V Parfois, c'est délicat...

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Cet escalier, coincé entre deux portes, m’étouffait et le noir envahissant devenait angoissant. Je sentis son souffle s’infiltrer par mes pores. Il était tout près de moi, vraiment trop près... Je me dégageai de sa domination cherchant à tâtons l’interrupteur de cette fichue lumière. Une fois celle-ci revenue, je le trouvai là, debout, la main contre le mur.

Je descendis doucement l’escalier. Je ne savais pas dans quel état d’esprit il se trouvait et sa vive réaction me faisait douter de sa personne. Il n’avait plus l’air si doux et fragile. Il ressemblait plutôt à un lion en cage. J’avais du mal à ne plus ressentir son bras m’écrasant contre le mur... Mais qui était-il vraiment ? Cela ne faisait qu’une semaine que je le connaissais. Une semaine ce n’était rien finalement...

Je me rapprochai de lui et il se tourna vers moi. Son regard de braise vint me brûler :

  • Tu peux vraiment réparer ma boîte ? me questionna-t-il à voix basse.
  • Oui Soan, affirmai-je, je le peux.

Et rassemblant le peu d’assurance qu’il me restait :

  • Il faut me mener où sont les débris et je pourrai essayer. J’ai réparé la boîte d’Agathe l’autre jour. Je pourrai peut-être réparer la tienne aussi.
  • Sais-tu ce qu’implique chaque réparation, Judith ? cracha-t-il en me pointant du doigt. T’a-t-on expliqué où tout cela pouvait te mener ?
  • Euh... Non... Cela a été soudain... J’y ai été encouragée par ma tante et Val. Elles m’ont soulevée dans une autre dimension et je...
  • Et tu quoi ? s'emporta-t-il. Tu l’as sauvée c’est ça ? On ne meurt pas quand notre boîte est cassée, Judith. La preuve est devant toi ! En revanche, toi, tu risques vraiment d'y passer à chaque fois !
  • Mais qu’est-ce qui t'énerve à ce point, Soan ? Je t’offre une solution et toi, tu te mets dans tous tes états !

Les yeux pleins de colère, il s’approcha encore plus près.

  • Je t’interdis de mettre les pieds sur ce chemin-là avec moi ! se renferma-t-il subitement. Ma mère est morte en pensant me sauver, elle aussi ! Et mon frère où est-il ? La vie là-bas n’est qu’un reflet de la nôtre ici-bas. Tu penses savoir des choses mais tu ne sais rien, Judith !

Puis se retournant vivement, il dévala les quelques marches qui le séparaient de la porte. Il l'ouvrit violemment et elle rebondit ensuite pour se refermer d’un claquement. Choquée, je me mis à le suivre. Je n’en avais pas fini avec lui.

  • Ta mère t’aimait Soan, c’est pour ça qu’elle a essayé ! Elle au moins ne s’est pas défilée dès qu’elle en a eu l’occasion !

Il laissa tomber son sac. Faisant demi-tour, le regard menaçant, il vint vers moi. Impressionnée, je commençais à marcher à reculons.

  • Il n’y a que par un amour véritable qu’une boîte peut être réparée Soan, tentai-je, essayant de l’apaiser.
  • Un amour véritable dis-tu ? Ne t’es-tu pas mise à crier juste après, te rattachant à la réalité ?
  • Euh... si, réfléchis-je rapidement.
  • Et as-tu rêvé depuis ? Y es-tu retournée Judith ? me secoua-t-il. Je parie que non, n’est-ce pas ?

J’acquiesçai.

  • Eh bien, cela veut dire que tu es encore dans les vapes là-bas ! cria-t-il les dents serrées. On ne s’en remet pas comme ça ! C'est épuisant de donner autant de soi-même ! Mais je vois que tu fonces tête baissée sans avoir toutes les cartes en main. Tu ne te poses pas les bonnes questions !

Puis il partit en direction de sa porte. Me sentant accusée, je le suivis d’un pas décidé.

  • Eh bien peut-être que tu as raison. En attendant, mon cher, ma famille prend soin de moi là-bas le temps que je me remette. Il faut savoir se jeter à l’eau parfois plutôt que d’avoir peur sans arrêt ! La peur ne sert qu’à douter, ce qui ne fait pas avancer ! Tu penses peut-être me transmettre la tienne en me criant dessus ?

Je n’étais plus maître de moi-même, ma colère l'emportait sur ma raison.

  • J’ai confiance en elles vois-tu. Être plusieurs nous rend plus forts ! Même si c’était la première fois, l’amour qui nous lie a tué le doute qui voulait me faire flancher. Est-ce que je me suis jetée dans l’inconnu pour elle ? Eh bien oui ! Car quand on aime on ne compte pas Soan !

Je rentrai chez moi en claquant la porte, le laissant là, seul et incompris.

Je tombai nez à nez avec ma mère et Mi qui petit-déjeunaient tranquillement. Elles me regardèrent avec des yeux écarquillés tels des tarsiers sur leur arbre. Je leur souris et fis mine que tout allait au mieux, puis filai en vitesse m’enfermer dans ma chambre. Assise sur le lit de Mi, je réfléchissais à tout ce qui venait de se produire. Je n’avais pas eu de père et je ne supportais pas qu’on remette en question mes choix. Mais enfin, qui croyait-il être pour me décourager ainsi et me faire douter de ce que j’avais de plus solide autour de moi ? S’il pensait pouvoir m’interdire quoi que ce soit, il ne savait pas à quel point certaines portes de ma vie étaient fermées. Il ne savait ni où il mettait les pieds, ni ce qu'il y avait en travers du chemin. Finalement, c’était lui qui ne me connaissait pas. Et c’était surement mieux comme ça ! Il n’avait plus qu’à aller au coin de la rue s’acheter un peu de courage pour se remettre en selle.

Une discussion avec Val s'imposait. Je pris donc mon téléphone et composai son numéro. J’entendis la tonalité de l’appel qui s’éternisait. Au moment où j’allais raccrocher, elle décrocha.

Soan

“Mais quel caractère !" pensai-je en ramassant mon sac. Je rentrai chez moi en claquant la porte à mon tour.

Quand je vis les cachets de mon père sur la table, mon angoisse balaya ma colère. Mais quelle heure était-il ? 10h30... Mon père n’avait pas pris son premier cachet et en partant ce matin, je ne m'en étais pas rendu compte. Il dormait encore. À pas de loup, je me faufilais dans sa chambre pour le réveiller calmement. J’espérais éviter le drame.

  • Papa ? ... Papa ? insistai-je en le secouant.
  • Oui fils, qu’y a-t-il ? marmonna-t-il.
  • Il est 10h30, lui dis-je angoissé. Tu ne t’es pas levé pour prendre tes cachets.

Recevant toute mon inquiétude, il se réveilla d’un bond. Il se redressa dans son lit puis m’ordonna :

  • Vite, apporte-les moi !

Je courus les prendre sur la table, les lui tendis et je n’eus pas le temps de lui remplir un verre d’eau qu’il m’arracha la bouteille des mains et but directement au goulot. Avalant ainsi le tout, il déglutit difficilement la peur qui nous assaillait.

  • Je resterai enfermé dans ma chambre jusqu’à demain. Tu me feras passer mes médicaments par la trappe.
  • Mais Papa, tu vas rester enfermé toute une journée ?
  • Oui. Ne prenons pas de risques. J’ai peur qu’un jour il ne t’arrive malheur par ma faute. Va-t'en Soan !

Je sortis précipitamment. Je fermai la porte à double tour et allai poser la clef dans ma chambre. Mon père ressemblait à une personne dissimulant un monstre qui pouvait surgir de lui à tout moment. Parfois, plusieurs jours sans traitement étaient nécessaires à sa transformation mais parfois, quelques heures suffisaient. Nous verrions bien d’ici demain ce qui se terrait dans cette pièce.

La boule au ventre, je repensais à Judith. “Et si ce qu’elle disait était vraiment possible ? Je pourrais alors m’affranchir de la servitude et peut-être même retrouver ma famille... Peut-être pourrai-je tenter de l’amener chez moi, là-bas. Il faudrait d’abord qu’elle se remette de ce qu’elle avait fait pour Agathe. C'était donc elles que j’avais failli mettre en danger ? C’était bien elle que j’avais entrevue par la fenêtre ? Je refusais de voir la vérité. Peut-être était-elle ma solution...

Le sommeil voulant m’arracher à la réalité, je le combattis rapidement en me levant rapidement. Impossible de rester ici plus longtemps, je ne voulais plus attendre la fin de la journée en la subissant. Je pris une veste et sortis de ma cage. Passant devant la porte de la prison de mon père, je m’arrêtai. Posant une main dessus, je lui dis :

  • Papa je sors, je reviendrai à midi pour te donner ton traitement et le repas.
  • Mon fils, m'interpella-t-il apeuré. Il est là, je le sens monter en moi...
  • Papa, tu dois lutter ! La prise n’a été décalée que de trois heures cette fois-ci. Tu dois être plus fort !
  • Ya te dije que me digas de usted ? se mit-il à crier.
  • Père, revenez à la raison ! essayai-je avec une voix ferme.

Ses pas se rapprochèrent de la porte je l’entendis chuchoter :

  • Soan, pars d’ici !

Je regardai la porte, les mains posées dessus. Je tapai dedans puis m’enfuis de ce maudit endroit.

Valéria

  • Ju ? lui répondis-je, tout excitée de recevoir son appel. Comment tu vas ?
  • Val, il faut qu’on parle, exigea-t-elle.
  • Euh... Oui bien sûr, m'exécutai-je. Attends, je m’isole.

J'attrapai mon thé et allai me confiner dans ma chambre.

  • C’est bon. Qu’est-ce qu’il y a ? lui demandai-je inquiète. Tu m’as l’air énervé.
  • Tu sais qui est mon voisin, Val ?
  • Le mystérieux garçon qui court sans arrêt ?
  • Oui, lui-même !
  • Euh... Je ne sais pas, Ju... Ton prince charmant ? plaisantai-je en buvant mon thé.
  • Soan Morel, ça te dit quelque chose ?
  • Soan Morel ? m'écriai-je en recrachant mon thé. C’est bien ce que tu viens de dire ?
  • Eh oui ! Lui-même !
  • Oh punaise, comment est-ce possible qu’il soit ton voisin ? l'interrogeai-je. Comment va-t-il ?
  • Pas super, pour tout te dire...
  • Ju, qu'y a-t-il que tu ne me dis pas ? Je te connais par cœur, alors plus vite tu iras au but, mieux ce sera.

Depuis que je l’avais revue dans mes rêves, je savais bien qu’elle rêvait aussi. J’attendais qu’elle m’en parle, mais elle ne saississait certainement pas toute la dimension des songes. Son retour allait tout changer. J’entendis sa respiration à l’autre bout du fil. “Allez, Ju, lance-toi !” pensai-je si fort qu’elle dut l’entendre.

  • Eh bien cela fait quelque temps que je fais des rêves. J'ai des pouvoirs dimensionnels. Il y a l’histoire d’une boîte aussi. J’ai réparé celle d’Agathe et depuis je ne rêve plus. C’était dingue ce jour-là. Je n’en revenais pas d’avoir réussi. Soan m’a dit que tu rêvais toi aussi. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Dois-je apprendre les choses de la bouche des étrangers, Val ?
  • Ne dis pas de bêtises Ju, tu sais très bien que nous sommes comme une seule et même personne toi et moi. Je vais tout t’expliquer. Calme-toi et assieds-toi ! Ce que je vais te dire risque de te surprendre.

Elle n’était visiblement pas prête à entendre toutes les révélations que j'avais à lui faire. Je préférais lui expliquer les derniers évènements dans les grandes lignes afin qu’elle puisse digérer les informations.

  • Alors pour commencer, nos rêves sont un parallèle de notre réalité. Toutes les personnes que tu as pu voir dans tes rêves, rêvent aussi.
  • Comment ça ? me demanda-t-elle intriguée. Tata et Agathe ?
  • Oui maman et Agathe... Et pas que... Tu découvriras le reste plus tard. Maman t’a vue alors que tu n’étais qu’une toute petite fille. Elle savait que tu reviendrais. Je ne pouvais rien te dire. Ça devait venir de toi, Ju !
  • Et Soan alors ? Comment l’expliques-tu ? me répondit-elle sans décolérer.
  • Nous avons commencé à faire des rêves à la même période. Ma mère était très proche de la sienne, Iris. Elles ont toujours été amies et elles aussi partageaient ce secret. Quand ils sont arrivés, Soan subissait des moqueries à cause de son prénom nous l'avons donc surnommé Gabriel. Son intégration s'est beaucoup mieux passée. Tu le sais, Gab est comme un frère pour moi... ma voix se brisa.

Me remémorant nos moments passés, les larmes me montaient. Il me manquait terriblement et je n’avais aucune nouvelle de lui.

  • Soan est Gab ? Ton meilleur ami ? Ma pauvre Val, tu dois être dans tous tes états...
  • Oui. Et depuis qu’il est parti, une partie de moi s’est perdue. Il a tout laissé tomber, il a arrêté de se battre. Et sa pauvre mère malade qui avait dû fuir son père... Toute cette situation me met en colère. Cinq longues années depuis leur déménagement et toujours pas de nouvelles.
  • Sa mère était souffrante ? Elle n’est pas morte ?
  • Non, elle s’est enfuie chez leur fils aîné : Alec. Il a une dizaine d’années de plus que nous. Donc aujourd’hui il doit en avoir vingt-six ou pas loin. C’est un enfant que les parents de Soan ont eu très jeunes. Iris s’était toujours débrouillée pour tenir leurs enfants loin du foyer. Elle prenait soin de leur père depuis toujours. Puis, lorsqu’elle est tombée malade, elle ne pouvait plus s’occuper de lui. Ma mère a pris le relais jusqu’au jour où elle a subi le même sort qu’Iris. Prenant conscience de la dure vie que subissait son amie, elle l’a aidée à se cacher chez son fils qui a pris soin d’elle jusqu’à ce qu’elle se rétablisse. Rodrigues a pris Soan et est parti sans demander son reste et Soan l'a suivi sans rien dire.
  • Mais enfin Val ce n’était qu’un enfant... Un petit de onze ans ne peut pas porter autant de responsabilités. Tu te rends compte de toute sa peine ? Sa mère était malade et il voyait les sévices qu’elle endurait. Son père était dingue et son frère n’était plus là... je n’imagine même pas à quel point il devait être à bout de force rien que dans le réel. Si à ça on rajoute que durant ses nuits, au lieu d’y trouver du repos, il devait encore se battre et se cacher... Pas étonnant qu’il ait lâché prise. En plus ils lui ont cassé sa boîte, Val !
  • Ils lui ont quoi ? m’écriai-je. C'est pour ça qu’il était là l’autre jour ? C’était bien lui ?
  • Oui, Val, c’était bien lui... Ils la lui ont écrasée et elle s’est brisée en éclats. Je lui ai proposé de l’aide mais il s’est fâché. Il est rentré dans une colère excessive. Il m’a plaquée au mur et son regard me foudroyait. Il m’accusait de ne pas savoir ce que je faisais et d’être dans l’illusion. Il pense sa mère morte après avoir essayé de le sauver. C’est confus, je ne sais pas s’il parlait du réel ou du rêve. Je ne sais plus quoi penser. Et pourquoi je ne rêve plus depuis que j’ai réparé la boîte d’Agathe ?
  • Tu dors pour l’instant. Nous prenons soin de toi. Ce que tu as fait pour Agathe a été très courageux. Il est vrai qu’un tel acte n’est pas sans conséquence. Il faut aussi savoir qu’une boîte ne peut être réparée qu’une seule fois. Sa mère a dû tenter de la lui réparer, mais elle était trop faible. Elle s’est certainement endormie directement après sans y être parvenue et il a dû assimiler ça à sa mort... Son père lui a certainement menti pour l’emmener loin d’elle... Je ne sais pas quelle est la vérité. Je pense pouvoir la questionner. Rien de mieux que d’aller chercher l’information là où elle est.
  • Je fais quoi moi avec So ?
  • Sois son amie, il a sans doute besoin de soutien. Il est seul avec son père... La vie doit être atroce. Je te rappelle dès que j’ai du nouveau.
  • Ok ma jum. Je t’aime.
  • Je t’aime, lui dis-je en raccrochant.

Recroquevillée sur moi-même, je pleurais cet ami perdu puis retrouvé. Soan était tourmenté c’était évident. Jamais il n’avait été violent auparavant. Ma cousine était bien la bonne personne pour le soutenir. Elle était forte et avait bien assez de caractère pour lui tenir tête. Il fallait qu’elle répare sa boîte. Nous ne pouvions pas le laisser ancré dans sa solitude et son désarroi, à attendre que sa vie passe. Il fallait trouver une solution. Mais laquelle ? Ju ? N’était-ce pas trop lourd de conséquences pour elle ? Mes pensées incessantes me plongèrent dans un rêve qui vint m’envelopper de sécurité.

  • Mère, combien de temps va-t-elle dormir ?
  • Je ne sais pas Val, le temps qu’il faudra.
  • Les choses s’accélèrent dehors nous devrons nous déplacer.
  • Je le sais bien. Nous attendrons un jour ou deux supplémentaires. Peut-être que d’ici là, elle sera revenue à elle-même, me rassura-t-elle.

J’allai m’asseoir près d’Agathe.

  • Agathe ma sœur, comment te sens-tu ?
  • Mieux merci. Tu as de la chance Val, tu peux aller et venir dans les rêves à ta guise. Il faut que tu m’apprennes à contrôler l’espace-temps.
  • Chaque chose en son temps petite intrépide. Tu dois te reposer pour l’instant. Bientôt, nous partirons à la recherche de la boîte de So. Et j’ai besoin que tu sois en forme, okay ?
  • Okay, Val ! me fit-elle, tout excitée à l’idée d’une nouvelle aventure.
  • La boîte de So ? m’interrogea ma mère.

Des larmes plein les yeux, je me tournai vers elle.

  • Oui, Mère, la boîte de So...

Puis m’effondrant dans ses bras, je l’entendis me dire :

  • Réveille-toi Val ! Valéria ?

Je me réveillai vivement. Ma mère était là, près de moi. Elle cueillait mes larmes puis nous nous mîmes à pleurer d’un même cœur. Cinq années de colère et d’incertitudes vinrent à leur terme. Nous l’avions retrouvé et maintenant, c’était à nous de jouer.

Judith

Quelques instants étaient nécessaires à la digestion de toutes ces informations.

Je collai mon oreille contre le mur. J’entendis des cris et des coups contre une porte on aurait pu croire que cet appartement renfermait un monstre. Ce qui n’était pas tout à fait faux. Je n’entendis pas la voix de So. Je pris mon sac et partis à la hâte. Mi et ma mère étaient sorties profiter du beau temps. Je devais donc retrouver So pour parler avec lui. Enfin, je devais au moins essayer...

Je montai directement sur le toit. Arrivée devant les escaliers, la première porte passée, je ralentis. Il fallait réfléchir et ne pas foncer tête baissée. Comment allais-je aborder le sujet ? Comment pouvais-je lui dire que sa mère était toujours vivante ? Fallait-il le lui dire ? Tant de questions pour un si petit esprit ! J’avais du mal à tout contenir. J’ouvris la dernière porte pleine d’entrain. Il n’était pas là. Mince ! Pourquoi tout était si compliqué ? Ne pouvait-il pas être sur le toit ?

Je redescendis déçue et dépitée. Cette matinée était une montagne russe émotionnelle et c’était fatigant.

Au moment de passer la deuxième porte qui donnait sur le palier de notre étage, je le vis arriver avec ma mère. Il portait Mi d'un côté et une poche de courses de l’autre. Il était tellement beau...

Je m’approchai tranquillement de ce petit groupe.

  • Ju ! s’écria Mila me tendant les bras.
  • Mi ! lui rendis-je en souriant.

Il me la fit passer et me saisissant le bras, il me chuchota à l’oreille :

  • Rendez-vous dans une heure sur le toit.

Puis, l’air de rien, il salua ma mère qui nous regardait d’un air interrogateur.

Elle le remercia pour son aide et nous rentrâmes chacun chez nous sans claquer nos portes...

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