMINS !!!!! PAS MOI, UN DEMON CENTENAIRE RAAAHHHH !!!!

Jim arracha sa veste de costume et sa chemise, dévoilant plusieurs runes sur son torse qui se mirent à scintiller d’un rouge inquiétant. Son partenaire semblait toujours ailleurs, encore sous le choc tandis que notre héros et sa bande regardaient la scène sans vouloir intervenir. Très vite, les runes recouvrirent la totalité de son corps qui lui tripla en termes de taille et de musculature. Ses yeux devinrent rouges et d’immenses protubérances osseuses lui apparurent dans le dos. Il déclara alors avec sa voix démoniaque :

- Je vais vous écraser comme des insectes !!!!

L’épéiste dégaina alors son arme et dit tout en commençant à avancer vers le démon :

- Ça tombe bien ! J’avais bien de me défouler un peu !

Le plus petit de la bande s’interposa et hurla :

- Comment ça ? C’était toi qui t’étais occupé du fantôme la dernière fois ! C’est dégueulasse !

- Calmes toi Rom ! s’exclama L’homme au brushing en se mettant devant lui. Ça ne sert à rien de s’énerver pour si peu ! Tu sais, l’important c’est de partager !

- Mais je m’en fous de partager ! C’est moi le leader de cette troupe de tocard !

- Depuis quand on a un leader ? Répondit le sabreur en le regardant de biais.

Alors que la bande d’amis étaient en train de s’engueuler, Jim fixait la scène désabusée. Les humains en face de lui l’ignoraient totalement, lui un démon centenaire. Sans crier gare, il poussa un énorme hurlement que sortit même son partenaire de sa torpeur. Il aboya à nos héros :

- VOUS VOUS CROYEZ DANS UN CIRQUE ?!! JE SUIS JIM LE FOURBE !!! SERVITEUR DU BARON PIKASAU DEPUIS PLUS DE 40 ANS !!!! JE VAIS VOUS TUER !!!

Ses bras s’entourèrent d’électricité et il plongea sur nos héros. Romain voulait affronter le démon mais le géant le retenait par le col. Le sabreur fit un pas en avant, regarda fixement le monstre puis disparut. L’instant d’après, il se retrouva derrière le démon, sa main droite sur la poignée de son sabre. Jim était immobile, le regard dans le vide. Soudain six entailles apparurent sur son torse, suivit d’un autre qui fit toute la longueur de son corps. Cela mit le démon KO qui tomba sur le sol et se mit à se vider de son sang. Le démon au tatouage fixa son compagnon au sol avec un air paniqué. L’homme en jogging s’approcha de lui et déclara :

- Ne t’inquiète pas, il n’est pas mort. On n’est pas du genre à tuer des personnes de sang-froid.

- Enfin … Je l’ai quand même bien abimé ! Va pas falloir trop tarder avant de l’amener aux urgences, répliqua le sabreur.

Max le fixa avec des yeux noirs. Ce dernier haussa les épaules puis dit en prenant un air blasé :

- Oh mais je n’y peux rien si c’était un tocard !

Le démon ne savait plus quoi faire. Il tremblait, car il avait peur de subir le même sort que son ami. Les garçons lui posaient des questions, mais il ne semblait pas les entendre. La peur avait pris possession de son corps.

Max dit alors à ses amis :

M – Je crois qu’il n’entend rien.

Le garçon au regard plissé, qui semblait de plus en plus fatigué, ajouta :

- Surtout que je ne vais plus tenir très longtemps. Le temps va bientôt se remettre à s’écouler normalement.

Rom retroussa alors ses manches et déclara :

- Dans ce cas, je vais lui faire cracher le morceau par la force.

Alors que le plus petit membre de The Band s’approchait de lui, Le démon au tatouage sentit une présence près de lui. Une voix se mit à lui résonner dans la tête, lui disant :

- Nate ? Tu m’entends ?

Le démon reconnu immédiatement la voix de son chef de toujours, le Baron. Il lui répondit par télépathie :

- Maitre ?! Comment …

- Je sais que tu es dans une mauvaise posture, mon fidèle soldat. J’aurais dû être plus prévoyant …

- Maitre … Je …

- Mais je sais que tu ferais tout pour moi, n’est-ce pas ?

- Oui monsieur. Tout !

- Très bien … Je n’oublierais les services que tu m’as rendu. Adieu.

- Quoi ?

Rom attrapa Nata par le col et se mit à le secouer en hurlant des questions posées aléatoirement. Soudain, le démon se mit à pousser des cris et à convulser violemment, tout ceci sous le regard choqué des membres de The Band. Max fit les gros yeux et s’écria :

- MAIS QU’EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT COMME CONNERIES ?!

- MAIS J’AI RIEN FAIT ! répliqua Rom. Je n’ai même encore commencé à le frapper !

Le démon, les yeux révulsés, se mit à cracher un liquide multicolore, qui ensuite s’échappa par tous les pores de son corps. Rom, choqué et dégouté, le relâcha. Nate tomba face contre terre, tué par cet étrange liquide. Rom et Max fixaient le cadavre devant eux, ne comprenant pas ce qu’il venait de lui arriver. Le sabreur vint les sortir de leurs pensées en disant :

- On dirait que lui aussi à subit le même sort.

Les autres se retournèrent, et constatèrent que Jim baignait dans le même liquide que son compagnon, et que ce dernier l’avait tué lui aussi. Le géant se baissa, toucha le liquide puis déclara :

- De la peinture.

- Sérieux ?! s’étonna l’homme au brushing.

Le géant ramassa aussi l’étrange broche en forme de pinceaux que portait le démon et la montra à ses amis. Alors qu’il faisait cela, le temps reprit son cours et tout se remit à bouger normalement autour d’eux. Le garçon avec les cheveux en pétard mit alors ses mains sur les genoux et se mit à avoir la respiration lourde, comme s’il était épuisé. Le géant lui demanda si ça allait et ce dernier répondit positivement. Max se tourna vers son ami au brushing et lui demanda :

- On fait quoi ?

Ce dernier réfléchit quelques instants puis répondit :

- On ramène les corps à la police pour commencer. Il va falloir que tu surveilles ton amie, ce n’est pas normal qu’elle ait des démons tels que cela à ses trousses.

- Ouais mais les vacances approchent. Je ne pourrais plus la surveiller une fois sur Vannes.

- Tu as raison … Surtout qu’ils vont surement essayer d’en profiter pour s’en prendre … Maintenant qu’ils savent que nous sommes dans le coin.

- Bah alors … Pourquoi tu ne l’amènes pas sur Vannes ?

Tous se tournèrent vers l’homme aux lunettes de soleil qui était en train de consulter tout en balançant cette suggestion. L’homme au brushing lui demanda :

- Tu veux dire ?

- Bah en gros … On l’invite à Vannes pour fêter vos anniversaires. Ça tombe bien en plus, tu devais inviter des personnes extérieures à notre groupe. Puis en attendant, t’essayes subtilement d’évoquer ces démons et de savoir pourquoi ils cherchaient à l’enlever.

Les autres restèrent le regard posé sur lui, puis ils se mirent en cercle et Max chuchota :

- Mais c’est moi ou il vient de nous sortir une idée pas si idiote que ça ?

- Bah oui je crois, répondit le sabreur. Moi aussi ça m’a surpris !

Rom, qui entendait ses amis, aboya :

- JE VOUS ENTENDS VOUS SAVEZ ! BON ON SE CASSE AVANT QUE DES GENS N’ARRIVENT !

Et ainsi la bande des sept amis disparus de la scène du l’affrontement, ne laissant aucune trace d’un éventuel affrontement entre eux et des démons.

Le lendemain, No se pointa à l’université avec une petite mine et alla rejoindre ses amis qui l’attendaient près de l’entrée de la salle. Alors qu’elle s’approchait, Sandra lui lança immédiatement un pique :

- Et sinon … Donner des nouvelles … C’est en option ?

- Je ne suis pas d’humeur … Puis j’avais besoin d’être seul.

- Ah ouais ? s’étonna Gaby.

- Après ça se comprends, commenta Max. Elle a quand même failli se faire enlever.

- N’empêche que tu aurais pu remercier Max ! grogna Sandra. S’il n’avait pas été là …

No soupira, puis se tourna vers Max et lui dit :

- Merci … Sincèrement ! Je ne sais ou j’aurais pu finir sans ton intervention.

- Y a pas de quoi. Mais … C’était vraiment un kidnapping aléatoire ou ils te visaient toi précisément ?

Les yeux de No s’écarquillèrent. Devait-elle lui dire directement la vérité ? Mais Sandra l’empêcha d’y réfléchir en s’exclamant :

- Oh c’est pas important ! Le principal c’est qu’elle soit la ! D’ailleurs Max nous proposait de venir à une soirée sur Vannes !

- Une soirée sur Vannes ? s’étonna No en penchant la tête.

- Ouip ! Moi et trois de mes amis fêtons nos anniversaires qui ont tous lieu en avril, et on organise ça dans une petite maison du centre-ville ! Chacun de nos quatre doit ramener des amis hors de notre petite bande, et j’ai immédiatement pensé à vous ! Tu en penses quoi ?

No réfléchit quelques instants puis répondit, ne prenant même pas le soin de cacher sa joie :

- GRAVE !!! EN PLUS, ON A RIEN DE SPECIAL A RENDRE EN AVRIL !

- Enfin, on a les partiels qui …

- J’ai dit … RIEN DE SPECIAL !

Alors que No et Sandra commençaient devant le regard blasé de Max, une petite caméra finement dissimulée zooma sur eux. Derrière cette dernière se trouvait le Baron Pikasau qui regardait une dizaine d’écrans donnant sur différents endroits de l’université. Il sirota un thé puis murmura :

- Au moins, ils ont fait quelque chose d’utile avant de mourir.

Alors que sa servante entrait dans la pièce, il se leva, enfila sa veste et lui ordonna :

- Préparez ma voiture. Fais venir les Artistes sur le champ, j’ai envie de faire un petit voyage en Bretagne. Il est temps que je m’en charge personnellement.

Sa servante quitta la pièce, et alors qu’il allait faire de même, il se retourna sans raison particulière. Il vit alors que Max regardait sa caméra. Le rouquin fit un sourire, puis s’en alla dans sa salle de classe. Le baron fronça les sourcils, et sortit de son bureau en claquant la porte, déterminé d’en finir une bonne fois pour toute avec celle qui l’avait blousé.

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