#2
La sonnerie retentit.
Un long moment, elle fut partie de son rêve, puis il comprit qu’elle était réelle.
Aujourd’hui, Cassie devait venir le voir.
Il pensait avoir plus de temps, mais non.
Comme à son habitude, très matinale, Cassie était déjà là. Membre des Aides et Soutiens aux Personnes en Détresse, elle venait le voir exactement tous les quatre jours.
C’était la seule notion du temps qu’il avait.
La sonnerie continuait.
Il commença à faire descendre le monte-charge. Il n’avait pas créé d’accès facile : escaliers creusés, échelles, cordes…
Il grimpait pour remonter chez lui. Il était le seul à pouvoir décider qui pouvait monter.
La sonnerie venait de l’IA. Il n’avait aucun contrôle dessus ; sinon, cela ferait longtemps qu’il l’aurait détruite.
Enfin… peut-être pas pour Cassie, remarque.
Elle avait la petite soixantaine, la peau ferme et lisse, de la tête aux pieds, le corps gainé, un sourire radieux — évidemment.
Elle irradiait de bonheur. Cela lui donnait la nausée chez les autres, mais elle, il avait fini par s’y habituer.
Ce qu’il aimait surtout, c’était ses cheveux roux qui, dans toute cette verdure, la rendaient différente, rare et très appréciée.
Sûrement la seule chose qu’il partageait avec les autres.
Une fois qu’il eut fini de tirer le monte-charge, la voilà qui apparut dans sa jolie robe de lin.
— Oh mon Dieu, Greg…, dit-elle, mi-tendre, mi-triste.
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