Briser la barrière

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L’adjudant Bannoc s’amarra dans le hangar du vaisseau amiral, situé sur le côté du bâtiment. Aussitôt posé, les techniciens s’attelèrent à brancher le tuyau de carburant et activèrent la pompe, envoyant le gaz dans le réservoir. Il venait de recevoir son nouvel ordre de mission, ce qui l’obligeait à abandonner ses hommes au beau milieu du combat. Cela ne lui plaisait guère, mais les ordres étaient les ordres et, de ce fait, il avait laissé le commandement de l’escadron complet au sergent Pellia. Celle-ci avait accepté la tâche, non sans cacher un certain enthousiaste.

Cette fille a du cran, pensa-t-il. Elle a toutes les qualités requises pour faire un très bon officier. Puisse le Seigneur la guider dans sa tâche et protéger les hommes qui vont aller au combat.

Pendant que La Comète Bleue se ravitaillait, l’adjudant fit quelques calculs d’itinéraires afin d’optimiser sa trajectoire. Il était impossible de traverser la ceinture en vitesse semiluminique. Il fallait donc rester en vitesse de croisière et bien anticiper les déplacements des corps rocheux. Pendant qu’il réfléchissait sur son parcours, il entendit des grondements sourds et des vibrations légères qui se propageaient dans toute la carlingue de son appareil.

— A-t-on commencé les tirs balistiques ? demanda-t-il à un technicien.

— Oui mon adjudant, répondit celui-ci. Ce qu’on entend, c’est la libération de la pression exercée par le système de projection des canons. Nous ne les avions encore jamais utilisés jusqu’à présent, même pour des manœuvres d’exercice.

— C’est vrai. Cela fait une drôle d’impression, comme si…

— Comme si nous étions en guerre, termina le technicien. Vous avez raison et ce n’est guère rassurant. Mais bon, ce ne sont que des astéroïdes que nous visons.

Ouais… pour l’instant, se dit l’adjudant.

Il redoutait qu’un jour la Police Spatiale n’en vienne à user des armes létales. Si la situation avec les Black-Trons devait s’envenimer, cela finirait par arriver, il le savait. C’était inévitable. Ces armes étaient déjà en place sur tous les gros bâtiments en service ; bien que leur puissance soit réduite, il ne fallait qu’un simple code dans l’ordinateur pour les débloquer.

Si nous venons à recourir à cette puissance, nous pourrons dire adieux à tous les principes de paix que nos pères ont établis il y a plus de soixante-dix ans.

Il pria le Ciel que cela n’arrive jamais. Un peu plus tard, les techniciens l’informèrent que l’approvisionnement en carburant était terminé.

— S-01 à passerelle de contrôle, annonça-t-il dans le communicateur. Je suis paré au décollage, en attente de l’ordre de départ.

— Ici passerelle, répondit l’opérateur. Mise en place du service de désarrimage… Évacuation du personnel autour de votre point d’ancrage… S-01, prenez position !

— En position, signala Bannoc.

— Autorisation de décoller, monsieur Bannoc. Bonne chance à vous !

— Courage camarade, répondit l’adjudant en faisant un signe de la main à travers sa verrière.

Il enclencha les propulseurs et s’envola de son point d’ancrage après l’ouverture de la porte donnant sur le vide spatial. La Comète Bleue fila à travers le champ d’astéroïdes sous le regard des officiers de la passerelle qui le saluèrent. Il fallait qu’il mène sa mission au bout, sinon la flotte pourrait bien vivre sa dernière bataille.

***

Le hublot du dortoir offrait, comme à son habitude, un spectacle surprenant. Les rayons du soleil qui traversaient une partie de l’atmosphère de Tôma se transformaient en volutes de lumière ocre, semblable à des tentacules qui se mouvaient lentement derrière les dunes et les pics de Jéricho. Le phénomène n’était pas inhabituel sur cette lune, mais jamais de sa vie Spiros n’avait ressenti pareil émerveillement. Si le travail était d’un tel ennui, au moins la station Alpha-3 avait de quoi subjuguer la vue entre le plafond de l’observatoire et l’extérieur.

Dans un de ces rares moments de sociabilité, le professeur Corson leur avait expliqué les raisons de ce phénomène, mais Spiros n’avait presque rien compris du cours improvisé ; seulement que c’était dû aux gaz mélangés dans l’atmosphère de Tôma qui transformaient les ondes électromagnétiques des rayons du soleil. Le détail lui avait échappé dès les premiers mots savants utilisés par le scientifique. Mais cela n’affectait en rien la beauté de l’instant.

Il sortit de sa rêverie et s’allongea sur sa couchette en se frottant le visage.

Il pensa longuement. Il ne faisait d’ailleurs que cela pendant son temps libre. Depuis qu’il s’imaginait les Black-Trons vivre avec la peur de voir leur base s’écraser ou partir à la dérive et devoir tout mettre en œuvre pour continuer à la maintenir, il se demandait ce qu’il se passerait si la colonie était subitement dans le même besoin ?

Quelle serait l’attitude des habitants de Centralville s’ils étaient dans l’obligation de prendre toutes les ressources nécessaires à leur survie ? Seraient-ils comme les Black-Trons, à piller les richesses des autres ? Mais dans ce cas, s’ils étaient sur la corde raide, pourquoi les prisonniers capturés lors de l’incident sur Damass ne leur en avaient-ils pas parlé ? Il existait des mesures pacifiques pour régler ce genre de problème.

Nous sommes vraiment dans une situation tendue, en conclut Spiros. Si seulement nous pouvions établir un contact avec le Lunar Centaury, une solution pourrait peut-être se mettre en place…

Il ne leur restait plus que quelques jours dans la station Alpha-3 et ce n’était pas pour déplaire à l’ensemble de l’équipe. Le quotidien était devenu un ennui routinier. Même les relevés effectués ne donnaient rien de plus que ce qu’ils savaient déjà. Spiros accomplissait ses rondes deux fois par jour, sans grand intérêt également.

Cela faisait quelque temps qu’ils n’avaient plus eu à faire avec le professeur Corson. Ce dernier était enfermé à longueur de journée dans l’observatoire et ne sortait que pour prendre un plateau-repas. Personne ne s’en plaignait par ailleurs, mais Spiros se mit à penser que cet homme devait être bien seul dans sa vie. Son caractère bien particulier devait probablement en être la cause.

Était-il marié ? Avait-il des enfants ? Comment était son quotidien sur Terre Nouvelle ? N’avait-il que la science pour lui ? Autant de questions sans réponses que d’étoiles dans la galaxie. Spiros adressa alors une prière à son sujet et décida de se rendre à l’observatoire en espérant pouvoir briser la glace.

Le plafond du bâtiment diffusait encore les images en temps réel de Tôma et de Yaakov, ainsi que de quelques petites lunes dans leur orbite. Voir ainsi l’immensité de ces astres avait toujours un effet apaisant sur Spiros qui serait resté ici pendant des heures à admirer ce fantastique spectacle. Hormis le cliquetis des quelques dizaines de calculateurs, il n’y avait pas un seul bruit dans toute la salle. Spiros se mit en quête du scientifique et finit par le trouver assis devant un bureau à rédiger un rapport sur son moniteur.

— Bonjour professeur ! salua-t-il.

— Qui me dérange ? répondit Corson en maugréant.

— C’est moi ! Spiros, le pilote chargé des rondes de surveillance…

— Je connais parfaitement votre poste, agent Spiros. Que voulez-vous ?

— Je venais simplement vous rendre visite, professeur. Nous ne vous avions pas vu depuis quelques jours alors je passais pour vérifier que tout allait bien.

— Et bien, comme vous pouvez le constater, tout va bien ! Autre chose ?

Ses réflexions avaient vraiment un don d’exaspération. Ce n’était pas le moment de s’énerver. Spiros respira lentement et contrôla son agacement.

— Écoutez, professeur, dit-il en cherchant ses mots. Pourquoi êtes-vous toujours sur la défensive ? Vous n’êtes agréable avec personne ! Nous devons bosser ensemble pendant encore quatre jours, faisons-le avec convivialité. N’avez-vous pas besoin d’aide pour vos travaux ?

Corson se retourna et regarda Spiros fixement, droit dans les yeux. Son visage était impassible, difficile de savoir s’il était offusqué, énervé ou simplement surpris par l’audace du jeune pilote pour avoir osé répliquer de la sorte.

— Avez-vous suivi des cours supérieurs d’astronomie ? demanda-t-il alors.

Visiblement, il ne l’avait pas mal pris.

— Heu… non, j’ai été aux cours d’ingénierie électronique et d’astronavigation, mais…

— Donc je doute que vous me soyez d’une aide particulière. Cependant…

Il se leva et regarda dans le vide sur sa droite, comme s’il réfléchissait.

— Vous avez suivi des cours d’ingénierie électronique, dites-vous ? Vous pourriez vérifier ce modulateur de séquence ? Il s’est éteint il y a quelques jours et ne veut plus démarrer.

— Oui, je peux voir ça, répondit Spiros ravi de pouvoir faire quelque chose dans ses cordes. Je vais aller chercher des outils au garage.

— Je vous remercie, jeune homme. Et si vous pouviez faire ça rapidement, cela m’arrangerait.

Encore une réflexion. Il ne pouvait décidément pas s’en empêcher.

Au moins, c’est un début, pensa Spiros en sortant de l’observatoire.

***

— Il t’a remercié ? s’étonna Pierrik. Tu n’as pas rêvé ?

Spiros était dans le garage et venait de raconter au mécanicien ce qui s’était passé à l’observatoire.

— Non, non, je t’assure ! Il m’a demandé si je pouvais réparer son modulateur et j’ai accepté de l’aider.

— Tu as bien du courage de passer du temps avec cet homme-là ! Pour moi, il est aigri jusqu’à la moelle !

— Il n’est peut-être pas si désagréable que ça, au fond…

— Comment tu arrives à le supporter ?

— Eh ben… quand j’étais à l’académie, j’ai passé une formation supplémentaire qui m’a permis d’accepter plus facilement les gens.

— Ah ouais ? Laquelle ?

— J’ai été le colocataire d’un Néo-sapiens pendant un an. Bon, est-ce que j’ai tout ce qu’il me faut ?

Il vérifia le contenu de la caisse d’outils et la referma.

— Parfait ! Je vais voir si je peux réparer l’appareil du professeur.

— OK ! Appelle-moi si tu as besoin d’un coup de main. Au fait, j’ai pu améliorer la réactivité des commandes de ton chasseur. Désormais, il devrait répondre avec quelques millisecondes de moins qu’auparavant.

— Super ! Je verrais ça à la prochaine ronde. Merci d’avoir fait ces modifications.

— Pas de quoi, pilote !

Spiros repartit à l’observatoire. Corson était retourné à son travail et ne fit pas attention à lui. Il se pencha alors sur le fameux modulateur et commença par l’ouvrir en dévissant le capot extérieur.

L’intérieur était légèrement poussiéreux. Heureusement, il n’y avait aucune humidité sur les orbites lunaires et le peu de condensation qui se créait par la respiration du personnel était évacué par un système de ventilation au sol, les appareils électroniques posés à même le sol ne craignaient donc rien.

Spiros regarda les raccordements au niveau des prises, l’état des fils et des brasures et trouva finalement l’origine du problème : la connectique au niveau de l’arrivée d’énergie était en train de se défaire du caisson métallique, ce qui provoquait un faux contact sur le boitier d’alimentation auquel elle était branchée. La soudure était à refaire, ainsi que solidifier les fils. Il fallait ensuite percer deux trous plus gros sur le caisson, afin de poser deux vis plus robustes pour maintenir le bloc de la prise sur le châssis et éviter un nouveau court-circuit.

— Je vais avoir de quoi faire…, murmura-t-il.

Il se mit fiévreusement au travail. Outre sa passion pour le pilotage, Spiros adorait bricoler tout ce qui était électronique.

Autrefois, il passait son temps sur Terre Nouvelle à démonter et remonter des appareils et des ordinateurs pour les améliorer ou les modifier, ce qui avait créé à de nombreuses reprises des disputes avec sa sœur Emy. Cette activité n’était pas légale sur la colonie. Les composants électroniques étant très polluants, il était fortement déconseillé de démonter tout dispositif de ce type. Il aurait très bien pu se faire réprimander par la Police Terrestre chargée du maintien de l’ordre à Centralville. Il avait fini par se débarrasser de tout ce qui ne pouvait pas être exploité en les envoyant en destruction sur le soleil avec les déchets non réutilisables.

Sa tâche lui prit une bonne heure. Après avoir effectué les réparations, il rebrancha le modulateur pour vérifier son fonctionnement. Dès le contact, l’appareil se remit en marche en émettant une série de bips et une légère vibration. Il referma le dessus du caisson, bascula l’instrument et le poussa jusqu’à sa place.

— J’ai terminé, professeur ! dit-il en se tournant vers l’astronome. Votre modulateur est reparti.

— Vraiment ? s’étonna Corson. Vous m’enlevez une épine du pied, jeune homme. Je commençais à prendre du retard à cause de cette panne. D’où venait-elle ?

— De la prise d’arrivée du courant, professeur. Elle s’était défaite de son support et cela provoquait un faux contact. Heureusement que cela n’a pas grillé la carte mère. Il nous aurait fallu des pièces de rechange.

— Bien, bien ! Merci pour votre aide, monsieur Spiros. Je ferais appel à vous si d’autres appareils venaient à me faire défaut. Mais pourquoi n’êtes-vous donc pas technicien ?

— Je préfère piloter des chasseurs spatiaux. Bricoler de l’électronique est plus un loisir pour moi.

— Hum… je vois. Pour ma part, ce sont les échecs qui sont un passe-temps. Je parle du jeu bien sûr. Cela me permet de me poser et de réfléchir à une seule chose à la fois, c’est très relaxant.

Spiros ne voyait pas en quoi ce jeu était reposant, surtout après les quelques parties disputées avec Julius qui lui avait plus donné des migraines qu’autre chose.

— Un ami a essayé de m’y initier, mais je ne suis pas très doué pour ce loisir…

— C’est parce qu’il faut y pratiquer régulièrement, si vous voulez progresser.

Le professeur se frotta les mains tout en tournant la tête frénétiquement comme s’il cherchait quelque chose. Puis il s’arrêta sur une petite boite posée sur son bureau.

— Une partie, ça vous dit ? proposa-t-il. Je vous apprendrai quelques bottes secrètes… je vous dois bien ça.

Un vent de triomphe souffla dans le cœur de Spiros. Il avait réussi à pénétrer la barrière insensible et ronchonne du professeur Corson pour le rendre plus agréable. Peut-être était-ce éphémère, mais ce qu’il pensait de cet homme était juste : il avait simplement besoin d’un peu de compagnie.

***

Les tirs de canon atteignaient les cibles désignées par Julius avec une très grande précision. La forme toute particulière des obus propulsés permettait de transpercer la pierre sur de longs segments. Les explosions qui s’ensuivaient créaient de telles secousses sur les corps rocheux que ces derniers se morcelaient en plusieurs débris qui étaient, ainsi, éparpillés là où se situait la flotte ennemie, qui s’en trouvait alors ralentie.

Pour l’heure, les Black-Trons n’avaient pas encore riposté. Les premiers fragments de minerai venaient seulement de les atteindre et ils devaient probablement rester sur leurs gardes. Selon les informations détenues par la Police Spatiale, leurs bâtiments de guerre ne possédaient pas un équipement spécifique contre les astéroïdes. Et même si tel était le cas, cela aurait tout de même l’effet de les retarder dans leur progression.

Les trois escadrilles de chasseurs spatiaux étaient à l’affut du moindre Intruder qui tenterait de s’approcher. Les pilotes sous le commandement de Niki étaient à l’aise dans ce genre d’environnement. La majorité des batailles qu’ils avaient menées s’étaient déroulées dans la ceinture d’astéroïdes et ils savaient parfaitement tirer parti des obstacles. Julius était informé de ce précieux avantage et avait basé ses calculs dessus, mettant les meilleures chances de leur côté.

La flotte s’y trouvait désormais dans la partie inférieure, là où il était facile de rester stationnaire sans avoir à éviter sans cesse les corps rocheux. Il fallait malgré tout être aux aguets et déplacer l’escadre vers Neyria en fonction des mouvements, bien que très lents, des astéroïdes.

Cependant, la situation rendait nerveux tout l’équipage, comme si une catastrophe était en approche. Le capitaine Ferne avait senti cette tension parmi ses hommes.

Peut-être est-ce dû au son des canons, pensa-t-elle. Est-ce cela l’ambiance de la guerre ? Comment nos ancêtres ont-ils pu vivre ça ?

Les grondements des mortiers balistiques retentissaient dans tout le vaisseau amiral. Si aucun bruit n’était perceptible dans l’espace dû à l’absence d’air, à l’intérieur du bâtiment, c’était tout le contraire. Tout était audible, allant du cliquetis de la mécanique qui chargeait l’obus jusqu’à l’hydraulique des vérins qui se détendait après la détonation. L’Odysséas était équipé de six canons latéraux à bâbord et tribord et de quatre à l’avant. Bien qu’ayant été très peu utilisées, ces armes étaient d’une efficacité redoutable. Mais, initialement, elles n’avaient été conçues que pour être employées sur les astéroïdes en cas de danger de leur part et nullement contre un ennemi, quel qu’il soit.

L’intelligence de Julius leur permit de s’en servir de manière détournée contre la flotte Black-Tron, sans que cela leur cause de dégât mortel.

Un coup de génie, pensa Ferne. Cet homme est promis à un grand avenir au sein de la Police Spatiale.

C’était elle qui avait demandé que le Néo-sapiens soit envoyé au poste d’aide stratégique. Elle avait reçu l’approbation du commandant en chef de la police grâce aux rapports qu’elle avait établis sur cette recrue durant son apprentissage.

Le cas de Julius Derry était tout à fait particulier. Les Néo-sapiens, considérés comme une source de sagesse et d’intelligence ainsi que des esprits de bienveillance, étaient des êtres au corps frêle, où leur plus grande faiblesse se situait dans le domaine sportif.

Or, l’un d’entre eux avait décidé de suivre un entraînement spécial afin de passer les examens d’entrée de la Police Spatiale. Les résultats, bien que limités par rapport à ceux des candidats ordinaires, avaient démontré les capacités du jeune homme à surpasser son handicap. D’ordinaire, un individu ayant eu ces résultats aurait eu des chances d’être recalé, mais, venant d’un Néo-sapiens, cela tenait presque du miracle.

Après une étude minutieuse de son dossier auprès du haut commandement, il fut décidé de le prendre en tant que cadet et qu’il suivrait un entraînement plus léger que ses congénères. L’ayant observé tout au long de l’année dernière, Ferne savait que cela avait été une bonne décision. Pour le capitaine, il représentait un atout majeur pour la défense de la colonie. Si d’autres Néo-sapiens pouvaient rejoindre les rangs de la police, ils pourraient probablement…

— Capitaine ! s’exclama son lieutenant. Nous détectons des vaisseaux en approche.

Ferne sortit subitement de ses pensées. Perguet était penché sur un des moniteurs de la vigie.

— La flotte ennemie a donc décidé d’attaquer, conclut-elle en vérifiant son propre écran accroché à l’accoudoir de son fauteuil. Dites aux chasseurs de se tenir prêts. Le sergent Pellia mènera la bataille en l’absence de l’adjudant Bannoc. Faites cesser le feu des canons, nous ne voulons pas détruire l’adversaire.

— Bien capitaine.

Le lieutenant mit son casque de communication et fit passer les ordres à Niki après avoir réclamé l’arrêt des tirs balistiques.

— À combien de vaisseaux ennemis sommes-nous confrontés ? demanda Ferne.

— D’une dizaine seulement, capitaine. Uniquement des chasseurs.

— Exactement ce que vous aviez prédit agent Derry, dit-elle à Julius.

— Je me doutais que leur plus gros bâtiment ne se risquerait pas dans ce dédale d’astéroïdes, répondit Julius. Bien que lourdement armé, sa mobilité est réduite dans ce champ, à moins de s’engouffrer dans un espace déblayé. L’endroit où nous nous trouvons est parfait, car il nous offre la protection nécessaire et un dégagement pour les tirs de canon. Seulement, nous n’avons pas gagné le temps que j’espérais. Ils attaquent plus tôt que prévu, il va falloir essayer d’en finir au plus vite.

— Sans parler de l’épuisement des pilotes qui sont à bord de leur chasseur depuis plusieurs heures, ajouta Ferne. Nous aurions dû les faire rentrer se reposer un instant pendant que nous canardions les astéroïdes.

— Le temps passé pour repartir en cet instant aurait été trop long, expliqua Perguet. L’ennemi nous aurait abordés avant que nous puissions contre-attaquer. C’est une situation à double tranchant.

— Que le Ciel nous vienne en aide, souffla le capitaine. Et pourvu que l’adjudant Bannoc arrive à temps…

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