1868-1945 Jidai no owari 時代の終わり
L’année 1868 marqua la fin d’une ère dans l’Orijinaruwārudo: Tokugawa Yoshinobu abdiquait, emportant avec lui les vestiges du shogunat. La guerre civile du Bōshin scella ce crépuscule, annonçant l’aurore d’une ère nouvelle : celle de Meiji. Le temps des samouraïs s’achevait. Du moins… dans le monde des vivants.
Pour nous, ce fut la fin d’un cycle long de deux siècles — deux siècles de luttes silencieuses contre le Néant, de batailles ignorées par l’Histoire. Deux siècles à ériger, pierre après pierre, un bastion de lumière et de sérénité : le Konfuruento. Nous étions devenus une force inébranlable. Chaque unité, chaque général, chaque flux d’éther parfaitement orchestré. La cloche du sanctuaire, désormais, résonnait au moindre frémissement de l’Arbre ou à l’approche d’une faille.
Ce sanctuaire que j’avais fondé aux côtés d’Amaterasu n’était plus le même. Il avait grandi, mûri, nourri par les cœurs de ceux qui l’habitaient. Les îles voisines, jadis sauvages, resplendissaient à présent de vie. Asuka et moi regardions l’archipel vivre, bercé par les vents et les souffles de l’éther. Une ère de paix… mais brève.
Car l’Orijinaruwārudo sombra dans les ténèbres les plus profondes de son Histoire. Vous savez ce qui s’est passé entre 1914 et 1945. Deux guerres, deux cataclysmes… et un champ ouvert pour le Néant.
En 1942, plein cœur de la guerre, Les kamis eux-mêmes descendirent au Konfuruento, troublés, silencieux. Ils priaient l’Arbre, déposant offrandes et espoirs au pied de ses racines. Le clan, de son côté, restait en alerte. Et nous ne fûmes pas déçus. Car les conflits des humains attiraient les pires Kokū no ikimono.
Tandis que mes généraux préparaient leurs troupes et que Ryu et son unité scrutaient les ruines du Japon, je passais mes journées en méditation auprès de l’Arbre et je fis une promesse : que jamais le Néant ne gagne. Et ce fut alors… que le miracle se produisit.
L’Arbre, entendant mes paroles, s’illumina d’un blanc immaculé. Son tintement, plus pur que jamais, résonnait dans tout le Konfuruento, apaisant les cœurs et éveillant les esprits. Une pluie de sphères lumineuses, semblables à des lucioles célestes, s’abattit sur l’archipel, bénissant chaque île, chaque âme.
Sous nos regards, l’Arbre grandissait. Lentement, majestueusement. Ses racines engloutissaient le sol sacré, son tronc s’élevait au-delà des toits du sanctuaire, et ses branches étendaient leur étreinte protectrice sur tout l’archipel.
Dans la précipitation, j’ordonnai de sonner l’alerte. Les bâtiments cédaient sous la poussée divine, contraints de se plier à la volonté de l’Arbre. Tous furent rassemblés au village, regardant avec stupeur cette métamorphose sacrée.
Lorsqu’il atteignit une taille céleste, l’Arbre s’arrêta, figé dans une forme d’éternité. Et soudain, une voix… Une douce voix, féminine, résonna dans nos esprits. Elle ne venait ni du ciel, ni de la terre, mais de partout à la fois. L’Arbre parlait.
Il se disait conscient, éveillé depuis toujours mais resté silencieux, observant chaque pas que nous avions accompli. Il avait ressenti nos prières, nos espoirs, nos douleurs — et surtout celles d’Asuka, qui venait souvent, seule, se confier à lui.
Ce que nous avions semé par nos actes, nos sacrifices, avait libéré sa puissance scellée depuis des siècles. Et de cette écorce sacrée, une silhouette se forma. Une jeune femme aux longs cheveux blancs comme neige, aux yeux aussi bleus que l’éther, apparut lentement devant nous. Elle portait un kimono immaculé, et ses pas faisaient fleurir le sol sous elle. Sa présence n’était pas celle d’une simple divinité — elle était la sève du Konfuruento. D’une voix douce et claire, elle se présenta :
« Je suis Gōryū no Megami… la Déesse du Konfuruento. »
Afin de nous remercier, Megami refaçonna toute l’île du sanctuaire et reconstruisit le sanctuaire principal grâce à ses pouvoirs. Grâce à sa nouvelle forme, elle était désormais capable de ressentir bien plus clairement les passages des créatures dans l’Orijinaruwārudo.
Elle nous assura qu’elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour nous aider dans la lutte à venir et pour ce faire, Megami nous offrit à tous les membres du clan une bénédiction, décuplant nos forces et nos capacités. Selon elle, des entités bien plus puissantes encore que celles que nous avions affrontées jusque-là étaient en route.
Enfin, elle nous accorda à Asuka, Yume, Ime et moi une nouvelle affinité d’Éther et son glyphe qui lui était lié: celui des Flux. Une essence unique, née de l’harmonie entre lumière et ombre, entre esprit et matière. Grâce à lui, nos pouvoirs prirent une nouvelle ampleur, nous permettant d’invoquer nos techniques avec une fluidité inégalée, m’élevant au même niveau que les kamis fondateurs eux-mêmes.
Ryu arriva peu après, accompagné des généraux. Il nous informa qu’une faille venait d’apparaître en plein cœur de la préfecture d’Hokkaidō. Le clan tout entier fut immédiatement mobilisé pour cette bataille cruciale, sur fond de guerre mondiale.
Asuka demanda à Megami de rester sur l’archipel, en compagnie des autres kamis et des prêtresses, afin de protéger le Konfuruento. De notre côté, nous empruntâmes le Grand Torii et partîmes ensemble pour Hokkaidō.
Dès notre arrivée, nous découvrîmes une scène d’horreur, baignée dans la lumière d’une lune rouge sang. Les soldats japonais et américains combattaient désespérément une marée de Kokū no ikimono. U~ōkā, Heishi, Ryoshu, Doragon, Akumas… tous étaient là. Et au milieu de ce carnage, postée devant la faille, se dressait une créature que je n’avais encore jamais vue. Je la désignai comme de type Hannya (en référence au Démon du même nom).
Elle mesurait près de trois mètres de haut, arborait l’armure brisée d’un ancien samouraï, et ses cornes étaient torsadées comme celles d’un démon. Ce n’était pas sa taille qui impressionnait, mais sa puissance. Une pression spirituelle suffocante émanait de lui, écrasant jusqu’à l’air lui-même. Il surpassait en force les Akumas que nous avions connus.
En l’apercevant, je sentis la main d’Asuka glisser dans la mienne. Je la serrai doucement, et en silence, comprenant que nous allions affronter ce jour-là notre pire cauchemar.
La tension était à son comble. Entre les assauts des bombardiers, les tirs lointains et les hurlements des Kokū no ikimono, nous
savions tous que cette bataille serait la plus difficile de toutes. Je me retournai, pris une grande inspiration, et m’adressai à nos troupes. Ma voix s’éleva dans le tumulte, portée par la gravité du moment.
Je leur dis que cette bataille serait la plus mémorable de notre Histoire. Que chacun d’eux avait été entraîné pour ce jour précis. Et qu’ensemble, nous viendrions à bout des créatures, pour pouvoir un jour rentrer chez nous, la tête haute, et conter nos exploits à nos proches.
Je donnai alors mes ordres :
— Tomoe et Ryu devaient prendre d’assaut les U~ōkā et les Heishi.
— Kensei s’occuperait des Ryoshu et des Doragon, avec l’appui de Makoto, chargée d’assurer un soutien constant grâce à ses attaques d’Éther, ses soins et ses barrières protectrices.
— Quant aux Akumas, Asuka, Yume et Ime en prendraient la responsabilité.
— Pour l’Hannya... je m’en chargerais personnellement.
Avant de donner le signal aux troupes, Asuka pris mon demi masque et me l’ôta quelques instants et sans un mot, elle m’embrassa. Ses mains tremblaient légèrement en serrant mes bras, craignant que je ne revienne pas du combat, des larmes coulaient le long de ses joues, je la serrai fort contre moi et, mutuellement, nous nous sommes promis de rester en vie.
Tomoe, avec son éternel sourire intrépide, lança d’une voix claire :
« Il était temps que ça arrive ! »
Et, sans attendre davantage, elle donna le signal d’assaut.
Les soldats jaillirent d’un seul homme, hurlant à pleins poumons, courant autour nous tandis que nous restions là, encore enlacés, avec nos petites jumelles entre nous.
Avant de rejoindre le champ de bataille, nous prîmes Yume et Ime dans nos bras. Je leur demandai de faire attention à elles et de bien écouter leur maman. Elles me regardèrent droit dans les yeux et me demandèrent, elles aussi, de gagner ce combat.
Je revêtis mon armure et ensemble, Asuka, Yume, Ime et moi, nous nous jetâmes au cœur de la mêlée. Nos mouvements étaient d’une précision chirurgicale, frayant un chemin dans la horde des Kokū no ikimono, nos armes et nos incantations d’Éther fusionnant dans une danse de lumière et d’ombres entre les bombes qui tombaient du ciel. Jamais dans l’histoire du clan une telle symbiose n’avait été atteinte.
Japonais et Américains, sidérés, observaient ce ballet de destruction où les créatures étaient projetées dans les airs, éclatant sous une pluie de sang, alors que nous progressions sans relâche jusqu’à atteindre la ligne des premiers Akumas.
Asuka était en mode éveil, tout comme les jumelles, déployant leurs pouvoirs respectifs. Elles terrassaient les ennemis sans la moindre difficulté, esquivant les balles comme des pétales de cerisier portés par le vent, parvenant même à renvoyer les bombes directement sur les Akumas. Je n’avais pas à m’inquiéter pour elles.
À mi-parcours, nous nous séparâmes. Je marchais droit vers la faille, ma lame serrée dans ma main, tranchant d’un coup sec chaque Créature osant m’attaquer. Mon corps s’enveloppait de flammes noires qui dansaient autour de moi.
Enfin, je me retrouvai face à l’Hannya. Il applaudit lentement, me félicitant de ma ténacité à être arrivé jusque-là. Restant à bonne distance, je lui demandai qui il était vraiment. Il me répondit d’une voix grave qu’il était né du Néant Pur, un condensé de tous les péchés de l’Homme, la forme ultime du Néant, le sommet de la hiérarchie.
Il dégaina une lame semblable à la mienne. Je pris ma posture : le duel final de cette guerre allait commencer.
Autour de nous, le vacarme des coups de feu, des explosions et des épées s’effaça pour laisser place à un silence lourd, seulement troublé par le bruit de la pluie.
Le temps sembla ralentir.
Je pris une profonde inspiration, attendant le premier assaut. Soudain, le silence fut brisé par le sifflement aigu de la lame de l’Hannya, immédiatement suivi du choc brutal
(insérer visuel montrant la jambe et la lame de Ryoshi, et devant lui l’Hannya et la faille)
contre la mienne, créant une onde de choc qui résonna dans l’air. Le combat s’engagea alors, incessant, chacun cherchant la moindre brèche chez l’autre. Nous fendions les gouttes de pluie à une vitesse fulgurante, créant autour de nous un dôme protecteur. J’entendis l’Hannya s’esclaffer, admiratif :
« Tu es à la hauteur de ta réputation. »
Au moment où je trouvai enfin une ouverture, mon ennemi recula habilement et me porta un coup violent qui détruisit mon casque et trancha mon avant-bras droit, me faisant laisser tomber ma lame au sol.
Il me dit alors, d’un ton assuré, que peu importaient tous les efforts que je pourrais déployer, jamais je ne pourrais le vaincre, car il était tout simplement supérieur à moi.
Autour de nous, le tumulte des combats s’éteignait peu à peu, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que lui et moi : la dernière ligne droite.
Me tenant le bras amputé, j’entendis au loin une voix familière — Asuka, épuisée et horrifiée, criant mon nom avec force. Puis vinrent les voix de Yume et Ime, qui faisaient de même. Tomoe se joignit à elles depuis l’autre côté du champ de bataille, m’encourageant à tenir bon. Ryu, Makoto, Kensei, et tout le clan ainsi que les soldats des deux armées s’unirent en un chœur d’encouragements.
Je vis l’étonnement traverser le visage de l’Hannya. Je lui répondis en souriant que, malgré sa puissance, il n’aurait jamais celle de mon clan, ni celle de ma famille.
Sous le regard d’Asuka, de mes filles et des miens, sans dire le moindre mot, je lançai une incantation ultime, fusionnant l’Ether des Ombres, de la Lumière et des Flux. Je créai ainsi l’Ether de l’Infini.
Les flux de l’Infini m’entouraient. Je saisis ma lame de la main gauche, qui se transforma instantanément en une arme d’Ether pur, grandissant en taille tandis que les marques de flux s’intensifiaient sur mon corps.
Pris de rage, l’Hannya reprit ses assauts, mais quelque chose avait changé. Sous l’influence de l’Ether de l’Infini, mon corps réagissait avec une rapidité décuplée. J’anticipais ses mouvements avec une aisance nouvelle, et chaque coup que je portais déclenchait un éclair blanc. Je sentais qu’il perdait peu à peu le contrôle ; à mesure qu’il tentait de m’attaquer, ses gestes devenaient moins précis.
Dans un dernier appel déchirant, Asuka hurla mon nom à pleins poumons. Mes yeux s’illuminèrent d’un éclat blanc pur.
L’Hannya tenta de me porter un coup, mais je le bloquai d’une main ferme et, d’un geste sec, je tranchai la créature en deux. Une bourrasque gigantesque balaya les lieux, arrêtant la pluie durant quelques secondes.
Avant de disparaître, il murmura qu’il ne pouvait tout simplement pas perdre, tout en me fixant.
Son corps se désintégra, ne laissant derrière lui qu’une faille béante. Sous le regard fier de mon clan, je levai ma lame et, d’un geste précis, tranchai la faille, provoquant une explosion colossale qui balaya tout derrière elle.
Peu à peu, les premiers rayons du soleil percèrent enfin l’horizon. Je repris mon apparence humaine, laissant les flux d’Ether s’évaporer de mon corps. Le combat était bel et bien terminé.
Je tombai au sol, vidé, épuisé au-delà de toute mesure. La dernière image que je vis avant de sombrer fut celle d’Asuka et de nos filles courant vers moi, leurs visages empreints d’inquiétude.
Quand je repris conscience, ma tête reposait sur les genoux d’Asuka, Yume et Ime à nos côtés, et Makoto récitant une incantation de soin sur mon bras droit. Les larmes de joie d’Asuka coulaient sur ses joues. Elle me dit que j’étais resté inconscient près de quatre heures. Tout le clan était indemne, bien que fatigué, et aidait les survivants des deux armées. Le général Kensei avait ordonné un cessez-le-feu afin de soigner les blessés.
Les généraux japonais et américains étaient présents, ayant reçu les explications de Kensei ainsi que l’interdiction formelle d’ébruiter les événements. Je les remerciai silencieusement.
La bannière du clan flottait fièrement sur les ruines du champ de bataille. Les soldats tombés furent enterrés selon les rites propres à chaque nation. Les deux armées promirent de ne plus jamais se battre en ce lieu sacré, en hommage à cette bataille qui aurait pu plonger l’Orijinaruwārudo dans un chaos bien plus sombre.
Je pris contre moi Asuka, Yume et Ime, soulagé de les revoir, essuyant leurs larmes. J’exprimai aussi ma gratitude envers mes généraux et tous les soldats du clan. Au final, je fus le seul du clan à subir les séquelles du combat du à la perte de mon avant bras.
Nous rentrâmes sur l’archipel du Konfuruento et fûmes accueillis par les kamis, ainsi que Megami qui se tenait devant le Grand Torii. L’Arbre laissait tomber ses feuilles en pluie légère pour célébrer notre victoire. Je remerciai Megami pour tout ce qu’elle avait accompli : sans elle, je n’aurais certainement pas réussi à vaincre l’Hannya.
Elle me répondit que ma victoire face à la Créature était avant tout le fruit de mes propres pouvoirs et de mon instinct de protection envers ceux qui me sont chers, qui avaient permis la fusion de quatre types d’Ether en un seul.
Cependant, la puissance de l’Ether de l’Infini était si grande et instable qu’elle aurait pu, à elle seule, détruire le Konfuruento — voire bien plus encore.
À l’écoute de ces paroles, je pris la décision de ne plus l’utiliser tant que je ne la maîtriserais pas pleinement, à cent pour cent.
Les kamis présents sur l’archipel prirent alors pleinement conscience de la dangerosité du Néant, lorsque Kensei leur raconta ce qui s’était passé… ainsi que la perte de mon avant-bras, ce qui fit fondre en larmes Amaterasu lorsqu’elle posa les yeux sur moi.
Je l’avais toujours su : un kami n’est ni invincible, ni immortel, surtout face au Néant.
Quelques temps après cette sanglante bataille, le forgeron me façonna une prothèse pour mon bras. Asuka veillait sur moi durant toute ma convalescence, accompagnée de nos petites filles.
Un soir, alors que nous étions seuls, elle me confia, la voix tremblante, qu’elle craignait que tout cela recommence et que j’y laisse ma vie.
Je pris alors son doux visage dans le creux de ma main, aperçus ses yeux humides, et caressai tendrement sa joue, ce qui l’apaisa.
Je posai mon front contre le sien et, dans un murmure, lui promis que dorénavant, nous prendrions davantage de précautions — surtout face à ce que nous ne comprenons pas encore.
Dès que je fus habitué à ma nouvelle prothèse et apte à reprendre mes fonctions de kami, nous célébrâmes la victoire contre l’Hannya, ainsi que mon rétablissement, lors d’une grande fête organisée au village. Tous les kamis y furent conviés, bien que la guerre ne fût pas encore totalement achevée et que l’on puisse être rappelés à tout moment.
Durant la fête, je confiai les petites jumelles à Amaterasu, puis demandai à Asuka de m’accompagner un instant.
Ensemble, nous nous rendîmes sur l’île des Sakuras.
Nous marchions, main dans la main, sous les cerisiers en fleurs, évoquant les souvenirs de notre parcours : notre première rencontre, l’adoption des filles, nos combats, et cette vie partagée depuis 1850 — elle, ma gardienne, et moi, son kami.
Je lui dis que jamais je n’aurais pu accomplir tout cela sans elle, que je lui devais tout. Elle seule m’avait permis de préserver mon humanité… et ma raison.
Elle me confia combien elle était heureuse d’avoir accepté son rôle, cette fameuse nuit du rituel, et d’être restée à mes côtés depuis.
Nous avions tant appris l’un de l’autre, tant évolué ensemble… devenant tout simplement inséparables.
Arrivés sur le ponton du lac, au milieu du champ de fleurs, nous contemplions les étoiles scintiller entre les feuilles de l’Arbre.
Une légère brise effleurait l’air, tandis que de petites sphères lumineuses s’élevaient du sol, illuminant doucement le champ et la surface du lac. Ce lieu, si cher à Asuka, baignait alors dans une aura presque onirique.
Je serrai doucement sa main dans la mienne, puis me tournai vers elle en retirant mon demi-masque d’Oni.
La jeune femme se plongea dans mes yeux. Dans leur lumière, je lus tout ce que ses mots n’auraient su exprimer.
Je lui demandai alors si elle souhaitait que notre lien devienne bien plus que celui d’un kami et de sa gardienne, bien plus que deux êtres unis par l’Ether… bien plus que des amis, des confidents ou un couple.
Son sourire tendre, accompagné de larmes glissant sur ses joues, valait toutes les réponses.
Je posai un genou à terre, la main toujours dans la sienne, et la demandai en mariage. Elle me sauta au cou, le cœur débordant de joie, acceptant sans la moindre hésitation.
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