66. Anniversaire XXL

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Sarah

— Bon, on va y aller, Chérie. Tu fais attention, hein ?

— Oui, Maman…

— Je suis sérieuse, Sarah, je n’ai pas envie de retrouver ma maison dans un état pas possible.

— Maman, on fait une petite soirée, y aura quasiment personne, une quinzaine, tout au plus. Respire, ta belle maison ne risque rien, soupiré-je.

— Liam, je compte sur toi pour t’assurer que tout se passe bien, d’accord ?

— Pas de problème, Vic. Je veillerai sur ta fille et ta maison et il ne leur arrivera rien, promis !

Je lève les yeux au ciel alors que ma mère me prend dans ses bras et me souhaite à nouveau un joyeux anniversaire. Jim fait de même, avec plus de retenue, tandis que sa fille s’agrippe à mes jambes. Tous les trois vont à Chicago pour la soirée et rentreront demain en fin de journée, me laissant ainsi la maison pour fêter mes vingt-deux ans comme il se doit. Bien que je ne sois pas très fan des grosses soirées, j’ai quand même invité mes inséparables et quelques amis de la fac et du quartier. Et Liam. Je ne me voyais pas faire ça sans lui. Après tout… On est amis, non ?

Je soupire quand la porte se ferme derrière les parents. Je crois que finalement, j’aurais préféré une soirée pyjama avec Becca et Evan, ou une petite soirée romantico-coquine avec Liam. Un bon bain… Un petit dîner, et du sexe. Ça, ça aurait été parfait.

— Tu crois que je peux encore annuler ? lui demandé-je en remontant au premier pour aller finir de me préparer tandis qu’il me suit de près.

— Je pense que c’est un peu tard pour ça. Tes amis seront là dans même pas deux heures… me répond-il en se collant à moi dans l’escalier.

— Oh, au fait, toujours ok pour le weekend ? J’ai trouvé quelques appartements sympas et une petite maison avec une vue de dingue, viens voir !

J’attrape sa main et l’attire dans ma chambre, où je récupère ma tablette pour lui montrer mes trouvailles. Liam s’installe sur mon lit et prend le temps de tout regarder alors que je me colle dans son dos et l’embrasse dans le cou.

— Alors, t’en penses quoi ? Qu’est-ce qui te tente le plus ?

— C’est cher, tout ça… Tu crois qu’on a vraiment besoin de tout ce luxe ?

— Ben… Autant que ce soit sympa, non ? On s’en fout, du prix, je t’ai dit que je m’en chargeais. Fais-toi plaisir, dis-moi ce que tu préfères.

— Tu ne trouves pas que tout ça, c’est trop cher ? Tu te rends compte que c’est plus pour un weekend que ce que je payais pour un mois dans mon ancienne maison ?

Je ne réponds pas immédiatement et me lève pour aller dans mon dressing. Oui, peut-être, et alors ? C’est quoi le problème ? J’ai les moyens et envie de nous faire plaisir. Il va vraiment me prendre la tête pour quelques centaines de dollars ?

— Tu veux quoi, une piaule délabrée ? C’est super glauque, comme si devoir mentir aux parents et aller se planquer à des kilomètres d’ici ne l’était pas déjà assez.

— Non, c’est pas ça… C’est juste… J’espère que tu ne fais pas ça que pour m’impressionner et que ça te fait plaisir aussi, Sweetie. Parce que cette cabine-là me plaît bien.

— Pour t’impressionner ? m’esclaffé-je en sortant du dressing après avoir enfilé ma robe. Tu plaisantes ou quoi ? T’as de ces idées, Liam, c’est fou. Donc, je réserve ça ? C’est bon pour toi ?

— C’est… Wow ! Tu es belle, Sweetie, répond-il, son attention complètement reportée sur moi dans ma robe moulante.

Je lui souris et vais m’asseoir sur ses genoux pour l’embrasser tendrement. J’adore quand il pose ses yeux comme ça sur moi, comme si j’étais la huitième merveille du monde, ou son gâteau favori qu’il rêve de déguster.

— J’ai juste envie de nous faire plaisir, ok ? Je ne cherche pas à te soudoyer ou t’impressionner, Capitaine. Tout ce que je veux, c’est qu’on passe du bon temps. Ce soir, et le weekend prochain. Sans se soucier de rien, sauf du basketteur et de l’intello. Deal ?

— Deal, Sweetie. Je ne peux rien te refuser, tu le sais bien, indique-t-il en venant poser ses lèvres sur ma peau à la naissance de mes seins.

— Tant mieux, murmuré-je en savourant le contact qu’il m’offre. J’espère que la soirée ne va pas se finir trop tard, parce que j’ai très envie de fêter mon anniversaire avec de nouveaux orgasmes. Tu crois que tu peux me réserver ta nuit ?

— Je crois que j’ai envie de te réserver non seulement la nuit, mais aussi toutes les journées qui vont suivre. Tu es juste sublime, Sarah.

Il faut vraiment qu’il arrête de me parler comme ça, ça ne m’aide pas à garder les idées claires nous concernant. Je doute qu’il se rende compte de ce que ses mots peuvent signifier pour moi, là. Je l’embrasse au coin des lèvres et me lève pour me soustraire à son regard.

— Tu n’es pas mal non plus, Capitaine. On va finir de tout installer ? Si on reste ici, on va être en retard et je serai bonne pour le recoiffage.

— Je peux essayer de ne pas te décoiffer, si tu veux, mais bon, soyons un tout petit peu raisonnables et allons finir de dégager le salon avant que les invités arrivent. Par contre, je te préviens, plus tu me fais attendre, plus le décoiffage sera important !

Je lève les yeux au ciel, le sourire aux lèvres, et nous passons un moment à finir de tout installer. Le punch que Jim nous a préparé n’est pas mauvais, mais je me demande s’il a réellement mis de l’alcool dedans parce qu’il semble vraiment léger.

Lorsque la sonnette retentit, tout est prêt, et je prends le temps d’aller embrasser Liam avant d’aller ouvrir.

— Salut Becca ! Tiens, salut Abdul...

Je les fais entrer, surprise que le basketteur soit là, mais Becca ne semble pas plus gênée que ça et me prend dans ses bras en me souhaitant mon anniversaire.

— Rassure-moi, tu n’as pas invité toute l’équipe de basket, quand même ? On est sur de la petite soirée tranquille, normalement, pas sur une beuverie où chaque coin de la maison est un baisodrome, Bec.

— Oh, j’ai juste invité Abdul, moi, mais c’est vrai que lui a dit que le Capitaine et l’Intello faisaient la fête, il y en a qui vont sûrement venir. Mais bon, plus on est de fous, plus on rit ? Tu viens, Chéri ? Il paraît qu’il y a des coins qui sont des baisodromes, ici ! Il faut qu’on les découvre !

— Becca ! m’indigné-je alors qu’elle me fait un clin d'œil, l’air de rien, en s’engouffrant dans la cuisine.

Je n’ai pas le temps de refermer la porte que je vois débouler deux voitures qui se garent devant la maison.

— Liam ? T’as parlé de la soirée à tes coéquipiers ? C’est quoi ce bordel ?

Je doute qu’il m’entende puisque la musique au salon vient d’augmenter brusquement, et la maison est vite envahie par des gars gigantesques et bruyants qui entrent comme s’ils étaient chez eux. Evan est à l’heure, pour une fois, et me souhaite un joyeux anniversaire avant de froncer les sourcils.

— Je croyais que c’était une petite fête ?

— Je croyais aussi, marmonné-je en l’accompagnant au salon, où tout le monde s’est agglutiné, verre à la main.

Les basketteurs sont en groupe et certains dansent, et finalement, je me dis que ma mère a bien fait de flipper. Si son beau tapis finit indemne, je pense que je pourrai aller à la messe demain matin et remercier le Seigneur.

— Salut, Sarah. Joyeux anniversaire !

Je me tourne et découvre Kyle, dans une petite chemise blanche et un jean plutôt moulant. Mon voisin et premier amour me sourit en me prenant dans ses bras.

— Je suis entré, continue-t-il, j’ai frappé mais vu le volume sonore, je me doutais que personne n’entendrait.

— Tu as bien fait. C’est… Un peu plus mouvementé que ce que je pensais, ris-je. Certaines invitations se sont perdues dans les mains de personnes qui ne devraient pas être là, en fait.

— Tu es magnifique, Sarah. Bon anniversaire ! me souhaite-t-il à nouveau en déposant un baiser sur ma joue. Tu viens danser un peu avec moi ? Sinon, il faut me réserver une danse pour plus tard !

— Eh bien, pourquoi pas, oui, dis-je en constatant que Becca est très occupée à galocher Abdul sur le canapé alors que Liam discute sur la terrasse avec quelques-uns de ses coéquipiers.

Je pose ma main dans la sienne et Kyle m’entraîne dans un coin libre et je profite du moment, me déhanchant sur cette musique rythmée, riant avec mon ami qui ne se gêne pas pour m’enlacer et me faire tournoyer dans ses bras. Ça fait plaisir de retrouver cette relation, la fac nous a pas mal éloignés tous les deux et nous ne nous voyons plus autant qu’avant.

Je finis par aller m’asseoir près d’Evan, essoufflée alors que nous avons dû danser pendant une bonne demi-heure, et lui pique son verre que je descends d’une traite.

— Dis-donc, avec Kyle, c’était… Un peu chaud, non ? me demande-t-il en grimaçant lorsqu’il constate que son verre est vide.

— Chaud ? Non, ris-je. Y a pas d’ambiguïté entre nous. C’est moi ou il y a encore plus de monde que tout à l’heure ? Putain, je devrais aller fermer toutes les chambres à clé, en fait…

Je n’ai pas le temps de bouger que Kyle revient à nouveau près de moi, deux verres à la main. Il m’en tend un et me sourit.

— Buvons à la santé de la plus belle femme de la soirée ! me dit-il en levant son verre vers moi. Ça m’avait manqué de pouvoir ainsi passer du temps avec toi, jolie Sarah.

— Merci, ris-je en trinquant avec lui. Bon, y a pas tant de filles que ça ici, et on n’est pas près de voir le visage de Becca. Plutôt étonnant qu’ils ne soient pas déjà montés pour forniquer...

— Et toi, ça te dirait de monter pour fêter dignement ton anniversaire ? En souvenir du bon vieux temps…

J’éclate de rire avant de me rendre compte qu’il est en fait sérieux. Merde. Et l’absence d’ambiguïté, dans tout ça ? Je suis super mal à l’aise et le haussement de sourcils d’Evan en dit long sur le côté cocasse de la situation.

— Heu… Merci pour la proposition, mais je n’ai pas l’intention de laisser la maison sans surveillance, et j’aimerais profiter de ma soirée.

— Tu as raison, ce n’est pas le bon moment. Un autre jour, alors, n’hésite pas, je ne me suis pas résigné. Enfin, c’est comme tu veux, hein ?

— Oui, heu… D’accord, Kyle. Tiens, Evan, prends mon verre, vu que j’ai fini le tien, je vais m’en chercher un autre.

Je dépose le gobelet dans la main de mon ami et file rapidement à la cuisine, vraiment mal à l’aise par rapport à Kyle. C’était cool, mais c’était il y a longtemps, et je n’éprouve rien pour lui. Enfin, rien d’autre que de l’amitié. C’est quoi son délire du soir ? Voilà que je vais passer mon temps à faire attention à tous mes gestes avec lui. Je vais peut-être même l’éviter, pour ne pas revivre de moment dans ce genre… Heureusement que Liam ne l’a pas entendu, parce qu’il est quand même un peu possessif, pour un plan cul. Oui, je crois que lui et moi cherchons encore à nous convaincre que tout ceci n’est qu’un plan cul, alors que j’ai bien l’impression qu’on est loin de tout ça. Joyeux anniversaire, Sarah, et vive les mecs !

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