Le bonheur, il se cache dans chaque petite chose du quotidien. Le sourire que fait naître sur nos lèvres une mélodie, une chanson entonnée par un artiste. C'est un pas de danse que l'on esquisse sur le parking, dans la rue ou à la caisse d'un supermarché, parce que la radio diffuse un air que l'on a envie de siffloter et qui fait tressaillir notre popotin. Le bonheur, c'est le regard plein de confiance que je porte sur mes élèves, chaque jour en classe, quand je les vois donner le meilleur d'eux et avancer sur le chemin de la connaissance. C'est mon coeur débordant d'amour pour mes trois enfants qui avancent, portant avec eux, comme ils peuvent, leur coeur cicatrisant. Le bonheur, j'en sais la saveur, j'en connais le goût magique, je l'ai perdu le jour où la maladie a volé mon prince, le père de mes enfants. Mais je me suis relevée, je les ai pris sous mon aile et nous avons avancé, pas après pas, sur le chemin de la vie. Et derrière le rideau de nos larmes, nous avons toujours réussi à entrevoir des lueurs de bonheur, des fragments de sourire. Nous sommes soudés, tous les quatre, nous avons ramassé nos morceaux de coeur, nous avons de vrais moments de complicité autour d'un jeu, d'un livre, d'un film; alors que la vie nous a fracassé, tous les quatre. Mon bébé, ma petite puce qui est venue se réfugier dans mon pantalon de pyjama, à peine deux ans, plus de papa au bout de ses quelques petits pas qu'elle esquissait, fragile papillon. Ma grande puce, deux ans de plus, à peine, déposant sur le corps de son papa, un dessin qu'elle avait fait pour lui . Et mon grand garçon, six ans et demi, essayant, dans le flôt de l'autisme, de comprendre ce qui se passait, posant des questions, et moi essayant de lui répondre. Alors, oui , on aurait le droit de dire qu'on ne croit plus au bonheur, mais non, on y a cru, on a continué d'y croire. C'était dur de sourire à travers les larmes, mais on a eu raison d'y croire. Car la vie est belle, la vie vaut le coup d'être vécue, surtout quand on sait que tout peut basculer si vite. On vit aujourd'hui, sans penser à demain. Demain, ce sera quoi ? Les élections? La pandémie ? Le permis ? On n'y pense pas. On vit chaque jour avec la force de l'amour qu'IL avait pour nous et qu'il continue d'avoir. On sait sa chaleur, on ressent son amour, une étoile dans le ciel c'est encore son sourire qui nous porte, qui nous donne la force d'avancer, la force de croire en la vie.