Il n’a pas pris la porte, il n’a pas fait le mur, il ne s’est pas sauvé, il n’est simplement plus.

On croit toujours à l’invisible, cette force absente qui donne espoir.
On y pense pas, ça fait trop mal, on préfère croire sans désespoir.
Faire l’autruche, quelle belle astuce, fantasme absurde, ouvre les yeux.
Affronte l’horreur du changement, l’absence arrive accueille-le.

Hier encore il rigolait, serrait ma main et m’embrassait,
Parler, blaguer, pour raconter, sa vie, son œuvre, tout son passé.
Réalité à surmonter, trouver la force et avancer.
Pleurer, crier et s’effondrer, finalement rien n’y ferait.

Une chose est sûre on me l’a dit.
Il faut s’y faire petite fille.
Sa vie s’est enfuit
Pépé est parti.

Ton âme sœur, cette mamie,
80 ans tu l’as aimée,
Et aujourd’hui même endeuillée,
Elle continue, elle vous chérit.

Allez dis-moi, est-ce que c’est vrai ?
Reviens nous vite, tu nous manques tant.
Laisse-moi gamine croire au vivant,
Ne m’explique pas ce qu’est la mort.

Evidemment c’est égoïste,
Tu avais mal et tu souffrais.
Rester ainsi n’est pas sensé
Malgré ta force rien n’y résiste.

Croire en l’après, je voudrais bien, mais je t’ai vu, tu étais froid.
Comment penser que ton corps nu, n’abritait plus ton âme digne.
Passage ici empreint de vie, que t’arrive t’il dans cet effroi.
Est ce bien vrai que tu nous vois, si tu m’entends fais moi un signe.

Si je te laisse enfin partir, je ne veux pas tout oublier.
Comment garder dans ma mémoire, toutes les traces de tes histoires.
Le temps qui passe nous joue des tours, j’ai peur je crois de dérailler.
Je veux un jour te retrouver, une heure ou deux, laissez moi croire.

Vas mon pépé
vas t’en en paix
On t’a aimé
Ca a jamais.

Ingrid R.