Love once

2 minutes de lecture

« Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours », c’est ce que scandait Cabrel dans sa chanson éponyme. Peut-être que son adage disait vrai ; peut-être que les visages et les voix des femmes que l'on a aimées seront toujours là, quelque part en nous. Peut-être qu'elles habilleront les dernières images qui défileront, quand le film de notre vie se déroulera en accéléré devant nos yeux, juste avant que l'on ne succombe. Peut-être...

Mon premier amour rimait avec Florence, et notre idylle s'est jouée en culottes courtes dans la cour d'une récré ombragée. Comme un baiser volé dans nos trop jeunes années, bien avant l'imminence des fantasmes indécents que me dessineront plus tard les pérégrinations impudiques peuplant mes pensées, moins chastes qu'adolescentes.

Je la revois encore sur les bancs de mon enfance, le temps n'a pas de prise sur elle et c'est avec une tendresse particulière que je m'envole parfois vers elle.

Et puis, il y a eu cet amour manqué, perdu, celui de ces dix-neuf ans qui me reviennent en mémoire, celui de ses dix-huit ans que je n'ai pas osés voler et que je lui ai dérobés pourtant, par manque d'audace. Valérie, son prénom brûle encore parfois ces lèvres que je n'ai pas su poser sur sa bouche, cette nuit-là tout autant que lors de notre dernière véritable rencontre physique. Des sentiments exacerbés, réciproques et boomerangs, à l'aune de nos quarante printemps, de ces poussières de nous qui subsitaient malgré tout. Des projections, des regrets, l'érotisme de nos sens et l'essence des non-sens, de nos désirs impossibles dans nos correspondances-courriels échappées d'une réalité qui nous étouffait alors. Une escapade candide, un rêve éveillé à la recherche du temps perdu, une parenthèse trop sucrée pour survivre à la virtualité du monde parallèle que l'on s'était inventé. Et puis un matin, ce réveil brutal, son prénom qui me déchire et se perd dans mes entrailles, comme un couteau planté dans le cœur : notre rupture.

Mais dans mes songes impudiques, il n’est pas rare que son image s’impose à mon esprit volage, se superpose en flash-back, flottant ainsi devant mes yeux, sublime, peut-être encore davantage que dans le souvenir des vestiges qu’il me reste de nous.

Et puis, ma vie a croisé celle qui allait devenir mon épouse et la mère de mes enfants. Celle qui partage depuis lors mon existence, vingt-cinq ans après notre rencontre et plus de dix-hiut ans après nous être promis l'un à l'autre. C'était un 14 février. Notre premier baiser, je l'ai initié pour ne pas la perdre. Notre première nuit, je l'ai goûtée et savourée comme l'expression même de cet amour qui devenait certitude : celle qu'il n'y aurait plus d'après elle, que je ne saurais plus jamais murmurer mes « je t'aime » à l'oreille de quelqu'un d'autre. Laëtitia est devenue mon unique alter-ego, pour l’éternité, mais n'effacera jamais tout à fait l'image de celles qui ont fait battre mon cœur avant elle, amours défuntes qui ne s’oublie pas, ne peuvent pas s’oublier...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Aventador ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0