Chapitre 10

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Adrian avait un genou à terre. Le combat entre lui et Vénus faisait rage. Il avait le souffle coupé et du sang coulait de sa bouche. Venus se rapprocha de lui, se mit à son niveau puis lui susurra alors que ses doigts fins lui caressèrent la joue :
- C’est mieux. Je préfère quand les hommes se mettent à genoux devant moi. J’aime quand ils sont dociles.
L’instant qui suivit, le beubarz se retrouva à nouveau debout, comme si rien ne s’était passé. Pourtant il sentait toujours la douleur causée par le coup de Vénus dans son estomac. Il la regarda avec un air abasourdi, dont elle se délecta. Adrian chercha milles et une explication parmi les multiples encyclopédies qu’il avait lu, mais aucune d’entre elles ne lui sembla logique.

Taquine, Venus enfonça encore plus profondément le couteau dans la plaie :
- Bah alors ? On est perdu ? On ne sait plus quoi faire ? Il va falloir t’activer car je vais vite me laisser de toi.
Adrian tenta de bluffer malgré l’apparente incertitude qui l’habitait :
- Désolé, mais je suis bien le seul beubarz qui ne se fait jamais prendre par surprise. Après mures réflexions, Je suppose que cela fait partie de ton habilité propre.
- Tu es perspicace, concéda ironiquement la démone alors qu’elle admirait ses ongles. Ça me plait. C’est encore plus intense quand ils se débattent. Mais ce n’est pas encore suffisant à mon gout. Alors regardes autour de toi.
Le beubarz vérifia les alentours, et constata que plusieurs petites lumières qui s’extirpaient du sol les entouraient, le tout pour former un cercle. Le front plissé, il demanda :
- Une technique de contrôle du terrain ? Je ne vois que ça !
Venus fit la moue et rétorqua sans cacher sa déception :
- Tu ne comprends toujours pas ? Tu ne fais vraiment pas d’effort … Dans ce cas … Je vais t’aider !!
Après ces mots, la terre se mit à trembler et se divisa en plusieurs plateformes, certaines s’élevaient tandis que d’autres s’enfonçaient dans les limbes. Adrian s’accrocha comme il put à l’une d’entre elles, et remarqua que la zone en dehors du cercle n’était pas affectée par ce changement tellurique. Puis, tout revint à la normal.
Vénus, qui voyait Adrian se creuser les méninges afin de trouver une explication, se dévoua pour lui fournir la solution :
- Tu es mignon quand tu réfléchis mais ça commence à me lasser. Mon pouvoir me permet d’interagir avec tous les éléments se situant dans l’espace que j’ai dessiné via ce cercle. Je peux déplacer ses objets avec ma seule volonté, et tout remettre à zéro, au moment où mon cercle s’est tracé. Pour résumer … Tu es mon jouet rien qu’à moi.
- Et je suppose que tes techniques de combats vont de pair avec cette agilité, ajouta Adrian avec un genou posé à terre.
- C’est ça. Concéda l’Artiste qui serra le poing. Il faut faire avec ce que l’on a. Il faut dire que la Nature m’a bien gâtée et pas seulement sur mon physique, comme tu peux le voir. Il faut dire que la Nature m’a bien gâtée et pas seulement sur mon physique, comme tu peux le voir.
- Ça, c’est ce qu’on va voir ! répliqua notre héros qui bondit sur le côté.
En plein milieu de son mouvement, il fit un geste du bras qui provoqua la chute d’une partie de la maison sur Vénus. Malgré le danger imminent, elle se contentait d’observer la scène avec un sourire narquois. Mais alors qu’Adrian pensait s’être échappé de sa prison, il se retrouva de nouveau dans sa position initiale.
- Tu n’entends donc pas ? demanda Venus en position de combat. Je vais devoir t’inculquer qui domine la danse ici ! Tu ne peux fuir. C’est un moment intime entre toi … ET MOI !
Les membres de la démone s’entourèrent de gants d’énergies noires, et le moment qui suivit, Adrien se retrouva téléporter juste devant elle. Elle déchaina toute sa force sur le beubarz sans retenue. Chacun de ses points avait la puissance d’un boulet de canon. Le monstre, qui souhaitait entendre les cris de douleurs de son adversaire, n’obtint aucune réaction. Frustrée, elle attrapa sa tête et l’enfonça violemment dans le sol. Puis tout revint à sa position initiale. Cependant, Adrian qui semblait intacte à l’extérieur, sentit une violente douleur lui parcourir la totalité du visage . Il se toucha la joue, puis rapporta ses conclusions à une démone toute ouïe :
- Tu peux faire disparaitre les blessures en apparence, mais à ce que je vois la douleur persiste, ainsi que les dégâts internes.
- C’est tout à fait ça, acquiesça Venus tout en faisant un signe de la tête. Ce serait dommage d’abimer définitivement un visage qui me fait craquer, tu ne crois pas ?
Puis sans crier gare, elle téléporta le beubarz face à elle. L’énergie de son bras droit prit une forme semblable à celle du visage d’un démon à cornes. Elle serra le poing puis s’exclama avec une pointe de sadisme dans la voix : :
SOUFFRES POUR MOI !
Elle s’avança et le frappa en pleine poitrine. L'apparition pénétra le torse d’Adrian, ce qui libéra ensuite une impressionnante quantité d’énergie qui le détruisit de l’intérieur. Il eut l’impression que sa cage thoracique se brisa en plusieurs morceaux. Le haut du corps du Beubarz était maintenant recouvert d’une marque noire. Elle lui caressa le torse langoureusement, puis remonta sa tête afin de savourer son visage marqué par la douleur. Cependant, contrairement à ce qu’attendait Venus, le beubarz affichait un sourire narquois. Il lui montra la droite d'un mouvement du crâne. Dans un premier temps suspicieuse, elle laissa sa curiosité l’emporter et tourna la tête. Elle vit avec effroi que l’une de ses marques avaient été détruite sans qu’elle s’en rendre compte. Elle marmonna alors qu’elle reculait lentement :
- Comment … Tu …
- C’est facile, riposta Adrian avec un calme olympien. J’ai profité de ton manque d’attention, pendant que tu te défoulais sur moi. A mon avis, Tu es bien trop arrogante.
De l’énergie entoura les deux combattants tandis que le sol se craquelait dans le cercle qu’avait dessiné Venus, mais aussi bien au-delà. D’un geste du bras du héros, le morceau de terre sur lequel ils se trouvaient s’éleva dans les airs, accompagnés de bien d’autres.

- Qu’est-ce que …
Démétrius était sorti de son bureau pour se rendre sur le port, afin de rejoindre ses hommes qui l’avaient averti d’un affrontement entre deux spéciaux. D’où il se tenait, le ciel était semblable à une mer parsemée d’ilots prêts à sombrer dans les abysses. Ce dernier courut vers sa voiture, grimpa dedans, puis fonça en direction de la maison de la Mairie.

- Je vois …
Venus avait les bras croisés, et l’excitation engendrée par la résistance d’Adrian prit des proportions démesurées. Tout son être lui criait de tout donner face à son adversaire. Elle sentait qu’elle faisait face au genre de personnes qu’elle avait toujours rêvé d’affronter, et pour créer une proximité, elle se permit une révélation :
- Tu es la première personne qui a réussi à se sortir vivant de ma technique.
- Ce n’était pas compliqué, rétorqua Adrian avec une pointe d’arrogance dans la voix. Je me demande comment d’autres n’ont pas pu le faire avant …
- Espèce d’humain vaniteux, grogna la démone qui se mordit la lèvre. Ne compte pas en réchapper ! Tu as eu de la chance !
Elle activa ses gants d’énergie et se rua vers le beubarz. Ce dernier fit voler plusieurs dizaines de roches dans sa direction, qu’elle esquiva sans problème. Elle atterrit juste devant le jeune spécial, et s’avança pour le frapper. Cependant, il la stoppa en plein dans son mouvement et la repoussa sur une autre plateforme, d’un simple geste de l’index. Elle enchaina plusieurs saltos arrières, ce qui créa un nuage de fumée dans son sillon. Elle se remit rapidement sur pieds, puis repartit à l’assaut, poings en avant. Adrien l’évita sans problème, et repoussa une nouvelle la démone qui percuta une roche qu’il avait placé au préalable. Elle s’en dégagea, fit un salto pour s'élever par-dessus son ennemi, et lui décocha une puissante droite dans le dos. Cependant, à sa grande surprise, Adrien bloqua l’attaque sans même la regarder. Il se retourna, lui fit un clin d’œil , puis une fois encore, il la propulsa comme un vulgaire bout de chiffon. Elle chuta violemment sur une plateforme voisine, ce qui ne lui permit pas d’amortir sa chute. Elle passa quelques secondes à se relever. Une fois remise debout, elle vit Adrien claquer des mains. Ceci fit bouger l'espace sur laquelle se trouvait la démone, qui gagna en hauteur . Le beubarz, avec un sourire moqueur, pointa son doigt au-dessus d’elle. Elle leva la tête, et se retrouva nez à nez avec une seconde plateforme qui tombait dangereusement dans sa direction. Elle ne put esquiver l’impact, et finit coincée entre les plaques de terre qui s’entrechoquèrent dans un fracas assourdissant. Alors qu’il pensait s’être débarrassé de Venus , un cri strident retentit, et les deux plateaux se brisèrent comme de simples petites pierres .
La démone avait déchainé son plein potentiel, et libéré sa forme démoniaque ; Elle était maintenant recouverte d’écailles et possédait des ailes semblables à celle d’un dragon. Sa peau était devenue noire et des runes blanches parcouraient la totalité de son corps, le tout accompagné de deux cornes noires sur son crâne.
Adrian, qui ne pouvait s’empêcher d’être ébahi face à quelque chose d’aussi beau, demanda :
- Mais … Vos transformations démoniaques ne sont pas censées s’orienter autour de vos pouvoirs ? C’est ce que j’ai lu dans un livre.
Venus se posa sur une des plateformes restantes et lui offrit la réponse qu’il attendait :
- Les livres ne disent pas tout. J’ai fait en sorte qu’elle pousse ma technique de combat à son paroxysme, puisque c’est le genre de chose que l’on utilise Lorsque l’on fait face à un être qui nous pousse dans nos derniers retranchements.
- Je vois, dit Adrian qui prit un air songeur. Juste pour info, je ne suis pas à prendre.
La démone donna un coup dans le vent afin de mettre un terme à la conversation. La pression générée par ce mouvement fut si forte qu’elle détruisit toutes les plateformes flottantes, et projeta Adrien en arrière. Dans un geste rapide mais contrôlé, il envoya tous les débris vers un terrain vague afin qu’ils n’aillent pas s’écraser sur les habitations .
Adrien parvint à stopper sa course et à se maintenir dans les airs. Le monstre déploya ses ailes et fonça en direction du beubarz qui flottait tant bien que mal. Adrien se défendit de la charge, mais la démone laissa au passage une profonde marque de griffure sur son ventre.
Le beubarz, en mauvaise posture, utilisa ses pouvoirs pour s’éloigner de la démone, mais cette dernière se lança immédiatement à ses trousses. S’en suivit une longue course-poursuite dans le ciel de Vannes, où Venus enchainait les tirs d’énergie pour abattre sa cible. Finalement, le jeu du chat et la souris se termina au-dessus d’un chantier abandonné situé près d’un immense trou. Venus, après avoir vu le lieu de leur ultime confrontation, commenta de manière cinglante :
- Un simple chantier ? Triste endroit pour un rendez-vous en amoureux !
- Tu peux me croire, répondit Adrien avant de se poser. C’est le meilleur pour quelqu’un de ton espèce

Aussitôt, une dizaine de poutres métalliques fusèrent vers la démone qui, par réflexe, tira plusieurs orbes d’énergies pour les détruire. En réponse, elle en généra une plus grande qu’il repoussa avec peine vers les cieux.
Malheureusement, cela permit à Venus de se faufiler près d’Adrian. Maintenant, il était à portée de ses poings dévastateurs. Il érigea une barrière défensive en prévision mais cela ne suffit pas. Venus chargea toute son énergie dans son direct du droit, qui était maintenant enveloppé d’une lumière rouge. Elle brisa la protection du beubarz sans effort, et frappa ce dernier en plein estomac, qui lâcha un cri de douleur. Il eut l’impression que le bras de son adversaire lui avait transpercé le corps. La violence de l’offensive était telle qu’elle détruisit la construction derrière eux, et le tout devint un imposant tas de pierre et de poussière.
Adrien vacilla, mais une fois encore, il alla contre les attentes de Venus. Il lui agrippa le poignet de toutes ses forces et s’écria :
- Merci ! Grâce à toi je vais pouvoir mettre fin à ce combat !
- TU DEVAIS ETRE MORT C’EST IMP …
Elle ne finit pas sa phrase. Adrien remit sa barrière, et la démone fut percutée de plein fouet par une vague de gravats. Cette dernière bougeait grâce à la télékinésie du spécial, qui l’avait amassé dans le dos du monstre. La masse d’objets la ballotta dans tous les sens, puis la plaqua contre le sol. Malgré sa force surhumaine, elle ne put se dégager de ce tas d’immondices qui exerçait une pression incroyable sur tout son être. Elle se trouvait quasiment enterrée dans la fosse près de l’immeuble. Au final, seule sa tête dépassait du tas d’ordures.
Adrien s’approcha du bord du trou, et Venus constata que malgré toutes ses attaques, il se portait bien. Depuis le début, il avait feint la douleur, la détresse ou même la panique. Il déclara, lui qui affichait un air supérieur :
- C’est triste … d’être l’auteur de sa propre chute.
- Tu crois vraiment que ces débris vont me retenir ? Hurla-t-elle, le regard fixé sur le visage de son bourreau. Tu ne peux pas nous séparer. Tu es à moi ! Tu dois m’appartenir ! Seul moi peut décider de ta mort.
- Oh il n’y pas que ces débris, rétorqua le beubarz qui leva les yeux vers les étoiles. J’avais autre chose en tête. Et de plus, je suis seul maitre de mon destin.
Elle fit de même, et devina dans le ciel l’orbe avec laquelle elle avait tenté de le tuer quelques instants plus tôt. Elle était immobile et sur le point d’exploser. C’est là qu’elle comprit. Mais au lieu d’implorer le beubarz ou même de fuir pour sa vie, elle affichait un sourire ainsi qu’un regard lascif en direction de notre héros. Elle extirpa son bras et alors qu’elle le tendit vers lui, elle lui confessa :
- Tu es l’homme qu’il me fallait ! Tu es celui que j’ai tant cherché … Tu ne peux pas nous faire ça ?
Adrian, qui affichait une expression de dégout, retorqua :
- Je préfère encore quand on me supplie.
Elle se mit à hurler, se débattre, lutter de toutes ses forces, mais elle ne parvint pas à s’échapper de sa prison.
Elle regarda une dernière fois son adversaire, afin d’imprimer le visage de celui qui l'avait envoyé dans l’autre-monde. Puis elle disparut dans l’explosion qui suivit. Lorsqu’elle se dissipa, la seule chose qui restait de Venus était une corne qui fut très recouvert par la poussière.
Adrian quant à lui , après avoir jeté un coup d’œil par-dessus son épaule, marmonna avec un livre dans sa main gauche :
- Bon … j’ai le temps de lire une ou deux pages avant de les rejoindre.
Puis une fois ceci dit, il quitta les lieux et poursuivit la lecture de l’ouvrage qu’il avait commencé un peu plus tôt dans la soirée.

- Ohoh ! s’exclama Maunet qui faisait la moue. On dirait que le petit humain s'est décidé à se battre !
Max marcha vers Maunet, puis colla quasiment son visage au sien :
- Je l’admets ! Tu mérites une plus grande considération de ma part ! concéda-t-il alors qu’il remontait ses manches.
- Cet air sérieux, ce personnage. Tu joues un rôle ! affirma le démon qui posa son index sur la poitrine du rouquin. Tu n’es pas comme ça ! TU AS PEUR ! Tu es tout tremblant. Je sens la peur en toi.
- Tu parais drôlement sur pour quelqu’un qui vient à peine de me rencontrer, rétorqua Max avec un léger sourire en coin. On va voir si tu as raison ! C’est l’excitation ainsi que l’envie de t’apprendre les bonnes manières qui me rendent ainsi !
L’aura qui entourait Max pénétra sa peau, pour ensuite infiltrer pénétrer ses veines et se répandre dans tout son corps. Ses muscles gonflèrent, jusqu’à doubler de volume. Cela surprit le démon qui fit un pas en arrière. Max ne se priva pas pour se moquer de l’hésitation soudaine de son opposant :
- Bah alors ? On a peur d’un pauvre humain qui fait de la gonflette ? On a plus envie de vengeance ? Peut-être que … Tu n’es pas capable de venger ta sœur.
Piqué à vif, Le monstre laissa les paroles de côté, et décida de faire parler le sang. Il décocha une droite surpuissante qui heurta la joue du rouquin. Max ne vacilla pas et le dévisageait toujours, malgré la main qui s’enfonçait dans sa joue. Le beubarz balaya le bras de son adversaire avec un coup de coude, puis riposta avec un direct dans la mâchoire. Le démon tituba quelques instants, il manqua de trébucher mais il parvint à se rattraper de justesse. De sang coulait de sa bouche, du fait qu’il s’était mordu la lèvre à cause de l’impact. Un flottement suivit, les deux combattants se regardaient froidement sans rien un mot.
La seule chose qu’il voyait face à lui était le meurtrier de sa sœur, et qu’importe sa puissance, il allait tuer cet humain qui avait osé détruire sa famille.
Maunet poussa un hurlement de colère, et se rua sur Max qui se tint prêt. Leurs poings s’entrechoquèrent une fois, deux fois, trois fois, puis à la chaine pour donner lieu à un échange des plus virulents. Les coups allaient si vite qu’ils fendaient l’air et créaient des sifflements à chaque mouvement. Les heurts des attaques généraient des étincelles semblables à celles d’armes à feu. Leurs poings se percutèrent une dernière fois, ce qui créa une onde de choc autour d’eux.

Les deux combattants restèrent immobiles après cet ultime échange, puis Maunet finit par s’effondrer. Il était allongé, la tête face contre terre, avec un énorme trou dans la poitrine. Max essuya le sang sur sa paumette puis souffla, non sans lorgner vers le cadavre de son ennemi :
- Désolé pour ta sœur. J’aurais aimé que ça se passe autrement. Vraiment.
Son corps reprit petit à petit son apparence normale, ce qui effaça toute trace du combat précédent. Après avoir vérifié son téléphone, il rejoignit la maison qui se trouvait à quelques mètres de là.

- FAUT QUE TU T’ARRÊTES !!! s’écria Sandra après avoir arraché les cheveux de Kevin. ELLE A SAUTÉ DE LA VOITURE !!!
- Très joli saut d’ailleurs, commenta une Gaby admirative face à une photo qu’elle avait prise de cet évènement.
Kevin, qui maintenait avec peine le contrôle de son véhicule à cause du comportement de ses passagères, frappa sur son volant pour calmer l’assemblée. Une fois les esprits apaisés, il répondit :
- On m’a dit de vous éloigner le plus possible alors je m’exécute !
- Mais elle n’est pas dans l'automobile ! s’exclama Sandra qui repartit de plus belle !
Mais le beubarz n’écouta pas. Afin de les mettre en sécurité comme prévu, ils s’étaient engagés dans la rue qui menait tout droit à la planque destinée aux filles. Ils passèrent à côté de nombreuses voitures de police qui se rendaient sur le lieu des affrontements. Mais pendant qu’ils dépassaient un feu tricolore, un objet non identifié s’écrasa juste devant eux. Cela les obligea à dévier de l’itinéraire en urgence, car ils craignaient d’être à nouveau attaqué.
Alors qu’ils s’éloignaient, Sandra, qui regardait à travers la vitre, ordonna au conducteur :
- Arrête-toi !!!
- Je viens de te dire que …
- C’est un de tes potes !
Kevin se tut et gara la voiture sur le bas-côté. Pendant qu’il sortit du véhicule, il somma les filles de rester à l’intérieur, que c’était mieux pour leur sécurité. Il marcha lentement vers le point d’impact. De la sueur coulait le long de son front, et sa main droite était toute tremblante face à l’éventualité d’un combat. Une fois à portée du cratère, il ramassa un caillou et le jeta dedans. Un grognement suivit, et il vit Vincent en remonter le premier. Thomas, qui utilisa son ami pour sortir du gouffre, lui emboita le pas. Kévin, étonné de les trouver en ces lieux, exprima aussitôt son mécontentement :
- Mais qu’est-ce que vous faites là ? Je croyais que vous deviez les retenir !!
Vincent remarqua la présence de Kevin, et lui rétorqua sur ton agressif :
- Mais tu penses qu’on fait quoi ? Et qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu devrais déjà être en sécurité dans la planque !
- J’ai été retardé, expliqua le beubarz non sans se passer la main dans le cou à cause du stress. Mais j’étais en route pour amener les deux filles dans la cachette
- Deux ? questionna Vincent. Dans mes souvenirs, il me semblait qu’elles étaient trois.
- Oui à ce propos, répondit-il tout en prenant un air gêné. Alors il s’avère que Romain a dû sauter de la voiture pour ralentir des poursuivants, et … elle l’a suivi.
- QUOI ?! Cria Vincent qui fit un bond sur place. MAIS TU ÉTAIS SUPPOSÉ LA MENER EN LIEU SÛR !!!! NE PAS L’ABANDONNER SUR PLACE !!
- Mais je n’y peux rien si elle n’en fait qu’à sa tête ! justifia Kevin pour dédramatiser la situation. Puis elle ne risque rien, elle se trouve avec Rom.
- MAIS CE N’EST PAS CA LE PROBLÈME !!! aboya Vincent dont les postillons se multiplient sur le visage de Kevin. TU FAIS TOUJOURS A MOITIE CE QU’ON TE DIT !!!
- Les gars, marmonna Thomas tout en tapant sur le bras de son partenaire
- Pas maintenant Thomas, répliqua Vincent qui décala sa main avec délicatesse. J'essaye d'expliquer quelque chose à notre cher compagnon. ESPÈCE D’ANDOUILLE !!
- La voiture vient de se faire voler par les deux démons.
- Quoi ? Reprirent Kevin et Vincent en chœur tout en lorgnant vers l’endroit où Kevin s’était garé.
Ils la voyaient s’éloigner, avec Gaby et Sandra appuyées contre la vitre arrière . L’expression paniquée sur leur visage voulait tout dire. Vincent tourna la tête vers Kevin, puis se jeta sur ce dernier pour tenter de l’étrangler. Alors que Vincent couvrait d’insultes et de menaces, Thomas quant à lui se lança à la poursuite du véhicule aussi vite qu’il pouvait, c’est à dire aussi rapidement qu’un escargot.
- Ça ne sert à rien de crier, expliqua froidement Mona. Ils ne pourront plus rien pour vous.
- N’y voyez rien de personnel, ajouta Augustus qui tenait le volant. Ce sont les ordres.
Terrorisés, elles ne répondirent pas et s’enfoncèrent sur la banquette arrière, collées l’une à l’autre. Mona fit un sourire, puis posa ses pieds sur la plage avant. Mais elle fut vite interrompue dans sa relaxation par son compagnon :
- Je crois que finalement nous ne sommes pas sortis d’affaire.
- Quoi encore ! s’exclama Mona, agacée de voir des trouble-fêtes gêner leur mission.
C’est à ce moment qu’elle aperçut devant eux une silhouette féminine masquée. Elle était vêtue comme durant l’ère victorienne et dans son dos tronait une énorme faux digne de celle de la mort. Agacée, Mona grogna un ordre Augustus :
- Mais c’est quoi cette ville de timbrées … ÉCRASE-LA !!
- Très bien ! acquiesça Augustus qui écrasa la pédale d’accélération. Ça va secouer.
Rapidement, la voiture atteignit une vitesse bien au-dessus des normes autorisées et fonçait à toute allure vers l’inconnue qui ne semblait pas vouloir se déporter. Mona riait frénétiquement tandis que les filles se cachaient les yeux afin de ne pas voir l’impact. Cependant il n’eut pas lieu. La silhouette se baissa, puis disparut dans une espèce de nuage noir, qui fut traversé par le véhicule. Une fois la voiture passée, la brume reprit forme humaine. Les deux démons, pris au dépourvu, constatèrent après vérification que non seulement ils n’avaient pas percuté l’inconnue, mais que de plus cette dernière avait aussi emporté leurs prisonnières. Augustus fit une tête à queue, afin de retourner l'automobile pour faire face à leur nouvelle adversaire. L’inconnue fit un sourire aux filles et tenta de les rassurer :
- On s’occupe de tout maintenant.
- On ? bafouilla Sandra avec une voix hésitante.
C’est là qu’elle vit postés sur les toits des immeubles adjacents quatre autres personnes, vêtue de manière similaire à leur collègue, mais avec des nuances, des masques et des couleurs différentes. L’inconnue fit demi-tour et décrocha la faux accrochée dans son dos. Mona qui grinçait des dents déclara :
- J’en peux plus de ces gens qui se mettent en travers de notre route … Je les veux morts Augustus.
- Je … ATTENTION ! s’écria le démon qui éjecta sa partenaire hors de l’automobile.
L’héroïne masquée fit tournoyer son arme dans les airs puis planta son extrémité dans le sol. Ceci créa une onde blanche qui fonça sur la voiture, la coupa en deux, et tout ceci se termina dans une explosion du véhicule.
Sandra, qui assistait à tout ceci avec des yeux écarquillés, laissa échapper dans un long soupir :
- Mais c’est quoi cette ville de fous ?
Cependant ceci n’avait pas été suffisant pour tuer les démons qui se rassemblèrent devant les restes en flammes de l'automobile. Mona, qui ne masquait plus ses envies de meurtre, questionna son adversaire sur son identité :
- Je peux connaitre le nom de celle qui va périr de ma main ?
L’inconnue, rejointe par ses partenaires, ricana puis répondit sur un ton solennel :
- Qui je suis ? Nous sommes les protecteurs de cette ville, ainsi que de ses habitants. Nous pouvons-nous appeler les Gardiennes.
- C'est d'un ridicule, souffla Mona après avoir attrapé Augustus par l’épaule. Et bien mes chères gardiennes, préparez-vous à affronter la mort en personne.
Augustus poussa un hurlement, se tordit de douleurs, puis se transforma en un slime noir qui s’enroula tout autour de Mona. La métamorphose, qui ne dura que quelques instants, empêcha les héroïnes masquées d’intervenir pour la stopper. Une fois cette dernière complétée, elle révéla une gigantesque armure démoniaque vêtue d’une cape de feu, et équipée d’une bardiche entourée de flammes ténébreuses. Elle releva la visière de son masque, ce qui dévoila le visage de Mona. Inhibé par sa toute-puissance, elle s’écria :
- GOUTEZ À LA PUISSANCE DU DÉMON LE PLUS FORT DES ARTISTES MAUDITS !!!!
Elle se mit à courir vers les héroïnes qui se tinrent prêtes à se battre, chacun de ses pas faisant trembler la terre.

Max de son côté s’était rendu à la maison de la mairie, ou de moins ce qu’il en restait, pour voir si certains de ses compagnons s’y trouvaient encore. Une fois arrivée sur les lieux, dont une bonne partie avait été endommagée par les différents combats, Il fouilla chacune des pièces, sans trouver trace de ses amis. Il arrêta ses recherches quand il sentit une puissance qui dépassait de loin celle du monstre qu’il avait affronté. Il entreprit sans plus attendre la quête de cette puissance, imaginant qu’il s’agissait du cerveau derrière cette opération.

Le Baron, qui s’était isolé sur une petite colline, peignait la ville de Vannes. Alors qu’il appliquait les ultimes détails à son œuvre, il avoua sans quitter les yeux de sa toile :
- Vous en avez mis du temps, je commençais à m’impatienter !
Derrière lui se tenaient Adrien et Yann en position de combat. Il se leva de son siège, posa son pinceau, et dit tout en s’éclaircissant la gorge :
- Montrez-moi la puissance de ceux qui ont battu mes sous-fifres ! Transformez ce moment en quelque chose que je puisse garder pour toujours.
Adrien et Yann se jetèrent un bref coup d’œil, puis le sabreur, armé de son katana, se rua vers le démon tandis qu’Adrien déploya une barrière pour le défendre. D’un simple geste du doigt, Pikasau fit disparaitre la protection, puis de son autre main, il créa une explosion d’énergie démoniaque frappa non seulment Yann, mais aussi Adrien, ce qui mit les beubarz quasiment KO. Le blondinet essaya de se relever, mais le démon l’en empêcha en posant son pied sur son crâne tout en déclarant :
- C’est déjà fin ?
Yann ne répondit rien, il était encore en train de récupérer de l’offensive surpuissante du démon. Le baron soupira, puis généra une seconde déflagration qui percuta le beubarz et détruisit tout autour de lui. La seule chose qui surplombait le bruit assourdissant de l’attaque était le cri de désespoir d’Adrien.

Fin de la partie 5

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