Allô Jodie ?

Oui Sean…

Je m’suis perdu dans ta vie,

Nous ai rêvés plus jeunes.

Oh Sean,

Si tu avais seul’ment lu dans mon lit

La cartographie de ma peau,

Moi qui ne suis qu’un esthète,

Qui n’ai su lire qu’à demi-mot…

Toi qui n’as rien d’un poète,

Tu aurais su qu’il est trop tôt.

Trop tôt pour quoi, ma Jodie ?

Trop tôt pour nous deux, Sean,

Trop tôt pour des maux…

Tu les calligraphiais, épitaphes sur ton corps,

Je les suicidais en scarifiant mes pores,

Je tatouais ces souffrances

Que tu embrassais sur mes seins,

Je les baisais à outrance,

A en délier tes liens…

Je t’aimais, Sean.

Je t’aimais, Jodie…

Alors pourquoi,

Pourquoi m’as-tu fui ?

C’est juste à cause de moi,

L’influence de mes bleus nuit.

Parce qu’après l’éphémère soleil

Viennent les jours les plus gris ;

Après c’est plus pareil,

L’orage de grêle et la pluie.

Tu n’me laisses plus t’aimer depuis…

Non, plus depuis…

Depuis, j’ai fréquenté d’autres hommes

Mais aucun n’a tes défauts,

Aucun ne frissonne ni ne s’abandonne

Comme toi sur ma peau.

Alors comme ça, tu t’éloignes ?

Jamais vraiment de nous, je franchis juste l’Allemagne.

Mais nous regardes-tu encore à travers le hublot,

Ne reste-t-il que nos souvenirs amers à fleur de peau ?

Je vais raccrocher, Sean,

Demain je m'lève tôt ;

Je t’ai connu plus jeune,

Je t’ai aimé plus beau.

Il y a encore ces plaies de partout,

Que la moindre étincelle ravive,

Il n’y a jamais eu de place pour nous,

A peine quelques traces, et l’amour qui se brise.

Oh ma Jodie…

Oh mon Sean !

Et si rien n’était écrit ?

Si l’amour rendait aveugle,

Nous empêchait d’avoir vieilli,

Si l’on s’aimait encore à la folie ?

Alors seul’ment je t’offrirais ma vie…