Chapitre 14 : Explications

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Anselm regarde Allan amusé.

- Ben oui, tu crois quoi ? Mais d'où viens-tu au juste pour ne pas savoir ça ?

Allan ouvre la bouche pour répondre à l'homme, quand celui-ci le coupe.

- Non ! Attends, ce serait déplacer de te questionner avant le roi. Garde ça pour tout à l'heure.

Allan acquiesce. le soldat se relève et tape dans ses mains en rigolant.

- Bon, ben avant de voir le roi on va laver un peu tout ça ! Tu pues mon ami, une infection !

Allan baisse les yeux, gênés et rouge de honte.

- En même temps votre cellule est dégueulasse.

Anselm s'esclaffe de rire.

- T'as du répondant, toi. J'aime ça ! Mais je ne peux que te donner raison, cette cellule est dégoûtante c'est vrai.

Il se retourne ensuite vers le second soldat, plus sérieux.

- Almerick. Amène le à l'étage des domestiques, qu'il se lave et préviens les femmes, qu'elles s'occupent de lui.

Allan rougit et écarquille les yeux, avant de déglutir.

- Les...femmes...?

Anselm lui fait un clin d'oeil avant de lui parler plus sensiblement.

- Si Almerick t'embête, ou qui que ce soit d'autre, tu me préviens. Je m'en changerai personnellement. C'est compris Almerick ?

Le petit homme se remet au garde à vous.

- Ou...Oui chef !

Après cela, le chevalier fait un signe de main amical à Allan et se retourne, avant de partir en direction de l'extérieur.

- A tout à l'heure, Allan. Amène le dans la grande salle à midi Almerick !

Le soldat, choqué, s'indigne.

- Mais chef...C'est dans moins d'une heure !

Le chevalier se retourne, le regard noir.

- Alors bouge toi, au lieu de contester.

Le suivant, intimidé, se contente d'acquiescer à nouveau, ce qui amuse Allan, irritant le soldat. Une fois Anselm partit, il regarde le garçon, le regard plein de haine.

- Sale merdeux, ça t'amuse ?

Allan le regarde en souriant.

- Tatata Almerick, t'as entendu ton chef ? Si tu m'embête, il s'en chargera personnellement !

Le soldat manquant d'exploser, prend autant qu'il peut sur lui, avant de tourner le dos à Allan, partant en direction des escaliers.

- Tch ! Suis-moi. Je vais t'emmener voir les servantes.

Le jeune homme suit Almerick jusqu'à l'étage. Arrivé en haut des escaliers, l'ambiance est totalement différente et la décoration aussi. De grand tapis rouges parcourent le sol, brodés et cousus à la main. De grandes fenêtres en verre, ouvertes, laissent rentrer une odeur de fleur, qui embaume le couloir où Allan se trouve. Il regarde Almerick, étonné.

- Les cachots sont sous le château ?

Le soldat approuve d'un bref signe de la tête.

- Hm.

Les murs sont couverts d'une tapisserie dorée et le plafond orné de gravures en pierre, représentants des chevaliers, montant des dragons. Allan, émerveillé, repose des questions à Almerick, qui a réussit à se calmer.

- Hé, m'sieur, il a quel âge le château ? Et pourquoi représentez-vous des dragons ? Et pourquoi il y a des chevaliers dessus ?

Le soldat se retourne en soupirant vers Allan.

- T'es un bavard toi. Le château date de la seconde ère, c'est les ancêtres du roi qui l'ont fait construire. Il doit avoir dans les huit mille ans. On représente des dragons parce qu'ils sont l'emblème de la maison du roi. Quant à savoir pourquoi des chevaliers les montent...Ben...On dit qu'à l'époque, les chevaliers étaient capables de monter des dragons. Mais c'est qu'une vieille légende. Satisfait ?

Allan écarquille les yeux. Une lueur dans son regard apparaît, faisant presque peur à Almerick.

- Hé. Qu'est ce qu'il y a ? J'ai dis quoi encore ?

Allan s'approche de lui.

- Les dragons existent !?

Almerick recule, choqué, avant de rire, pour la première fois, laissant apparaître ses dents jaunes.

- Mouahahaha ! Il me demande si les dragons existent ! Tu vis dans quel monde au juste pour pas savoir ça petit génie ? Les cracheurs de feu sont parmi les pires saloperies qui existent, ils peuvent te rôtir vivant en moins d'une seconde.

Allan écoute l'homme attentivement, comme un enfant écoute des légendes. Soudain, il se souvient de la forêt et dévisage Almerick plus sérieusement.

- M'sieur, avant d'arriver ici, j'étais dans la forêt en hauteur, de l'autre côté de la plaine et...

L'homme le coupe.

- Quoi !? T'étais dans la forêt du Bergesir !? Comment t'as fais pour en sortir vivant gamin ?

Allan, interloqué par les propos du soldat.

- De Bergesir ? Qu'est-ce-que c'est ?

Le soldat commence à trembler.

- Bergesir est...C'est le nom de la créature qui vît dans la forêt. Les personnes qui l'ont vu sont toutes mortes... Personne ne sait à quoi il ressemble. Même mon frère...Il...

Allan regarde l'homme avec compassion.

- Je suis désolé monsieur... Moi je l'ai vu.

L'homme attrape Allan par les épaules.

- Quoi !? A quoi il ressemble ce fumier !?

Allan, désemparé, recule un peu.

- Non, pardon. Je ne l'ai pas vu entièrement, j'ai juste vu sa patte, elle était velue et...des marques, des cicatrices partout. Sa patte à elle seule devait mesurée au moins deux mètres de long. Il a tué un lapin-garou en moins de deux.

Almerick, plein de tristesse et de colère, reste perplexe.

- Des lapins-garous ? Tu parles des lièvres de Brumswick ? Quelles saloperies ces trucs. Si tu fais pas gaffe, ils te tueront en deux secondes.

Soudain, alors que la discussion bat son plein, la porte à côté d'eux s'ouvre et une femme en tenue de servante apparaît.

- Almerick ! Tu devais l'amener le plus vite possible et tu es encore en train de parler ! Son audience avec le roi est dans moins de vingt minutes !

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