61. Céder à la tentation

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Liam

Je sors de la voiture et constate que Becca et Evan se dirigent vers nous. Becca est habillée en infirmière avec une blouse qui s’arrête en haut de ses cuisses et un décolleté qui descend jusqu’en bas de son ventre ou presque, elle a maquillé son visage et je sens qu’elle aussi va faire des ravages. J’espère juste qu’elle va me laisser tranquille car ce n’est pas du tout elle que j’ai en tête, ce soir, mais bien la conductrice qui m’a amené ici. Qu’est-ce que Sarah est excitante dans sa tenue de Harley Quinn ! Ce petit short qui se tend quand elle donne une accolade à Evan en se dressant sur la pointe des pieds et met en valeur ses magnifiques fesses est une véritable invitation à la débauche. Je n’ai qu’une envie, c’est de partir de cette fête et de lui faire l’amour. En plus, on dirait qu’elle est en train de craquer et cette simple idée qu’elle est prête à céder à nouveau à mes avances m’excite énormément.

— Evan, nos cavalières du soir sont ultra sexys, tu ne trouves pas ? Et toi, tu n’es pas mal en policier ! Tu nous arrêtes si on fait des bêtises, c’est ça ?

Je relève un peu le viseur que j’ai d’installé sur mon œil. Je sens qu’il ne va pas rester longtemps car il me gêne vraiment dans ma vision, et le spectacle de Becca et Sarah qui se tiennent par les épaules pour s’admirer mutuellement est une vraie tuerie.

— C’est surtout pour arrêter les jolies demoiselles et les emmener direct en cellule sous ma couette, ouais ! Tu peux bien faire ce que tu veux, je n’en ai pas après toi, même si ton costume déchire. Bien joué, tous les deux, ça envoie !

Je souris alors que Becca m’attrape par la main et m’entraîne avec elle vers la salle où se déroule la fête. Je la saisis par la hanche et la colle contre moi pour pouvoir lui parler discrètement.

— Abdul va adorer cette tenue, Becca. J’espère que tu es prête à le séduire comme la majorité des mecs ici. Tu es à croquer !

— Merci beau gosse, minaude-t-elle en déposant un baiser sur ma joue. Tu sais que la porte est toujours ouverte, si tu changes d’avis.

— Abdul m’a dit que vous aviez apprécié vos premières rencontres et que tu as des doigts de fée. Je ne touche pas aux copines de mes coéquipiers, moi ! Mais je sens que tu vas le faire baver, et tant mieux pour vous deux.

Nous entrons dans la salle où l’atmosphère sombre et la musique à plein volume donnent tout de suite le ton de la soirée. Ce soir, c’est la fête, l’alcool va couler à flots, les jeunes vont se chauffer et tout le monde va s’amuser. Becca m’a relâché et se dirige vers le groupe où se situe Abdul, accompagnée de Sarah que je mate sans discrétion alors qu’elle s’éloigne de moi. Je sais bien qu’on a fait un deal d’aller chacun de notre côté et de voir si on arrive à résister à la tentation de se retrouver, mais pour l’instant, pour moi, c’est complètement raté. Je ne quitte pas des yeux ses jambes moulées dans ses collants en résille et grimace quand je vois Jo et Mike se positionner de chaque côté d’elle, l’un pour lui offrir un verre et l’autre qui pose la main sur son bras en faisant mine de vouloir mieux observer son costume. Heureusement qu’elle se dégage vite fait et le repousse, sinon, je crois que j’aurais déjà pété un cable. Une qui ne repousse pas son partenaire par contre, c’est Becca. Elle est pendue au cou du grand black et ils se roulent une galoche d’anthologie alors que les mains de mon coéquipier sont déjà remontées sous le haut de la blouse de sa partenaire infirmière. La soirée ne fait que commencer et j’ai déjà l’impression qu’il fait chaud. Très chaud.

Je m’installe au bar en essayant de penser à autre chose qu’à Sarah et commande un mojito. Quand le serveur me le rapporte, je sens deux mains féminines se poser sur mes épaules et des seins qui se pressent dans mon dos. J’imagine que Sarah n’a pas résisté à la tentation et me laisse faire avant de sursauter quand je sens ses lèvres dans mon cou. Mais ce n’est pas son parfum !

— Julia ? Mais qu’est-ce que tu fais ? demandé-je à la leader des pompom girls de notre équipe qui continue à se coller à moi.

Elle aussi est habillée pour conclure la soirée avec un mec dans son lit. Elle n’a pas fait dans l’originalité et porte une tenue de cheerleader qui ne cache que ses fesses, et encore, alors que son haut presque transparent révèle sa poitrine plus qu’il ne la dissimule. La seule chose qui change par rapport à son habit pendant les matchs, c’est le maquillage blanc sur son visage qui la transforme en zombie. Je crois qu’elle a envie de m’infecter vu la proximité qu’elle garde avec moi.

— Qu’est-ce que je fais ? T’es un jeune puceau pour ne pas comprendre ce que je fais ? rit-elle en promenant ses mains sur mon torse. Tu es… A tomber, Sanders. Will Smith peut bien aller se rhabiller !

— Ah oui ? Moi, tu veux me déshabiller plutôt, on dirait. Mais tu sais bien que toi et moi, c’est de l’histoire ancienne. On a passé une nuit inoubliable, mais autant rester sur ces bons souvenirs, non ? indiqué-je sans toutefois l’arrêter dans ses caresses qui se rapprochent dangereusement de mon entrejambe.

— Pourquoi, tu as perdu la mémoire entre temps et tu ne sais plus t’accoupler ? Parce que je ne vois pas en quoi ça pourrait être moins bien cette fois, s’esclaffe-t-elle. Il faut vraiment que tu arrêtes avec tes principes stupides, tu passes à côté de deuxièmes nuits encore meilleures.

Elle prend alors mon verre et boit une gorgée de mon mojito avant de se passer sensuellement la langue sur les lèvres. Je me dis que si c’était Sarah qui m’avait fait ça, je l’aurais déjà fait venir sur mes genoux… Mais ce n’est pas elle, malheureusement. Notre deal me revient néanmoins en tête et je me dis qu’il faut que je laisse une chance à Julia si je veux vraiment essayer de passer à autre chose qu’à celle qui partage ma maison.

— Tu penses qu’une deuxième nuit avec toi pourrait m’intéresser, alors ? Tu as quoi à me proposer qu’on n’a pas essayé la première fois ?

Elle pose ses mains sur mes genoux et se penche vers moi, m’offrant une vue plongeante sur ses seins qui sont nus sous son top sexy. Nerveusement, je réajuste le viseur sur mon œil afin de limiter la vision qu’elle m’offre sur son décolleté.

— Oh, Liam, allez… Tu sais bien que je ne suis pas du genre coincée au lit et qu’expérimenter de nouvelles choses ne me dérange pas. Dis-moi de quoi tu as envie, je t’assure que je ferai le nécessaire pour te satisfaire.

Je ne sais pas comment répondre à cette proposition qui, bien que tentante, ne me fait pas plus envie que ça. Et cette incertitude m’empêche de réagir alors que sa bouche vient se poser sur ma joue, au coin de mes lèvres. J’attrape ses bras et la repousse gentiment.

— Tu te crois vraiment en territoire conquis, Julia. Si tu penses qu’on m’attrape avec juste une paire de seins et une proposition indécente, tu te trompes. Je suis sûr que tu es capable de mieux, non ?

— C’est quoi ton objectif ? Je dois te tailler une pipe en public pour que ça t’excite ? Il me semble que tu n’as pas eu de problème avec mes seins et mes propositions, quand tu voulais me mettre dans ton lit, dit-elle avant de se redresser brusquement en grimaçant.

— Oh, pardon ! Pardon ! Je suis désolée ! Oh mon dieu, excuse-moi ! Tu es toute trempée, oh là là, heureusement que ce n’était que de l’eau ! grimace Sarah en récupérant des serviettes pour éponger le dos de Julia.

Je souris, ravi de cette intervention, mais déchante rapidement quand je croise le regard courroucé de Sarah à mon encontre.

— Putain ! Tu l’as fait exprès ou quoi ? s’emporte la pompom girl en gigotant sous l’effet de l’eau sur sa peau. Liam, tu viens m’aider à me sécher ? Je suis vraiment trempée partout, maintenant, si tu vois ce que je veux dire, et je suis sûre que tu as de quoi remédier à ça, me lance-t-elle en me tendant la main que je ne prends pas.

— Tu veux que je te donne mon haut de deadshot ? demandé-je, amusé par la situation.

— Tu devrais vite sécher, il n’y a pas beaucoup de tissu de mouillé, continue Sarah, faussement désolée. J’ai des fringues dans ma voiture, si tu veux. Vraiment, je m’excuse, j’ai trébuché sur je ne sais quoi, évidemment que je ne l’ai pas fait exprès, pour qui tu me prends ?

— Sarah, file tes clés de voiture, je vais aller chercher un haut pour Julia.

Je vois là une occasion de me sortir de cette situation délicate sans froisser Julia et sans fâcher Sarah qui me tend ses clés, intriguée par mon comportement.

— Merci, Beau Mec, dit Julia. Je t’attends dans les toilettes et je te laisserai me mettre le haut toi-même. J’ai hâte que tu viennes profiter de la vue, Deadshot. Merci Sarah pour ta proposition, lance-t-elle à l’intéressée qui semble encore plus en colère.

— J’arrive, Julia. Ne t’inquiète pas.

Je file sans demander mon compte mais un peu surpris de l’attitude de Sarah qui, clairement, est venue nous interrompre volontairement. Pourquoi ce regard en colère par contre ? Je frissonne un peu en sentant l’air froid me saisir quand je sors de la salle pour me diriger où nous nous sommes garés.

— Tu permets que je t’accompagnes ? Je ne voudrais pas que ma voiture te serve à tirer ton coup, vu qu’apparemment tu es chaud comme la braise, ce soir, marmonne Sarah en me rejoignant au pas de course.

— Comment ça, chaud comme la braise ? Je me fais draguer et je m’enfuis, c’est ça être chaud ?

— Tu t’enfuis ? s’esclaffe-t-elle. Tu plaisantes ou quoi ? Tu ne semblais pas du tout vouloir fuir, ouais ! T’avais plutôt l’air d’en profiter !

— Ce n’est vraiment pas ce que tu crois, Sweetie. J’essayais de remplir ma partie du deal, tu vois, c’est tout.

— Tu fais chier avec tes deals pourris, Liam. Tu ne peux pas me chauffer comme ça dans la voiture et ensuite chercher à en baiser une autre, je suis pas un jouet ! Faut savoir ce que tu veux !

Je m’arrête brusquement et me retourne. Prise par son élan, elle vient buter contre mon torse et je la retiens pour l’empêcher de tomber.

— Je sais ce que je veux, Sweetie, je crois te l’avoir assez fait comprendre ces derniers temps. Est-ce que toi, tu sais ce que tu veux ? Parce que je suis prêt à te l’offrir si c’est la même chose que moi…

— Je peux t’assurer que, contrairement à cette chère Julia, je suis bien loin d’être toute mouillée en te voyant avec une autre, grommelle-t-elle en me prenant les clés des mains pour ouvrir son coffre. J’ai juste envie de t’étriper, là.

J’attrape sa main avant qu’elle ait fini d’ouvrir son coffre et le referme sans lui laisser le choix.

— On s’en fout de Julia, lui dis-je avec fermeté. Qu’elle aille se faire foutre avec son tee-shirt mouillé. Tu n’as pas vu que je l’ai repoussée et qu’elle commençait à être désespérée ? Que je me suis barré dès que tu m’en as donné l’occasion ? Tu ne vois pas avec qui je suis, là, alors que je pourrais être en train de tirer mon coup si vraiment c’était ce que j’avais voulu ? Tu fais chier, Sarah. Moi, cette fête me barbe. Alors, je te laisse t’amuser, mais moi, je rentre à pied, m’écrié-je en jetant par terre le viseur que j’ai arraché de ma tête.

— Tu te barres ? Tu as dit à ma mère que tu gardais un œil sur moi je te rappelle.

— Si je garde un œil sur toi, je vais finir par te sauter dessus, tellement tu m’excites, alors oui, il vaut mieux que je rentre.

— Très bien, barre-toi alors. T’as raison, loin de la tentation, tout ira mieux. Bonne soirée, soupire-t-elle en tournant les talons pour rejoindre la salle.

Je me précipite à sa suite et la retiens en lui tirant sur le bras. Elle s’essuie les yeux de sa main libre, des larmes continuant à couler le long de ses joues. Je ne résiste plus à la tentation et l’attire contre moi, mes mains dans son dos. Je m’empare de sa bouche et nous nous lançons dans un baiser enfiévré et sans retenue aucune. Nos langues se retrouvent et c’est un peu comme si notre passion renaissait de ses cendres. Plus rien d’autre n’existe au monde que ce baiser qui nous réunit, ce désir qui nous enflamme, cette envie de l’autre qui nous consume. Sur ce parking au milieu du campus, j’ai un peu l’impression que toutes les digues cèdent et que ce trop plein d’émotions et de désir se déverse sur nous, victimes consentantes de ce déluge.

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